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LE GENOU D'AHED

de Nadav Lapid °

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avec Avshalom Pollak, Nur Fibak, Yoram Honig

Y., cinéaste israélien, est invité à présenter un de ses films dans une petite ville reculée au fin fond du désert.  Yahalom, jeune fonctionnaire du Ministère de la Culture est à l'initiative de cette invitation ce qui lui donne un air réjoui étrange (en gros, on lui voit les prémolaires).

Un échange avec le public doit avoir lieu après la projection mais pour cela Y. doit signer un formulaire dans lequel il s'engage à ne parler que de sujets validés par le gouvernement. Il refuse cette condition. Cette mésaventure a réellement été vécue par le réalisateur.

Ce film a obtenu le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes (ex-aequo avec Memoria d'Apitchapong Weerasethakul qu'on ne présente plus qui sortira en novembre) et j'avais hâte de le voir. Je n'en connaissais pas le thème mais j'avais confiance, car Le policier du même réalisateur m'avait fait forte impression en son temps.

Le film s'ouvre de façon pétaradante avec une moto lancée à vive allure sur une autoroute par une pluie battante. Je pensais bêtement qu'il y aurait un accident et que le gars sur la moto allait se péter le genou. Que nenni, le motard est une motarde et, si j'ai bien compris, elle se rend au casting du prochain film de Y. Le réalisateur souhaite réaliser un film traitant du cas d'Ahed Tamimi. Ahed est en fait la jeune fille qu'on a pas oubliée mais dont on ne connaît pas forcément le nom. Cette jeune palestinienne de 16 ans en 2018 avait giflé un soldat israélien qui s'apprêtait à entrer dans sa maison. Un député israélien a appelé sur Twitter à tirer dans son genou afin de la rendre handicapée, d'où le titre... Les scènes de casting ou répétition sont surprenantes car on y crie beaucoup et on voit de très gros plans de genoux.

Scène suivante, Y. prend l'avion et se rend à Arava. Il y est donc accueilli par Yahalom, accorte jeune femme qui papillonne, roucoule et s'agite autour du réalisateur qu'elle admire. Lui, dès le départ se comporte comme un mufle. Lorsqu'ils se parlent, leurs visages sont à 5 centimètres et comme tout le monde fait lorsqu'on se connaît depuis 3 minutes, ils s'allongent sur le canapé. La caméra fixe les chaussures puis s'échappe brusquement vers les nuages ou encore plus brusquement vers le désert. C'est pénible. Et Yahalom, parle, caquette, jacasse... Y. veut se reposer, et puis finalement non. Il va se promener dans le désert et au bout de 700 pas il tombera sur la curiosité pas banale du coin : un plan d'eau. Je note qu'en plein désert, il y a du réseau. Il passe un coup de fil, met sont casque et écoute une chanson de... Vanessa Paradis. Le meilleur moment du film.

Plus tard, la projection du film a lieu. Y. n 'y assiste pas. Il retourne se promener dans le désert avec Yahalom, qui a vu le film deux fois. Et c'est à partir de là qu'on comprend que le réalisateur est en colère. TRES en colère contre son pays qui maltraite la culture. Je comprends cette colère. Je comprends moins la façon de la faire entendre au monde. L'autoportrait peu flatteur du réalisateur montre un type constamment furax qui s'en prend à tout le monde et n'importe qui, à une femme qui lui pose une question anodine pendant l'échange post projo ou cette chère Yahalom qui commence à moins roucouler. Il est même prêt à la balancer du haut d'une falaise pour lui apprendre la vie.

Prétentieux, agressif, l'acteur sans charme ni nuance et le réalisateur furibard ont bien du mal à convaincre et à émouvoir. Les gens qui gueulent, ceux qui parlent le plus fort ou se montrent odieux avec tout le monde ne sont pas pour autant persuasifs. Le film m'a paru nombriliste dans son propos, tarabiscoté dans sa réalisation, également déplaisant du fait des deux acteurs principaux assez agaçants. Le clou est enfoncé lors d'un long monologue très démonstratif et en hyper gros plan où Y. vomit sa rage et sa déception en dénonçant son pays.

Un film chichiteux, prétentieux qui dessert son propos.

Commentaires

  • Une grosse déception en ce qui me concerne.
    Expérimental et déplaisant.

  • Ce ne sont pas les films de genoux qui manquent, à défaut, tu peux zieuter celui de Claire par exemple .... :-)

  • Il n'y avait pas des plans insistants sur des genoux moches. Et je ne suis pas comme Salvador qui disait : j'aime tes g'noux, le reste j'm'en fous... J'aime pas les genoux je crois, ou peut-être que je m'en fous.

  • J'avais eu envie d'y aller après avoir entendu le réalisateur à "aura tout vu". Une première critique m'a complètement douchée, bien qu'elle incitait à y aller quand même. Ce sera sans moi.

  • Je me souviens que comme moi ce film te tentait. Pas sûre que tu y trouves ton compte non plus.

  • Nous n'aimons pas les films prétentieux, merci pour cet avertissement !

  • Celui-ci se la raconte.

  • Bon, l'avis final calme bien les envies. J'avais pourtant saisi ici ou là quelques bons avis. Et puis, un prix à Cannes quand même.
    Je garde mes sous pour autre chose du coup.

  • Il emballe une bonne partie de la critique encartée mais effectivement quand il faut faire des choix...

  • J'y suis allée juste avant mes vacances. On avait plein de films sur notre liste mais on a choisi celui-ci. Cannes, film politique, Israel ... ça me tentait vraiment. Qu'est-ce que j'ai regretté ! Mais qu'est-ce qu'il m'a énervé ce réalisateur. Je suis sortie en colère !
    Même avis que toi sur toute la ligne !

  • Un film agaçant qui met en colère oui.
    Et l'acteur... quelle plaie !!!

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