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PROFESSION DU PÈRE - TOM MEDINA

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PROFESSION DU PÈRE de Jean-Pierre Améris ***

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Avec Benoît Poelvoorde, Audrey Dana, Jules Lefebvre

Comme pour beaucoup d'enfants, André est un héros pour son fils Emile. Il faut dire que ce dernier n'a pas son pareil pour raconter à son fils les mille et une vies qu'il a déjà vécues. Cela pourrait être simplement passionnant et drôle si ce père ne se transformait parfois soudainement en monstre tyrannique.

De toutes les professions que le père invente on ne sait laquelle est peut-être vraie : footballeur, parachutiste, espion à la CIA ou créateur du groupe Les compagnons de la chanson. Sauf que l'imagination fertile du père et celle en formation de l'enfant sont incompatibles. Emile écoute bouche bée et gobe tout sans prudence. La dernière lubie du père consiste à tuer le Général de Gaulle (nous sommes dans les années 60) pour sauver l'Algérie et pour cela il confie des missions de plus en plus dangereuses à son fils. Emile quant à lui, pour épater un copain de classe, va le faire participer à ces actions et avoir à son tour une emprise sur cet enfant.

Ce père déroutant et monstrueux a été jadis un gentil amoureux et la mère essaie de garder cette image et ces souvenirs de son mari. Elle protège son enfant comme elle le peut malgré les coups et l'injustice qui s'abattent sur eux parfois à coups de ceinturon. A cette époque, la femme est bien soumise et le père, quel que soit son état mental est le chef de famille. Mais il y a une forme de déni dans la fidélité à ce tyran domestique qui souffre d'un mal, peut-être un syndrome de stress post traumatique, qui le rend imprévisible et effrayant. Oui, on tremble souvent pour Emile (le jeune Jules Lefèbvre est remarquable) en observant cette relation dont on ne se doute jamais à quelle nouvelle folie elle va aboutir, et Benoît Poelvoorde fait vraiment peur par moments.

Le film est l'adaptation du roman éponyme de Sorj Chalandon (que je n'ai pas lu) et qui est paraît-il beaucoup plus terrifiant encore que le film. L'auteur ne se cache pas pour affirmer qu'il est autobiographique et que ce père était un pur salaud. Ici le réalisateur et l'acteur lui ont accordé quelques circonstances atténuantes en le rendant touchant et pathétique.

La reconstitution de l'époque et la direction d'acteurs sont impeccables.

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TOM MEDINA de Tony Gatlif ***

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Avec David Murgia, Slimane Dazi, Karoline Rose Sun, Suzanne Aubert

Tom Medina est envoyé chez Ulysse un gardian de Camargues qui recueille après décision de justice des jeunes gens en réinsertion. Tom est passionné par les chevaux et les corridas. Son rêve : toréer. Au contact du brave Ulysse qui tente de sortir le garçon de sa spirale de délinquance et de Suzanne une activiste écolo séparée de sa fille de trois ans, Tom va découvrir des sentiments qu'il ne connaissait pas. La dureté du monde encore, et sa beauté aussi.

Pour ce film Tony Gatlif s'intéresse de près à un garçon. Et c'est tant mieux. Il s'inspire de sa propre adolescence sans pour autant que le film soit autobiographique, et rend hommage entre autre à l'éducateur qui l'a aidé à se sortir de la délinquance.

La scène d'ouverture est impressionnante. Tom Medina entre dans l'arène et affronte un taureau (rassurez-vous, aucun taureau n'a été maltraité durant le film). On ne voit le garçon que de dos et pourtant il capture l'écran et le regard. On aura du mal à détacher les yeux de ce personnage et de cet acteur qui court, virevolte, grimpe aux arbres et caracole comme un chien fou au mépris de tous les dangers. Libre plutôt.

Les images sont belles et puissantes parfois. Tony Gatlif s'égare un peu en détournant un peu le regard de son Tom pour s'intéresser au destin de Suzanne. Mais il semblerait que le film ait été interrompu pour cause de... pandémie. Qu'à cela ne tienne, c'est encore et toujours beau et vibrant lorsque Tom se donne pour mission de faire sourire une jolie fille triste.

Des paysages sublimes et sauvages, des animaux en liberté, de la musique à gogo (gitane et métal pop par la présence de l'étonnante Karoline Rose Sun), un personnage bienveillant (Slimane Dazi formidable) et un acteur magnétique (David Murgia), c'est assez, c'est beaucoup.

Souris Suzanne !..

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Je débranche encore pour quelque temps.

A bientôt.

Faites attention à vous.

Commentaires

  • Merci, c'était TOP même si je suis rentrée il y a déjà un moment... pas envie de reprendre tout de suite l'écriture.

  • Il a l'air mignon ce Gatlif (et surtout son acteur visiblement, un petit côté Dujardin jeune paré pour entrer à Kaamelott sur l'affiche), bien plus que celui dont tu parles avant.
    J'espère que tu as bien profité des vacs et de cette déconnexion (normalement tu ne dois lire ce message qu'une fois ces vacances terminées)

  • Il a l'air mignon ce Gatlif (et surtout son acteur visiblement, un petit côté Dujardin jeune paré pour entrer à Kaamelott sur l'affiche), bien plus que celui dont tu parles avant.
    J'espère que tu as bien profité des vacs et de cette déconnexion (normalement tu ne dois lire ce message qu'une fois ces vacances terminées)

  • Oui très "mignon" en effet...
    Non pas du tout Dujardin. Beaucoup plus ténébreux.
    Effectivement, j'ai totalement déconnecté.

  • "Profession du père" est une très bonne surprise. Le film est plus subtil qu'il en a l'air... et un peu dérangeant. Il ne va hélas connaître aucun succès en salles.

  • Je pense qu'on sera peu à l'avoir vu. Très mauvais timing de sortie... la semaine de Kaameloott, été, covid, pass sanitaire... Condamné !

  • Oui très "mignon" en effet...
    Non pas du tout Dujardin. Beaucoup plus ténébreux.
    Effectivement, j'ai totalement déconnecté.

  • J'ai hésité pour le 1er, puis je suis allée en voir d'autres/
    Le second je comprenais pas la bande annonce, mais la réinsertion par la corrida, c'est non ... :(

  • Mais pas du tout... Il est fan de corrida mais dans le film c'est la nature et les animaux qui le réinsèrent.

  • La souffrance animale banalisée ou glorifiée, je ne peux vraiment pas. C'est devenu au dessus de mes forces :)

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