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SUIS MOI JE TE FUIS/FUIS MOI JE TE SUIS

de Kôji Fukada ***

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Avec Vin Morisaki, Kaho Tsuchimura, Shosei Uno

Tsuji papillonne sans enthousiasme entre deux collègues de bureau qui le poursuivent de leurs ardeurs et sont persuadées d'être l'unique élue.

L'une est une gamine manifestement incompétente dans son travail, pleurnicheuse et immature. L'autre est beaucoup plus sérieuse et Tsuji a parfois la surprise de la retrouver chez lui en rentrant le soir. Ils passent régulièrement la nuit ensemble et l'insatisfaction du jeune homme est évidente. Il sort et dans une épicerie ouverte la nuit il est attirée par Ukiyo une jeune femme qui semble perdue. Il la retrouve plus tard en mauvaise posture à un passage à niveau. Il lui sauve la vie. Dès lors, Tsuji complètement obsédé par Ukiyo ne va cesser de la poursuivre, la retrouver, la perdre à nouveau et face au mystère, au chagrin, à la peur et au danger qui entourent la jeune femme tenter de la secourir, de la protéger.

Avec ses redites malgré quelques ellipses, le récit s'éternise parfois, mais lorsque le premier épisode s'achève, on a qu'une envie, retrouver les personnages et connaître l'issue de ce chassé-croisé qui s'étale sur plusieurs années. On est pas déçu par ce dénouement.

Les intentions du réalisateur ne sont pas claires. Il s'agirait de décortiquer le regard que les hommes portent sur les femmes et la façon dont ces dernières doivent composer avec des êtres plutôt lâches qui sont loin de les comprendre. Mais face à la personnalité complexe et opaque du personnage féminin principal, on est en droit de se dire que les hommes peuvent y perdre leur latin. Aussi insaisissable qu'une anguille elle va pourtant démontrer dans la seconde partie son extrême empathie et sa compassion vis-à-vis des hommes qui la poursuivent. Car oui, Tsuji n'est pas seul sur les rangs. Et lui-même, armé d'une compassion et d'une bienveillance hors du commun veut tout mettre en oeuvre pour libérer la jeune femme.

Vous l'avez compris ce film en deux parties (qu'il faut voir en deux séances donc) n'est pas simple. Il est japonais. Dans la seconde partie, Tsuji lassé des atermoiements de Ukiyo va disparaître à son tour et l'histoire se teinte alors de plus de noirceur et c'est la jeune femme qui va alors se mettre à la recherche de l'homme qui l'obsède. Comme une inversion des points de vue.

A la périphérie de cette histoire d'amour très contrariée le réalisateur livre une description assez passionnante du monde de l'entreprise nippone. Les rapports entre les supérieurs et les subordonnés font froid dans le dos. Quant aux employés, ils sont impitoyables entre eux. Derrière les faces inexpressives parfois et les courbettes répétées, on assiste à tout ce que la nature humaine peut déployer de rumeurs, médisances, jalousies et indiscrétions.

Le diptyque est une adaptation d'un manga de Mochiru Hoshisato The real thing que le réalisateur avait d'abord adapté en une série de 10 épisodes. Selon lui il s'agissait de décrire "la douleur et la tristesse qu'éprouvent les femmes à force d'être perçues comme des abstractions". J'y ai davantage vu un mélodrame amoureux et j'ai également trouvé que la belle constance, la candeur, la douceur, l'obstination de l'innocent Tsuji admirablement interprété par Win Morisaki étaient plus convaincantes que la fuite et l'évanescence perpétuelles parfois incompréhensibles de Ukiyo.

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Commentaires

  • Le regard que les hommes portent sur les femmes n'est déjà pas clair... :-)
    Oh que ça donne en vie... enfin, je dis ça comme ça, en générale tous les films japonais me donnent envie... En plus, là, obligé de faire les deux séances d'un coup...

  • Oui, il vaut mieux ne pas s'interrompre pour ne pas perdre le fil et surtout l'ambiance.
    Enfin, moi j'avais fait le lendemain pour le second.

  • Bonjour Pascale, grâce à toi, je viens de constater qu'il y avait deux films. Je vais essayer de les voir. Jeudi, l'un derrière l'autre. Bonne après-midi.

  • Rebonjour, Il faut prévoir 4 heures. Je suis contente d'avoir pu le voir en deux fois.

  • Ah oui, dommage.

  • Alors j'ai bien aimé mais mis bout à bout ça dure pas loin de 4h, et à force de se fuir et de se suivre, j'ai trouvé des longueurs. J'avais exactement l'impression de binge watcher une série ! Et tu confirmes que le réal avait d'abord adapté le sujet en une série de 10 épisodes. ça ne m'étonne pas !

  • Oui il y a des longueurs. Mais pour l'étreinte finale ça vaut le coup.
    Et effectivement on sent la série.

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