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RIEN À FOUTRE - VIENS JE T'EMMÈNE

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Quelques mots sur deux films bien décevants dont j'attendais un peu plus...

RIEN A FOUTRE d'Emmanuel Marre et Julie Lecoustre **(*)

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Avec Adèle Exarchopoulos

Cassandre a 26 ans, elle est hôtesse de l’air dans une compagnie low-cost qui a sa base à Lanzarotte. Entre ses allers retours aériens, elle s'abrutit en fêtes nocturnes très alcoolisées, couche avec qui veut bien la tenir 5 minutes dans ses bras et paresse au soleil. Puis retourne dans sa famille où l'on trouve en partie l'explication de sa profonde tristesse.

Il y a donc deux parties distinctes dans ce film. La première suit scrupuleusement le quotidien de ces hôtesses de l'air soumises à un rythme et des conditions de travail qui ne devraient plus faire rêver les petites filles et m'ont parfois fait penser à ceux des femmes de ménage d'Ouistreham. Ces prolétaires de l'air ont quelques minutes pour nettoyer les cochonneries laissées par les voyageurs avant l'arrivée des prochains et ont des objectifs de vente pour chaque vol. Elles doivent en outre jouer les psy ou assistances sociales auprès des voyageurs en détresse, éluder les remarques lubriques ou déplacées et j'en passe. Elles vivent en "colocation" lors des escales, ont un salaire de misère et doivent rendre des comptes quotidiennement à leur hiérarchie. C'est assez sinistre tout autant que les fêtes qui s'ensuivent. Et si, comme Cassandre, elles bénéficient d'une promotion qui se résume à devenir "senior" donc chef d'équipe où elles ont en outre pour mission de noter leurs collègues (scène hallucinante où il est reproché à Cassandre d'être trop tolérante et de trop bien noter les membres de son équipe...). Le rêve ultime de ces hôtesses est d'intégrer la prestigieuse compagnie Emirates et de vivre la vie des influenceuses à Dubaï. Pas beaucoup de réaction et d'ambition dans le portrait de cette jeune femme. C'est sans doute ce qui justifie le choix de ce titre ni très compréhensible ni très valorisant.

Et puisqu'il y a deux réalisateurs, il semble y avoir deux films en un. Dans la seconde partie, Cassandre est au sol et retrouve sa famille et ses amis. D'un côté son père la traite avec un peu de mépris "oui, en fait tu sers des cafés" et ses amis croient que Cassandre voyage certes mais voit du pays et fait des rencontres exceptionnelles, ce qui est loin d'être le cas. C'est aussi dans cette partie qu'on comprend un peu mieux les raisons de la profonde tristesse qui émane du visage, du regard et de toute la personne de Cassandre.

Mais entre une partie quasi documentaire répétitive où les partenaires de jeu d'Adèle ne sont pas des acteurs et pas très bons, comme hagards devant la caméra et une autre concentrée sur le drame d'une famille, le coeur du film beaucoup trop long (2 heures) balance et ne trouve pas son équilibre.

L'atout numéro un est Adèle Exarchopoulos tellement perdue et pourtant toujours énergique, elle porte le film à elle seule. Entre son sourire triste, artificiel lors d'un entretien, son soudain éclat de rire lors d'une scène dramatique et une demande d'amour permanente, elle est émouvante dans un film qui ne l'est pas.

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VIENS JE T'EMMENE d'Alain Guiraudie **

RIEN A FOUTRE d'Emmanuel Marre et Julie Lecoustre, cinéma, Adèle Exarchopoulos,

Avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvosky, Iliès Kadri

Synopsis : A Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d’Isadora, une prostituée de 50 ans, mais elle est mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim, un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.

Pour une fois le synopsis est très clair et résume parfaitement le film. Même s'il omet un aspect négligeable sans doute... Isadora est une femme battue par son mari (à plusieurs reprises) et elle semble aimer ça puisqu'elle retourne chez elle même quand elle pourrait faire autrement. Et puis elle est une prostituée nymphomane donc elle doit bien le chercher quelque part non ? Cette dimension du film fait un peu tiquer même si l'on sait que le réalisateur fait un cinéma qui n'entre dans aucune case.

Je dois l'admettre je trouve depuis longtemps (à de rares exceptions) Noémie Lvosky très mauvaise actrice et sa voix est insupportable à mes oreilles. Le jeune Iliès Kadri ne brille pas non plus par un charisme et un jeu folichons. Et qu'on n'aille pas imaginer que je juge le physique car dans L'inconnu du lac, Alain Guiraudie nous a présenté un acteur hors normes infiniment charismatique (Patrick D'Assumçao). Il reste donc Jean-Charles Richet, très attachant dans sa façon lunaire d'aborder son personnage mais ce n'est pas suffisant pour apprécier pleinement un film.

J'avais tellement aimé L'inconnu du lac et Rester vertical que je me réjouissais à l'avance de retrouver ce réalisateur. Hélas, je n'ai pas trop compris le propos. Un homme drague une prostituée mais il est contre la prostitution et souhaite coucher avec elle sans payer et puisqu'elle est une prostituée accro au sexe, elle accepte. Le début du film est donc surréaliste et un peu drôle mais sans plus. S'ensuit un attentat sur la place centrale de Clermont-Ferrand et l'on plonge sans transition dans l'air du temps et l'on subit les réactions sans expertise ni analyse du commun des mortels toujours prompt à donner son avis surtout quand on ne lui demande pas. Un jeune SDF traîne malencontreusement dans le secteur. Il se fera aussi très intrusif, squatteur à ses heures et puisqu'il est maghrébin et que c'est rare un SDF maghrébin, on s'interroge. Serait-il un des auteurs de l'attentat ? Je dois avouer que pour parodier le titre d'un film récent : rien à foutre de tout ça ! Où va le film ? Même si, on est d'accord, un film, un réalisateur ne peuvent résoudre, justifier ou comprendre les thèmes de société... assembler sexe, terrorisme, prostitution, violences conjugales, racisme dans une histoire qui tourne en gros autour d'une cage d'escalier, ça ne va pas loin et ce n'est vraiment pas passionnant. Déçue je suis.

Commentaires

  • pour "Rien à Foutre" assez d'accord, finalement un film assez vain qui ne vaut effectivement que par son actrice principale...

  • Voilà. Le 2ème c'est idem. Pas trop compris où ça mène.

  • A vos risques et périls :-)

  • Absolument, surtout le second.

  • J'irai peut-être voir "Rien à foutre" (pour Adèle).

    "Viens, je t'emmène" m'a fait fuir dès la bande-annonce. Toi non ? Bravo. Je vois que tu as laissé sa chance à un film avec Noémie Lvovski en tête d'affiche ? Tu devais avoir vraiment confiance en Guiraudie, dis donc...

  • Oui pour Adèle.

    Je n'ai pas vu la BA.
    Et oui les deux précédents films de Guiraudie font que je n'ai pas hésité.
    Noémie... c'est une souffrance pour moi. Sauf dans le film avec Binoche, pour une fois elle ne faisait pas du Lvosky.

  • Je suis assez d'accord avec toi. Pour moi, l'intérêt de la première partie réside dans son aspect documentaire... mais ce n'est pas bien filmé (pareil pour le son, parfois limite). Il y a du cinéma, du vrai, dans la séquence belge (et à la toute fin, aux Émirats).

    Un film dispensable, mais pas inintéressant.

  • Clairement deux films. La partie hôtesse a l'air filmée au Nokia 1ère génération.

  • Tu m'as bien fait fuir pour le premier. Le Guiraudie semble un peu plus intéressant... mais brouillon aussi.
    "Rien à foutre", donc pour les deux. Je note (de toutes façons je suis bloqué chez moi cause Covid).

  • Les 2 ont en commun d'avoir l'air mal finis, bâclés.

    Oh zut. La saleté circule toujours. J'espère que ce n'est pas trop violent.

  • J'ai aimé l'inconnu du lac, mais la BA de ce nouvel opus ne me tentait pas, ton avis me conforte.

    Pour rien à foutre j'ai préféré la première partie, mais si la seconde explique beaucoup de choses. Comme toi je l'ai trouvé long, et il repose entièrement sur les épaules d'Adèle, qui est formidable.

  • Je n'ai pas vu la BA mais j'y serais sans doute quand même allée. Déception.
    Moi aussi j'ai préféré la première partie. Mais c'est beaucoup trop long et très inégal. Adèle est formidable.

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