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WEST SIDE STORY (BLU-RAY)

de Steven Spielberg ****

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Ansel Elgort, Rachel Zegler, Ariana DeBose, Mike Faist, David Alvarez, Rita Moreno

Merci à Cinétrafic et 20th Century Studios grâce à qui j'ai pu revoir ce film merveilleux. Il sera disponible en Blu-Ray, 4K UHD, DVD et vidéo à la demande à partir du 15 avril et du 7 avril pour l'achat digital. Voici le site Internet de l'Editeur ci-dessus, ses pages Facebook et Twitter.

En plus du film, je me suis régalée à regarder les bonus. Plus d'une heure de making-off de chaque scène chantée et dansée, ainsi que le casting des acteurs principaux. Passionnant.
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Maria et Tony vivent à New York dans les années 50, ils tombent amoureux au premier regard. Elle est d'origine portoricaine et lui polonaise. Ils font chacun partie de deux bandes rivales, les Jets et les Sharks, qui se disputent un bout de terrain voué à la démolition et à moins de vouloir déclencher la troisième guerre mondiale, leur amour est interdit. Devant l'hostilité de leur clan respectif, ils envisagent de quitter New York ensemble. Avant cela Tony doit essayer d'empêcher une bagarre entre les deux clans. On connaît l'histoire et vous apprendrai-je que ce film est le remake du chef-d'oeuvre aux 10 Oscars de Robert Wise sorti en 1961 lui-même adapté d'une comédie musicale à succès quelques années auparavant ? Mais qu'il est aussi une version "moderne" de Romeo et Juliette avec une scène de balcon absolument renversante !

On était en droit de chercher à comprendre voire être surpris de l'intérêt de refaire un film culte, chef-d'oeuvre pour certains (dont je suis) et qu'on regarde sans se lasser. Après avoir vu et revu la vision de Steven Spielberg, on comprend, on accepte et on ne regrette pas un instant. Ce film c'est un grand spectacle enthousiasmant qui donne envie de sauter, de courir, de danser. Qui émeut aussi même si l'issue est connue de tous.

Sur fond de bêtise et de racisme toujours d'actualité, Steven Spielberg s'empare de ce Roméo et Juliette qu'il revisite à peine, transforme un peu et modernise un tantinet. L'orchestration est un chouya plus moderne mais la partition exceptionnelle et endiablée de Leonard Bernstein n'a pas besoin de grand chose pour être déjà fiévreuse, fougueuse, explosive. Les numéros de bravoure s'enchaînent dans des chorégraphies époustouflantes, quelques peu différentes de la version originale. Les textes de Stephen Sondheim (mort en novembre 2021) restent les mêmes.

Lorsque l'on fait connaissance des Jets et des Sharks lors du prologue, les deux groupes déambulent dans les rues de New York. Ils font peur aux habitants qui s'écartent sur leur passage. Ce sont des jeunes gens violents qui ont eu une enfance difficile pour les Jets et cherchent à s'intégrer pour les Sharks. Mais Tony sort de prison et souhaite ne plus être mêlé à cette violence. Il travaille dans la boutique de Valentina (veuve de Doc...) dont le rôle est interprété par Rita Moreno (aujourd'hui nonagénaire) qui tenait le rôle d'Anita la soeur de Bernardo, chef des Sharks en 1961. Le personnage d'Anita était déjà une révélation il y a 60 ans, c'est encore le cas ici. A l'instar de son aînée, Ariana DeBose est une bomba latina irrésistible. Et ce rôle porte manifestement chance puisque comme Rita Moreno en son temps, Ariana DeBose a reçu cette année l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. A noter d'ailleurs que les rôles des portoricains sont tous tenus par des latinos. Nul besoin de leur mettre du colorant sur le visage comme ce fut le cas pour George Chakiris (d'origine grecque) danseur exceptionnel et chef des Sharks. Ces considérations nationales faites, revenons en au fait que ce film est épatant.

Cette version ne détrône ni ne fait d'ombre à celle de Robert Wise mais elle est bien plus qu'honorable et si elle est toujours grandement musicale, elle laisse une place considérable aux dialogues ce qui la rend peut-être encore plus sombre. Elle met davantage en avant les problèmes d'intégration, les disparités sociales, les injustices liées à la couleur de peau et donne encore plus de sens à la chanson Somewhere ("there's a place for us somewhere")... interprétée ici par Valentina (Rita Moreno) alors qu'elle l'était jadis par Maria (Natalie Wood). Cette portoricaine a donc épousé Doc un américain pure souche et dans son drugstore elle accueille aussi bien les Jets que les Sharks. Mais la chanson semble dire qu'il y a une place pour nous quelque part, nous, les étrangers, alors qu'en 1961, Maria disait qu'il y avait une place pour nous quelque part, nous, les amoureux. La chanson en est encore plus émouvante d'autant plus interprétée par la voix hésitante d'une vieille (mais toujours très belle) dame.

Côté interprétation, disons que les garçons sont encore une fois presqu'éclipsés par les filles. Le personnage et l'interprète d'Anita remportent une fois encore la mise de la révélation. Maria (Rachel Zegler) est absolument adorable et charmante avec son accent à couper au couteau. Je craignais le pire pour le rôle de Tony sachant que Richard Beymer en 1961 me semble être un des pires acteurs de tous les temps. Après un temps d'adaptation, Ansel Elgort s'en tire très bien et forme un couple cohérent avec Maria (là où ça ne fonctionnait pas du tout entre Beymer et Natalie Wood selon moi) et il parvient à être émouvant et beaucoup plus convaincant que son pas très illustre aîné. Mike Faist dans le rôle de Riff, l'ex meilleur ami de Tony a un côté rebel without a cause et violent qui convient parfaitement.

Le grand numéro America est aussi exceptionnel dans les deux versions. C'est électrisant, festif, drôle, profond et la chorégraphie époustouflante laisse pantois et quasiment essoufflé sur son fauteuil. J'attendais le grand moment Stay cool, l'une de mes scènes, chanson, chorégraphie préférée dans laquelle le nouveau chef des Jets après un drame tente de calmer ses troupes. Elle est remplacée par un saisissant "pas de deux" sur le quai entre Riff et Tony. L'idée et le résultat sont bluffants.

Ce film ne sert peut-être à rien mais Spielberg a bien fait de le réaliser car il fait du bien, interroge et émeut et c'est un spectacle flamboyant. Refaire West Side Story, une telle oeuvre sans l'abîmer, sans chercher à toute fin à la moderniser, avec tant de virtuosité, des décors, des images, des lumières éblouissants, bravo et merci. Le pari fou est réussi, haut la main.

Commentaires

  • Tu en as de la chance d'avoir pu revoir ce magnifique film. Cinetrafic m'ont oublié depuis longtemps, tant pis pour eux.
    Pas un petit mot pour maître Bouquet sur ta toile ?

  • Si tu te rappelais au souvenir de Geoffrey il t'enverrait sûrement les films.
    Je suis en bed somme... je passais en coup de vent mais j'ai bien pensé au merveilleux Bouquet. Ça m'a fait de la peine. J'ai écouté 2 émissions de nuit sur France Inter, c'était passionnant. Et j'ai relu les notes dans lesquelles je parlais de lui. Grand bonhomme.

  • Bon séjour à Saint Val dans ce cas. Profite du soleil.

  • Le séjour se prolonge ?
    J'ai pensé à toi il y a peu. Plutôt, j'ai pensé à cet article en prenant le dvd de "West Side Story" dans le rayon... et puis je l'ai reposé. Trop de choses à voir avant. Mais le temps viendra où il rejoindra ma collec.

  • Non hélas mais je rempile là bas en août, j'aime trop. Je me console en mangeant des salicornes.
    J'étais tellement contente de te manquer mais non j'ai mal interprété :-)
    Mais tu l'as vu le film, c'est l'essentiel.

  • C’est un très beau film-spectacle que l’on peut revoir avec plaisir !

  • N'ayant pas eu l'occasion (voir peut-être même l'envie) de le voir, je me demandais : tiens et si le disque valait le coup... Why not... Surtout que t'en parles encore avec beaucoup d'entrain-d'envie. Et honnêtement, je ne suis même pas sûr d'avoir vu l'original... What the fuck... Comment est-ce possible me diras-tu... Il y a bien des "gens" qui n'avaient jusqu'ici jamais lu Big Jim, le rapport ? aucun, c'est gratuit... :-)
    Donc pourquoi pas... ouais, ça peut me plaire... j'ai évolué depuis quelques années, et les films musicaux ne me font pas peur... (j'ai quand même The Wall au firmament de mon panthéon cinématographique, le rapport ? aucun, c'est comme ça pour causer, je cause pas souvent)
    Et puis, Spielberg... Ca me rajeunira... C'était quoi son dernier grand film ? Les dents de la mer ?! je plaisante, il y a eu Hook depuis... Enfin peu importe, Steven, c'était quand même mes premières grandes émotions cinématographiques enfantines ou adolescentines... A quel âge, on passe de l'un à l'autre, peu importe, bon allez, j'arrête de divaguer sur ma vie, je passe à autre chose, entre dark side of the moon et west side story, j'hésite, désolé de ce commentaire qui ne veut rien dire. On boit quoi ? on écoute quoi ? on lit quoi ? j'te dis quoi...
    bon week-end pascal(e)

  • Comment est-ce possible de ne pas avoir vu le 1er West side ? J'essaie de comprendre et d'admettre que les films musicaux repoussent certains.
    The wall, Le fantôme de l'opéra ou Tommy ne sont pas des films musicaux comme les autres.
    Je trouve que Spielberg se plante rarement.

    Désolée d'avoir été absente pour suivre cette conversation nonsensique mais essentielle. J'aime qu'on ait envie de venir déverser son spleen ici et gratuitement.

    Je n'ose te dire ce qui s'est passé entre Jim et moi...

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