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LES PROMESSES

de Thomas Kruithof **(*)

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Avec Isabelle Huppert, Reda Kateb, Naidra Avadi, Laurent Poitrenaux

Mairie d'une ville du 9-3 Clémence se bagarre pour essayer de réhabiliter une cité de banlieue aux logements insalubres.

Elle est secondée par Yazid, son dir'cab' pour les intimes et sa première adjointe Naidra à qui elle entend passer les rênes de la ville lors de la toute prochaine élection. Avant cette échéance elle souhaite pouvoir régler le cas de ces immeubles miteux également gangrenés par les marchands de sommeil qui exploitent la misère humaine. Pour obtenir le financement de l'Etat et financer la réhabilitation de ces logements qui abritent 3 000 personnes ("une main tendue à 60 millions d'Euros Clémence !") il faudrait déjà récupérer les charges que les locataires ne payent plus depuis un certain temps.

Alors saurons-nous avant la fin du film si les promesses non tenues sont des mensonges ? Pas sûr. Mais si la longue première partie évoque relativement précisément et avec réalisme le combat d'une femme à la tête d'une mairie au contact direct avec ses administrés, la partie finale fait place au grand n'importe quoi avec un abus exagéré du just in time assez agaçant.

Au départ le réalisateur démontre plutôt bien à quel point l'exercice du pouvoir à l'échelle locale est complexe. Cela se complique lorsque l'on propose à Clémence un poste de Ministre. Et Thomas Kruithof insiste à peine sur la double peine difficulté d'être une femme crédible et respectée dans ce milieu d'hommes. A une exception près, la réflexion déplacée et sans arguments d'un petit roquet de Matignon. Isabelle Huppert a la classe et l'autorité bien affirmée pour incarner ce personnage.

On peut regretter que le film se concentre d'abord exclusivement sur le problème (maousse certes) de cette cité qui prend l'eau de toutes parts comme si Madame Le Maire et tout son entourage n'avaient "QUE" ce problème à régler. Les personnages manquent donc un peu de complexité et d'enjeux. Ils n'ont aucune vie en dehors de leur lutte pour sauver (ou faire couler) la téci des Bernardins et sont tous caractérisés : la Maire bourgeoise, son dir'cab' et son adjointe ambitieux issus des minorités et ex locataires de la Cité.

Lorsque la perspective de devenir Ministre ("j'vais m'faire broyer") entre en piste, on assiste médusé à un dédoublement de personnalité. Les certitudes se transforment en hésitations puis en compromissions voire trahisons. Je ne suis pas sûre d'avoir envie de connaître les dessous ou les intérieurs de ce milieu.

Cela devient n'importe quoi lorsque le dir'cab' s'applique à récupérer 160 chèques de charges qui ont été détruits en frappant à toutes les portes des logements en pleine nuit... On touche le fond du n'imp', lorsqu'on connaît les délais administratifs pour la moindre démarche, que le sort d'une cité puisse se jouer deux minutes juste avant la réunion chargée de sceller son sort. Ok, un suspense dans un film c'est cool mais passer ainsi du réalisme à la fiction rêvée, c'est une boulette.

Au crédit du film, l'interprétation impeccable et irréprochable d'Isabelle, Reda, Naidra et Laurent Poitrenaux (on dirait un ministre).

Commentaires

  • Bonjour Pascale, je suis d'accord sur ce que tu écris. La dernière partie du film où tout s'accélère est très peu crédible et le "deal" entre Huppert qui renonce à la mairie en demandant à Hervé Pierre d'appeler Poitrenaux pour que les Bernardins soient sauvés, c'est expédié à la 6 4 2 en une minute alors que l'on se demande pourquoi tout cela n'a pas été fait avant. Mais les acteurs sont en effet tous très bien. Bonne fin d'après-midi.

  • Bonjour dasola.
    Cette fin expédiée et abracadabrantesque (le dircab dans les étages et qui court au ministère... et Isabelle qui change d'avis en deux temps... franchement !) gâche en effet le film et sa crédibilité.
    Contente de ne pas être la seule à avoir ressenti ce bâclage final.

  • ça démarre bien et ça vire au dénouement presque risible.
    Laurent Poitrenaux est encore une fois EXCELLENT.

  • J'en suis sortie plutôt satisfaite mais après avoir discuté avec Arthur, il a soulevé les mêmes points que toi ! Et je suis d'accord avec vous. Je me suis faite avoir par les comédiens qui sont tous si justes. Et plus ça va, plus j'aime Reda Kateb. Mais c'est vrai que le scénario se tient moyen, les enjeux ne sont pas clairs. Si ce n'est que les politiques finissent tjs par aller vers leurs intérêts quittent à s'asseoir sur leur promesse de ne pas se présenter (on le voit bien pour cette présidentielle !)

  • Voilà tu as tout bien résumé :-) Merci Arthur !
    Je comprends qu'on puisse se laisser emporter par l'interprétation sans faille. Je suis d'accord pour Reda Kated, la grande valeur sûre actuelle.
    Mais quand on affiche ses intentions de faire réalistes on ne peut accélérer le dernier quart d'heure de façon aussi artificielle.
    Quelle campagne actuelle ? Pas d'idées, des egos !

  • Pourtant, les acteurs et surtout Reda Kateb nous tenteraient, mais nous renonçons sûrement, pas de Boulette pour nous ;)

  • A partir du moment où on sait que ça devient invraisemblable le film tient ses promesses (sans les tenir). Et Reda et Isabelle (et Laurent) valent le détour.

  • Oui le Cantet est moins prévisible, plus surprenant. Mais je pense que ces promesses auraient ton agrément.

  • Je pense que ce film relate assez justement des luttes de luttes de pouvoir internes derrière les façades toujours impeccables Heureusement il y en a qui mouillent la chemise Une interprétation impeccable pour les personnages principaux On s’y croirait
    La campagne présidentielle a déjà commencé et je redoute cette période de prises de position agressives des uns et des autres même si m’intéresse à la politique et que j’irai voter bien sûr
    Bon week-end

  • Oui je suis d'accord, on y croit tout en étant surpris. Ils n'ont quand même pas beaucoup conscience des réalités dans les hautes sphères.
    Pour l'instant la campagne est assez lamentable.

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