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ARNO - JACQUES - MICHEL

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Trois beaux artistes que j'aimais ont profité de mon absence pour se faire la malle en douce.

ARNO (21 mai 1949 - 22 avril 2022)

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C'est grâce à Bertrand Blier que j'ai fait sa connaissance. Il avait participé à la bande originale du film Merci la vie en 1990. Depuis je l'avais toujours suivi. Je possède la plupart de ses disques et je l'ai vu de nombreuses fois en concert dont cette fois-ci. C'était toujours joyeux, festif, drôle et rock. Je l'aimais particulièrement dans ses chansons douces à la sonorité parfois bastringue, comme Ostende, l'une des plus belles chansons du monde. Mais j'aimais aussi foutre le bazar avec lui et ses gros sons. Il était merveilleux face à Bashung dans ce film. C'était un pur rocker, libre, profondément gentil, humaniste et putain, putain, européen ! Il a chanté jusqu'au bout puisque la musique était la seule maîtresse qui lui soit jamais restée fidèle. Sa dernière émission de radio (avec Augustin Trapenard) il y a quelques semaines, était un crève-coeur mais il semblait prêt. J'aimais sa voix, son sourire, son humour, son bégaiement et j'aurais aimé danser une rumba avec lui.

Je veux vivre dans un monde
Sans jalousie, sans amant
Et où les pessimistes sont contents
Je veux vivre dans un monde
Sans papier et où mon foie
Arrête de pleurer
 
Je veux vivre dans un monde sans pilule
Où les riches et les pauvres
N'existent plus
Je veux vivre dans un monde
Où les chiens embrassent les chats
Et où ils dansent, ils dansent une rumba
 
Je veux vivre dans un monde
Où les malheureux sont heureux
Je veux vivre dans un monde
Où Dieu il est amoureux
 
Je veux vivre dans un monde
Sans chichis et où les cons
Font pas, font pas de bruits
Je veux voler très haut. Libre !
Comme un poisson dans l'eau
Et dans ma bouche, pas de mots
 
Je veux vivre dans un monde
Sans cholestérol
Avec une overdose de rock'n'roll
Je veux vivre dans un monde
Où on doit pas chercher
Chercher la beauté, chercher la vérité...

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MICHEL BOUQUET (6 novembre 1925 - 13 avril 2022)

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Sa vie c'était le théâtre. Pour lui la présence et le rôle du comédien consistaient à défendre, à exposer la pensée, la parole de l'auteur. Je regrette de n'avoir jamais pu le voir sur scène, notamment dans Le roi se meurt qu'il a joué 800 fois je crois. Mais sa filmographie est longue aussi. Je me souviens de lui dans les drames bourgeois de Chabrol, en flic chez Truffaut, en Javert implacable chez Hossein, en Président chez Guédiguian... Il me faisait un peu peur quand j'étais jeune. C'était le "méchant" parfait, froid, raide et impassible. Jusqu'à ce que je découvre quel bel être humain il était et vois au travers de ses rôles son si doux sourire. Je l'ai vu au cinéma pour la dernière fois en père bourru et grossier dans Villa Caprice, une fois encore formidable. Les émissions hommages qui ont été rediffusées sur France Inter étaient passionnantes. Il était difficile de lui résister, comme dans cette scène exceptionnelle.

 

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JACQUES PERRIN (13 juillet 1941 - 21 avril 2022)

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Il disait "la mer, ça rend heureux", je suis tellement d'accord, j'en reviens, et il avait je trouve un physique de loup de mer. J'aurais envie de retenir de lui son formidable, impressionnant et infatigable combat pour la Planète, la beauté, la survie de la nature, ses somptueux films qui nous ont fait découvrir la vie microscopique et bouillonnante des insectes, plonger avec les poissons, voler avec les oiseaux, vivre au rythme des saisons. Tombé littéralement amoureux du Viêt Nam lors du tournage du film de Schoendorffer La 317ème section en 1965 film remarquable, Jacques Perrin n'a cessé d'y retourner pour nous proposer ce film puissant l'Empire du milieu du sud. Mais il était aussi un producteur inspiré et un acteur inoubliable, capable d'être un jeune homme romantique et péroxydé amoureux d'une icône, Prince charmant chez Jacques Demy, un tout jeune officier chez Pierre Schoendorffer ou Fabrizio Zulini. Je me souviens aussi qu'il avait pris la mer dans les Quarantièmes rugissants, qu'il avait été le bouleversant Toto (adulte) du merveilleux Cinema Paradiso. Beaucoup de très beaux films, une magnifique carrière, et une présence infiniment charismatique. Quelques scènes dans Goliath marquent la fin de sa présence au cinéma. Je disais de lui : "A noter la présence très cohérente et toujours aussi charismatique de Jacques Perrin dans le rôle symbolique et emblématique d'un homme militant usé par les combats vains..." On comprend que ce rôle ultime l'ait attiré. Une vie belle et exemplaire.

Ecoutez sa voix douce, regardez son beau visage

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Et comme toujours lorsque je m'absente j'ai un mal de chien à reprendre la lecture de vos blogs, excusez-moi et la rédaction de mon avis à propos des films que j'ai vus (de très bons (Ma famille afghane, Hit the road, Sentinelle sud) un pas trop mal (Un talent en or massif), d'autres totalement insignifiants Le secret de la cité perdue, Les secrets de Dumbledore et un terriblement ennuyeux La ruse.

A bientôt.

Commentaires

  • Ils sont un peu trop nombreux ces temps-ci à se faire la malle .. hier encore Régine. Bon, ce n'est pas la même catégorie mais elle a marqué une époque. Je l'avais vue à la gare de Lyon il y a quelques années ... heu .. très vieillie. (PS. Hors sujet, mes salles de ciné réouvrent le 19 Juillet, youpi !!)

  • Bon, c'est cruel mais l'annonce de la mort de Régime ne m'a pas touchée. Difficile de la suivre si tu ne vis pas la nuit.
    J'ai revu La 317ème section hier soir. GRAND film.

    Hors sujet mais excellente nouvelle.

  • Même si ce ne fut pas une grande surprise, ce fut d'une grande et profonde tristesse pour Arno. Je n'ai pas tous ses albums, parce que pour moi, il y a le live à Bruxelles qui surclasse tout...
    mais quel putain, putain de bonhomme. Oui, comme toi, j'adore, son sourire, sa bonne humeur, ses chansons et la façon dont il fout le bazar...
    Je me souviens d'une émission anthologique sur France Inter dans une ambiance semi-nocturne et bien éthylique d'Edouard Baer

  • Oui, pas une surprise. Dans la dernière émission sur France Inter, il semblait à bout de force mais toujours avec le sourire et une espèce de renoncement ou d'acceptation.

    Il faut dire qu'en live il était exceptionnel. Un gros bazar organisé. On sortait de ses concerts requinqué.
    Je n'ai pas dit non plus à quel point il était le roi de la reprise et comment il sublimait les chansons d'Adamo, Mireille Mathieu ou Abba. Très surprenant mais excellent.
    ça me dit vaguement quelque chose l'émission avec Edouard.

  • Bon retour parmi nous !

    D'Arno je ne connais que quelques titres, entendus à la radio. Sympa. (Mais la musique et moi, ça fait deux.)

    Michel Bouquet laisse à mes yeux l'image d'un grand professionnel, chaleureux et distingué. Un homme comme on n'en fait plus.

    Jacques Perrin, quoique très différent de tempérament, boxait un peu dans la même catégorie. Je crois ne l'avoir jamais vu mauvais (comme acteur) et j'ai aimé les documentaires qu'il a filmés et/ou produits.

  • Merci.
    Pour moi Arno était un grand. J'assiste à beaucoup de concerts et les siens sont parmi les meilleurs.
    Un homme rare manifestement ce Bouquet. Impressionnant aussi.
    Et Jacques Perrin, je l'ai revu hier dans la 317ème section. A peine 24 ans et déjà il en imposait. Son face à face avec Krémer est magnifique. Ses documentaires sont passionnants, j'adore tout ce qu'il a fait.

  • C'est vrai Beaucoup de disparitions en quelques jours...
    Malgré tout bon retour parmi nous !

  • Merci beaucoup.

  • C'est franchement triste comme retour (z'étaient chouettes les salicornes du bord de mer ?).
    Arno, grand souvenir de concert. J'avais pas prévu d'y aller ce soir là. Un copain qui bossait à la FNAC à l'époque m'a fait rentrer. Je me suis pris une claque monstrueuse.
    Jacques, bien sûr c'est la 317ème, GRAND, très GRAND film. Le Apocalypse Now français. Mais Crémer y est aussi pour beaucoup.
    Et puis Michel. J'en ai déjà beaucoup parlé de mon côté. Puis tu l'as fait bien mieux que moi chez toi.
    Voici le mois de mai, gardons le sourire quand même. Show must go on comme y disent...

  • DELICIEUSES. Je reviens avec trois pots.
    Ben oui Arno en concert, on craque, c'est obligé.
    Revu dimanche soir. Dingue ce film. La conversation entre Crémer et Jacques Perrin est magnifique quand il s'arrête un peu et qu'il lui raconte ses autres guerres et sa colère d'avoir été dans la Wehrmarcht (oula l'orthographe, je te laisse rectifier) un malgré nous.
    Je n'ai pas lu chez toi mais m'étonnerait que j'ai fait mieux. Nonobstant, merci.

    En mai, fais ce qu'il te plaît.

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