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DE SON VIVANT

d'Emmanuelle Bercot ***

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Avec Catherine Deneuve, Benoît Magimel, Gabriel Sara

Benjamin apprend en présence de sa mère qu'il est atteint d'un cancer du pancréas, cette saloperie inguérissable. Tout ce que le médecin lui propose est d'atténuer ses douleurs et de réduire au maximum les effets secondaires des chimiothérapies qu'il lui prescrit.

Ce cancer est l'un des plus injustes qui soit. Il frappe au hasard, "même le tabac ne peut être incriminé" dit le médecin. Car Benjamin fume et étrangement il semble qu'un malade ait souvent l'envie ou le besoin de chercher le responsable. Benjamin refuse le traitement, tout comme il refuse de savoir le temps qu'il lui reste à vivre. Il pense qu'il a le temps pour se décider. Erreur, il n'a pas ce temps et finalement accepte de connaître l'échéance. Elle est relativement imprécise mais de toute façon trop courte pour cet homme encore jeune qui n'en a pas fini avec la vie.

En général j'évite les films qui ont l'hôpital pour cadre et ici on le quitte peu. Mais Emmanuelle, Catherine et Benoît ne m'ont pas fait hésiter un instant. Et puis, je ne savais pas encore que je ferais la connaissance d'un être de lumière, le docteur Gabriel Sara (véritable médecin dans la vraie vie), oncologue, hématologue, musicien.

Pour avoir vécu trois accompagnements plus ou moins longs en soins palliatifs dans des villes et donc des hôpitaux différents, je peux dire en connaissance de cause que jamais je ne me suis trouvée dans un environnement aussi paisible et rassurant que celui décrit dans le film. Est-ce que la mort pourra(it) être plus douce, plus acceptable pour le malade comme pour l'entourage si l'atmosphère des derniers instants était plus chaleureuse ? Je ne peux pour l'instant répondre à cette question mais apparemment si cela n'ôte pas complètement les angoisses et la peur, cela semble considérablement les adoucir. J'ai lu, après avoir vu le film, qu'Emmanuelle Bercot ne cherchait pas à le rendre réaliste. Que son intention n'était pas de rendre compte de l'état lamentable de l'hôpital en France. Et en effet, tout ici n'est que calme, douceur et empathie. A l'opposé donc de ce qui est décrit dans La fracture où tout était sale, bruyant, insupportable et réaliste. Jamais je n'ai rencontré d'infirmières ou de médecins qui prennent le temps de venir discuter seuls avec un malade ou un proche (je sais ils n'ont pas le temps), qui lui prennent la main ou posent une main amie sur leur épaule (je sais ce sont des êtres humains, ils ne peuvent pas s'attacher aux malades et encore moins à leurs proches...). J'aurais aimé avoir un Docteur Gabriel Sara qui en plus est hématologue... quelques instants parfois près de moi, près de nous pour qu'il nous parle, nous rassure, nous explique, qu'il nous aide à "ranger notre bureau", jolie métaphore pour dire qu'il faut essayer de mourir en ayant régler ses affaires. S'entendre dire que le malade, le mourant décide à un moment qu'il peut mourir et qu'il faut accepter soi-même ce que lui a fini par accepter. Et puis réussir à dire : je te pardonne, pardonne-moi, je t'aime, merci, au revoir... ça n'a l'air de rien mais c'est d'une importance folle. Ce film renvoie donc à des situations qu'on a forcément vécues ou que l'on vivra un jour ou l'autre. Il est donc bouleversant et je vous encourage à ne pas vous embarquer sans mouchoirs. Savoir que peut-être des Gabriel Sara existent est rassurant pour ceux, les chanceux, qui auront affaire à eux.

Aucune mère, aucun parent ne devrait avoir à vivre la mort de son enfant, quel que soit son âge. Ce n'est pas dans l'ordre des choses. Catherine Deneuve assume parfaitement le rôle de la mère éplorée face à l'injustice de cette échéance contre laquelle elle ne peut rien et qui tente d'accompagner son fils du mieux qu'elle peut. Benoît Magimel est magnifique, irréprochable, digne et sans excès. Il est le coeur vibrant du film, celui autour duquel tous se rassemblent pour adoucir les souffrances et les angoisses. Il continue tant qu'il le peut à exercer son métier de professeur de théâtre, d'acteur raté comme il le dit. Cela donne de jolies scènes et notamment une à l'hôpital qui commence plutôt mal pour s'achever de façon bouleversante.

Mais celui qui illumine le film de sa présence charismatique et chaleureuse, c'est évidemment le Docteur Gabriel Sara, avec son bon sourire, sa douce voix à l'accent délicieux, sa façon tellement simple, directe de s'adresser aux autres, sa compassion naturelle.

Et alors que la plupart du personnel soignant autour du Docteur sont réellement des soignants, je n'ai pas compris le personnage de Cécile de France dans le rôle de son assistante. On y croit pas un instant et elle se ridiculise dans une scène absurde, sans intérêt et qui met mal à l'aise. Une autre sous-intrigue inutile, malgré la découverte d'un bel acteur, vient alourdir le propos et détourner l'attention.

Vous l'avez compris, ce film, on en connaît l'issue, il est bouleversant sans sombrer jamais dans l'hystérie et les excès et il me semble une fois encore qu'il incite à s'interroger sur soi-même et l'idée de bien ranger son bureau...

Pas gai je sais, d'une tristesse sans fin même.

P.S. : j'ai envoyé ce texte et vos commentaires au CHU de Nancy...

Commentaires

  • Bonjour Pascale, pour venir de vivre cette situation avec ma maman (et j'ai vraiment beaucoup, beaucoup pensé à toi ces dernières semaines), je te dirai que c'est trop récent pour moi d'aller voir ce film.
    Mais le sujet m'intéresse évidemment, car notre famille et maman avons eu la chance de tomber pas sur un docteur, mais sur un service avec du personnel hors du commun, qui m'ont prise dans leurs bras sans hésitation les nuits difficiles, nous ont laissé libre accès à la chambre les derniers jours, et passaient caresser le bras de maman en lui disant "je suis (unetelle), vous vous souvenez de moi, je vous faisais des massages, ou je vous recoiffais..."
    Ce n'est pas le lieu d'en débattre ici, mais à ta question, je crois que oui, pouvoir dire au revoir à la personne qui vient de décider qu'elle ne peut plus lutter, lui dire qu'on est d'accord avec elle, qu'on accepte sa décision, qu'on reste avec elle tout au long du passage, et qu'elle ne s'inquiète pas pour la suite, on s'organisera (surtout une mère-poule comme la mienne, habituée à nous donner un conseil pour tout : il était nécessaire de lui faire comprendre qu'on était prêts à affronter la vie sans elle et nous occuper de mon père) - adoucit beaucoup ce départ.
    Bref, oui, et trois fois oui, je pense que cela nous a apporté une sérénité et un apaisement sans borne, et je suis consciente de la chance que nous avons eue de pouvoir tomber sur ce service d'hémato du CHU de Montpellier (St Eloi pour ne pas le citer), qui nous a permis de passer cette épreuve sans peur et avec un soutien incomparable, jusqu'à la fin. C'est moi qui suis allée les prévenir du départ de maman et pas eux par téléphone - et ça, pour nous, ça a tout changé.
    Ce film est certainement excellent, la Grande Catherine doit être exceptionnelle dans ce rôle difficile, mais comme tu le vois, même si je suis très sereine et que je pourrais parler des heures de cette expérience hors du commun, j'y serais allée si cela ne tombait pas un peu trop tôt après ce départ.
    J'attendrai donc qu'il passe à la télé, car je pense que dans quelques mois, je serai en mesure de raviver sans trop de douleur ces moments quand même difficiles, et un écran de télévision me permettra peut-être de garder plus de distance avec cette expérience.

  • Coucou.
    Je pense qu'il est en effet peut-être trop tôt pour toi. Je te présente toutes mes condoléances à retardement. C'est tellement dur ces moments...
    Je t'envie presque pour ce que tu racontes.
    Quand Mouche était en phase terminale, "ils" se sont mis à lui parler comme à un débile mental. Comme si mourir le rendait brusquement con.
    La toubib qui s'était occupée de lui pendant 4 ans (je ne parle pas de 15 jours) ne s'est pas déplacée.
    La dernière nuit, une infirmière passait toutes les 2 heures prendre ses foutues constantes. Elle ne m'adressait pas la parole et encore moins à lui. Il était con et inconscient n'oublions pas. Une fois pendant la nuit je lui ai demandé à combien était sa tension, elle a répondu : à 5... et m'a laissée avec cette information.
    Évidemment ce genre de film réveille ces moments jamais vraiment endormis. Je dois être maso. Mais je suis contente que des gens comme Gabriel Sara existent même si j'ai beaucoup de mal à y croire.

  • Hum... tu défends très bien le film et je te respecte trop pour te démentir en quoi que ce soit. Juste... j'ai souvent trouvé qu'Emmanuelle Bercot jouait trop sur le côté lacrymal, au détriment d'une réalité pas toujours aussi sordide que ça. Impression qui ne se veut pas une vérité absolue. Tout le monde n'a pas forcément le même point de vue (et la même chance) que moi.

    Une anecdote personnelle pour compléter mon propos. Et dire qu'il y a plein de gens formidables dans l'hôpital public. Pour en connaître et en avoir rencontré un, un jour où je n'allais pas bien. Infirmier - le seul homme - qui a pris une "pause" sur son temps de travail pour m'accompagner passer un examen angoissant (et qui a, au final, révélé que j'avais quelque chose de sérieux, mais rien de grave). Une "pause", oui. Ce qui veut dire: 1) qu'après notre retour, il a travaillé deux heures de plus que prévu ce jour-là et 2) pendant deux heures, ses collègues ont su s'organiser autrement pour lui permettre de s'absenter et de m'accompagner.

    Mesdames et messieurs les anonymes de ce service public-là, merci !
    Et désolé, Pascale, d'avoir dépassé le sujet cinéma.

  • J'aime beaucoup le cinéma de Emmanuelle Bercot que je n'ai jamais trouvé lacrymal jusque là. Pour celui ci, impossible, pour moi en tout cas de ne pas être en larmes. J'avais plus peur pour le côté hystérique car en tant qu'actrice elle choisit souvent des rôles sans mesure ni maîtrise. Mais la réalisatrice est digne et respectueuse.

    J'aurais aimé rencontrer ce genre de personne rassurante. Évidemment je généralise mais être rassuré lors d'un examen tel qu'un scanner ou une IRM par exemple parce que l'appareil fait un bruit dingue... ça ne coûte pas cher et ne nécessite pas d'heures sup. Je ne connais pas ça.
    Et ce n'est pas moi qui vais te reprocher de dépasser le cadre du ciné moi qui raconte ma vie depuis 15 ans quand d'autres "cachent" jusqu'à leur prénom comme si on violait leur intimité. Chacun fait ce qui lui plaît mais j'ai parfois du mal de m'adresser à des pseudos. Autre sujet :-) je dois être de mauvais poil ce soir. Je vais aller faire ma séance de yoga. Oui c'est le jeudi à 20 h.

  • Au temps pour moi, Pascale. Je me rends compte que je n'ai vu aucun des films d'Emmanuelle Bercot réalisatrice. Et ce n'est que trop tardivement que je m'aperçois que "Mon roi" - que j'avais trouvé assez atroce - est un film de Maïwenn. Je l'avais trouvée tellement "too much", là-dedans. Idem pour "Fête de famille" de Cédric Kahn. Dans les deux cas, en retournant y voir de plus près, je réalise que nous en avions déjà parlé, d'ailleurs, et que nous étions plutôt d'accord.

    Bref...
    Je ne pense pas aller voir ce film-là, pas tout de suite en tout cas, mais je donnerai sûrement leur chance à un ou deux des films réalisés par Emmanuelle Bercot. "Elle s'en va" et "La tête haute" sont ceux qui m'attirent le plus, a priori. Et, en y repensant, je me souviens que je n'avais pas vraiment aimé "Les infidèles", à l'exception de son segment.

    PS: merci d'avoir accepté mon anecdote personnelle !

  • Ah oui, rien à voir entre les films de Maiwenn hystériques (sauf Polisse car moins autobiographique), nombrilistes etc... et ceux d'Emmanuelle tellement profonds et bouleversants. Quand tu auras vu Elle s'en va et La tête haute tu comprendras quelle grande réalisatrice elle est. Te connaissant je pense que tu peux t'emballer pour ce cinéma différent.

  • Le médecin dont tu parles existe vraiment où c'est un personnage du film ? A te lire, j'ai un doute. Je n'ai pas grand chose d'intelligent à ajouter à ton billet et au commentaire fort de l'Arlésienne. Ma fréquentation des médecins et de l'hopital, pour des problèmes chroniques me fait dire qu'ils ont grand besoin d'humaniser les soins. On en parle depuis longtemps mais on ne voit pas grand chose bouger. Le manque de temps n'explique pas tout. Je ne pense pas que j'irai le voir ou alors plus tard, à la télé.

  • Tu as tout à fait raison et je sais ton expérience qui va dans mon sens. Entendre le point de vue des patients qui fréquentent l'hôpital régulièrement et pendant de longues années est intéressant et ils encensent un peu moins l'institution.
    En tant qu"aidante" à long terme je n'ai JAMAIS été prise en compte (sauf UNE fois... j'arrive dans le service et me rends au bureau des infirmières et je découvre une aide soignante en larmes assise devant un ordinateur, elle me dit : ah c'est vous, j'étais en train de lire votre blog... Je l'ai remerciée...) mais Mouche en tant que patient a souvent, avec le temps ( il était pénible aussi au point d'avoir une "longue" maladie) était victime d'agacement et d'un manque total de patience de la part des blouses blanches. Ben oui, en plus de devenir con les dernières heures, il connaissait parfaitement son traitement et sa maladie et donc, il posait des questions et donnait son avis.

    Gabriel Sara est un VRAI médecin dans la vraie vie. Un humain de rêve, un soignant d'exception.

  • entre ton article et les commentaires, c'est très intéressant! je pense aussi que j'irai le voir

  • C'est un film que je recommande. En dehors du thème qui réveille ou active des choses vécues, Emmanuelle, Catherine et Benoît ce n'est pas rien.
    Et Gabriel Sara

  • Nous ne sommes pas certaines de vouloir voir ce film, trop de souvenirs liés à cette situation.
    Merci pour votre avis qui dépasse de loin la simple critique cinématographique. Votre témoignage en parallel est très très touchant...

  • Merci. Je suis toujours prête à parler de ce moment qui a fait basculer ma vie. Est-ce qu'elle serait différente si les blouses blanches avaient été plus "humaines" ??? Je n'en saurai jamais rien.
    Je pense que sauf "accident", on en passera tous par là un jour ou l'autre. Quel que soit le côté du lit où l'on se trouve, tomber sur un Gabriel Sara serait miraculeux.

  • Ça réconforte de savoir qu'il y en a au moins un (et on peut espérer un peu plus) qui se comporte comme on aimerait le voir plus fréquemment. Je n'ai rien oublié de ce que tu racontais pendant l'hospitalisation de Mouche et j'ai souvent été en colère en te lisant et en même temps tellement triste pour vous deux.

  • Oui cet homme est incroyable. S'il pouvait être un exemple mais bon, on va nous dire : manque de moyens, de personnel etc... donc ça empêche d'être compatissant, humain, blablabla comme dit Greta :-)
    Merci. Je sais que tu as tout suivi. Mouche était beaucoup plus tolérant que moi sur l'attitude de certains.

  • Merci a L'Arlesienne pour ce beau témoignage et a toi Pascale d'arriver à parler "sereinement" d'événements si touchants

  • Oui ces moments donnent lieu à des témoignages touchants. Il se passe tellement de choses.
    Je crois avoir dépassé la colère et les regrets de ne pas voir été accompagnée. Mais la sérénité ce sera peut-être dans une autre vie (c'est à dire jamais).

  • Je repasse par ici parce que j'ai lu la critique de Télérama ce midi, et il y est dit que le fameux docteur n'exerce pas en France, mais à New-York, dans un service de pointe ... Donc des moyens sans commune mesure avec l'hôpital public. Ceci explique peut-être cela.

  • Oui j'ai vu aussi dans Télérama que cet endroit feutré n'existait pas en France mais sans doute aux Etats Unis.

  • Bonjour Pascale, je n'ai pas du tout envie de voir ce film. Je fuis le plus possible les hôpitaux depuis que ma maman est morte de septicémie faisant suite à une infection nosocomiale. 4 ans de souffrance. Il y a eu des médecins et des infirmières très bien et d'autres de vrais "connards". Il y a de tout dans le monde de médical et c'était il y a plus de 20 ans. Je préfère les cimetières, c'est plus apaisant pour moi. Bonne journée.

  • Bonjour dasola, comme je comprends. En général je fuis les films ou séries dans les hôpitaux. Mais la cinéphile a pris le dessus cette fois. Oui il y a quelques personnes biens et beaucoup de connards. Hélas ces derniers font plus de mal que les premiers du bien.
    Avec l'âge... je suis terrifiée à l'idée d'avoir à aller à l'hôpital.
    Et moi aussi j'aime assez les cimetières. J'en "visite" un régulièrement... mais quand je ne suis dans ma ville, c'est un endroit où je me rends volontiers. Je me raconte plein d'histoires en lisant les plaques sur les tombes, et en regardant les photos :-)
    Bon dimanche.

  • Bonsoir Pascale
    J'ai bcp aimé (si tant est qu'on peut aimé voir une mère perdre son fils)
    Bref Magimel est magistral Je suis d'accord avec toi
    Rien que pour lui c'est un film à voir
    Cela remue les fondamentaux sur le sens de la vie

  • Bonsoir Marijo.
    Oui ça remue.
    C'est surtout la fragilité de la vie qui fait peur. Il est bien jeune pour mourir ce Benjamin.

  • Bjour,
    J’ai vu le film et il m’a bcp touchée. J’ai rencontré des médecins empathiques, mais jamais au niveau de celui
    du film qui a l’air de n’avoir qu’un seul patient tant il est
    disponible ! Ça fait rêver et on a aussi besoin de ça…

    Je t’avais parlé d’un jeune Maël qui se bat contre une
    leucémie aiguë depuis ses premiers mois.
    Après plusieurs rechutes, des greffes, il est de nouveau
    confronté à cette foutue maladie… en phase terminale.
    Il n’a pas 10 ans . Il est bien entouré et les médecins semblent être à la hauteur. Je dis bien semblent…
    J’en suis à 9 ans de rémission et si je profite au maximum de la vie , je reste vigilante…
    Amicalement.

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