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TRUE MOTHERS

de Naomi Kawase ***

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Avec Arata Iura, Hiromi Nagasaku, Aju Makita 

Satoko et son mari n'ont pas pu avoir d'enfant. Pour adopter, ils se sont adressés à une association, Baby bâton qui s'occupe d'adolescentes qui ont dû ou voulu abandonner leur bébé à la naissance.

Naomi Kawase sait de quoi elle parle puisqu'elle a elle-même été adoptée. Elle le fait avec toute la délicatesse qu'on lui connaît en adaptant le roman Le matin arrive de Mizuki Tsujimura qui a connu un grand succès au Japon. Mais au-delà de l'adoption, la réalisatrice traite le sujet de la maternité, des différentes façons d'être mère, biologique ou adoptive. Et elle va plus loin encore en abordant les réactions des ados parfois très jeunes qui "abandonnent" leur bébé. Certaines le font avec soulagement et n'éprouvent aucun attachement envers la vie qu'elles portent. C'est plus compliqué pour d'autres, pour qui la séparation à la naissance est une épreuve, un déchirement voire un traumatisme.

Le film s'articule en flash-backs autour d'un présent où l'on découvre le quotidien de ce couple qui s'aime et partage son bonheur avec leur petit garçon de 6 ans qu'ils ont adopté à la naissance et qui s'apprête à entrer à l'école primaire. La jolie mécanique s'enraye lorsqu'une jeune femme les contacte. Elle prétend être la mère d'Asato et souhaite le rencontrer. Les parents ne reconnaissent pas du tout la jeune fille de 14 ans qui a renoncé à son bébé. Autour de ce chantage sur lequel elle laisse planer le doute, la réalisatrice réussit à instaurer un suspens même si son film n'est en rien un thriller.

Un premier flash-back nous montre le couple avant qu'il accueille Asato et leur difficulté à procréer. L'infertilité provient de Kiokazu et il propose à sa femme le divorce. Il semble que cette attitude soit la plus répandue au Japon lorsqu'un couple ne peut avoir d'enfants. L'adoption n'est pas une pratique très populaire et les couples préfèrent en général se séparer. Pour Satoko cette solution est inenvisageable. C'est un reportage à la télévision qui leur fait découvrir l'assocation Baby baton vers laquelle ils vont se tourner.

Le deuxième flash-back concerne une jeune fille de 14 ans, Hikari, qui tombe amoureuse et se retrouve rapidement enceinte. La réaction de ses parents est assez brutale. Ils cachent la grossesse et l'envoient à Baby baton où elle se lie avec d'autres adolescentes dans son cas mais aussi avec la responsable de l'institution, la très bienveillante Madame Asami. La "perte" de son enfant plonge Hikari dans un quotidien difficile. Elle ne peut plus vivre avec ses parents qu'elle méprise, elle arrête l'école, elle va de petits boulots en petits boulots et s'installe dans la précarité.

Le spectateur n'a évidemment aucun mal à faire le lien entre les deux histoires. Les deux façons d'être mère sont explorées avec sensibilité et sans jugement. C'est très beau mais c'est davantage l'histoire d'Hikari qui m'a touchée. Il faut dire que la jeune actrice dont le prénom du personnage signifie lumière est particulièrement crédible et intense.

Le reproche vient de la durée du film...pendant les 2 h 20 qu'il dure, la réalisatrice s'égare avec des scènes totalement superflues voire incongrues. La querelle des mères en maternelle parce que deux enfants se sont bousculés, les yakusas qui viennent menacer et rançonner Hikari sont de trop et allongent le film inutilement. Par ailleurs, on connaît le goût de Naomi Kawase pour les jolis plans de la nature, la lumière qui passe au travers des branches et des feuilles. Elle multiplie ces plans et s'y attarde sans qu'on sache réellement à quoi ils correspondent. C'est joli mais totalement inutile il me semble. Elle oppose ces moments bucoliques à la vision de l'endroit où vit le couple dans une tour tokyoïte ultra moderne.

Ces réserves faites, la film est beau, doux, parfois douloureux et bénéficie d'une sensible et solide interprétation.

Commentaires

  • Mignon n'est vraiment pas approprié à ce BEAU film.

  • C'est vrai que ça semble être un beau film, mais quand tu en parles, il paraît mignon.

  • Bon, si c'est ce que tu lis mais non... Les 2 Al c'est mignon mais pas celui-ci.

  • Un film effectivement bien mignon.... Rrrr... Non bien plus que ça. Moi, il m'a ému, deux maternités différentes mais ce même lien qui les attachent. Et puis entre des images que tu décris si mignonnement, hé ben, j'ai craqué quand même un peu, lorsque les deux mères se retrouvent sur la jetée et la présentation de ces excuses... C'étaient trop fort pour moi, l'expression de ces sentiments... C'est pas possible de me faire ça, pourtant j'y reviens toujours dans le cinéma de Naomi Kawase... Je me demande si je ne préférerais pas les films mignons, je craquerai moi sous ma vieille carcasse dure...

  • Oui toute cette mignonnerie touche les cœurs fragiles.
    Ils se comportent plutôt bien ces gens, sauf la mère, les yakusas et ceux qui sont pas mignons.

  • Il est dans ma liste. Dommage pour la longueur. Les films que je veux voir sont tous longs, c'est pas grave quand c'est justifié, un peu plus pénible quand ça ne l'est pas !

  • C'est difficile aujourd'hui de trouver un film qui n'a pas le quart d'heure de trop, c'est bizarre.

  • Bien aimé. Avec le bémol sur les longueurs dont tu parles.
    Cela m'a fait penser à Kore-eda, en un peu moins touchant et donc réussi.

    Les acteurs sont impeccables, en tout cas.

  • Mais oui, pourquoi s'attarde t-elle ainsi indéfiniment sur des éléments aussi beaux soient-ils qui ne peuvent que lui parler à elle ???
    Oui ça parle de famille et tout et tout mais Kore Eda est un cran nettement au-dessus.
    Les acteurs oui, sont formidables.

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