Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

THE HOUSEWIFE

de Yukijo Mishima ***

THE HOUSEWIFE de Yukijo Mishima, cinéma, Kaho, Tasuku Emoto, Shôtarô Mamiya

Avec Kaho, Tasuku Emoto, Shôtarô Mamiya

Toko a tout de la parfaite épouse. Elle entretient parfaitement sa superbe maison, cohabite souvent avec sa prétentieuse belle-mère, s'occupe de sa fille de 6 ans pendant que son mari voyage à l'étranger.

Sur son joli visage triste se lisent néanmoins l'ennui et la résignation. Elle est tout entière soumise aux désirs de son mari qui l'aime pourtant à sa façon tout en la traitant parfois avec dédain notamment en présence d'autrui. Lors d'un pince-fesses elle croise Kodaka son amour de jeunesse du temps où elle suivait des études en architecture. Leur amour était partagé et leurs retrouvailles sont électriques. Cet électrochoc va amener Toko à reconsidérer sa vie, vivre sa passion adultère et reprendre son travail d'architecte.

Le film est l'adaptation du roman de Rio Shimamoto, Red qui évoque l'aliénation des femmes notamment dans le mariage, et il nous permet de porter notre regard sur la condition de la femme mariée japonaise. La réalisatrice l'affirme : "Le mariage y est moins l'union de deux individus qu’une femme qui rejoint la famille d'un homme et son foyer". Et c'est clairement ce qui se passe pour Toko également soumise aux exigences de ses beaux-parents très intrusifs et persuadés de leur supériorité.

Mais le mari n'est pas présenté comme un être abject. Si au lit, seul son plaisir compte, il remercie Toko de la qualité de sa... prestation. Scène assez hallucinante. Qu'elle reprenne une activité professionnelle le contrarie mais il finit par céder et lorsqu'il aura connaissance de la liaison de sa femme il sera sincèrement malheureux et tentera par des moyens pathétiques de la reconquérir, comme de faire un second enfant.

C'est davantage sur l'émancipation de cette femme dépendante et soumise que se concentre la réalisatrice en nous la montrant prendre peu à peu des responsabilités au sein de son travail et surtout dans sa relation très sensuelle avec son amant dont l'ambition première semble être le plaisir de sa partenaire. Un gros changement pour elle.

Le film est parfois lesté d'un surplus de drames (la maladie de l'amant), on ne comprend pas toujours les réactions de Toko et la prestation quasi mutique de l'amant est souvent frustrante, mais il émane de l'ensemble, la beauté des images, des acteurs et une immersion dans la vie quotidienne d'une femme japonaise et la fièvre d'une passion partagée.

Commentaires

  • Coucou Pascale ! Je suis allée le voir hier et c'est une bonne, voire très bonne surprise. Il est trop long mais j'ai beaucoup aimé moi aussi cette incursion dans la vie de cette femme au foyer japonaise. J'ai aimé la voir quitter son costume de bonne épouse. C'était dépaysant, et les paysages de neige étaient splendides !

  • Bonjour Aurore, Oui une bonne surprise. Quelques longueurs et opacités mais l'ensemble est vraiment formidable. Le cinéma asiatique c'est dépaysement garanti.

  • Très déçu... L'amant est trop mutique effectivement mais surtout on ne ressent aucune passion aucune étincelle entre elle et son amant c'est tout de même dommageable car sans émotion. Pour ce qui est de la "prestation" c'est surtout symptomatique d'une culture japonaise (place de la femme au sein d'une société patriarcale nippone), mais on savoure en effet une mise en scène élégante et une jolie photographie

  • La passion charnelle est quand même évidente. Ils sont tout le temps en train de se sauter dessus. Mais les sentiments sont moins évidents.
    Je ne connais rien des "prestations" que les femmes doivent offrir à leurs partenaires, je constate simplement qu'un des hommes ne pense qu'à son plaisir et l'autre à celui de la femme.

  • Voilà aussi un film qui me fait terriblement envie...
    comme et surtout le roman... mais... mais... je vois qu'il ne semble pas traduit en français... est-ce que tu as, en tant qu'influenceuse, tes entrées dans le cercle littéraire des maisons d'éditions pour leur soumettre cette suggestion ?

  • Pour toi, je m'en vais de ce pas me faire humilier auprès de 株式会社講談社
    Tu peux en attendant lire La maison de Poupée d'iBsen dont le roman s'inspire.

  • Un film dépaysant et une organisation familiale qui semble un peu dépassée chez nous. Un surplus de drames et une chronologie un peu trop bouleversée : à quel moment se situe la scène de l’hémorragie (le sang sur la neige) par exemple ?
    Néanmoins, il est toujours intéressant de voir des films venus d’ailleurs.

  • L'intrusion de la belle famille est choquante et le rôle de la jeune femme vraiment dévalorisant.
    La maladie de l'amant est découverte après qu'ils se retrouvent mais je ne situe pas la scène du sans dans la neige.

Écrire un commentaire

Optionnel