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LA RUCHE

de Blerta Basholli ***

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Avec Yllka Gashi, Cun Lajci, Aurita Agushi

Fahrije porte sa famille à bout de bras. Un garçon, une ado et un beau-père en fauteuil roulant. Cela se passe au Kosovo en 1999 où de nombreux hommes sont portés disparus dont celui de Fahrije. 

Le film retrace l'histoire vraie, le combat de cette femme dont le corps du mari n'a toujours pas été identifié, qui a vu sa maison détruite par les flammes et doit faire face à d'importantes difficultés financières. Son activité d'apicultrice ne lui rapporte que de maigres revenus et pour tenter de s'en sortir elle envisage de se lancer dans la commercialisation de l'ajvar. Il s'agit d'une préparation à base de poivron rouge très populaire dans tous les pays des Balkans. Cette espèce de condiment est en général préparé dans toutes les familles qui le stockent et le consomment toute l'année. La recette de Fahrije et des femmes du village qui s'associent à elle est rapidement très prisée par les commerces qui le distribuent rapidement.

Cette success story serait simplement réjouissante mais Fahrije en plus de son deuil (bien qu'elle refuse de croire à la mort de son mari), doit affronter l'épreuve d'avoir à ouvrir parfois des sacs qu'on lui présente pour découvrir les restes d'un charnier et peut-être identifier le disparu, s'occuper d'un beau-père qu'elle lave et trimballe dans son fauteuil, de ses enfants dont une ado parfois hostile, mais aussi, mais surtout les hommes du village. Ce film m'a mise en colère car il est une démonstration accablante de la bêtise des hommes même si le sujet de la réalisatrice n'est pas là, elle se concentre surtout sur le courage, l'audace et finalement la liberté des femmes. Mais le village est encore soumis au pouvoir affligeant d'un patriarcat hors d'âge. Les vieux dont la seule activité est de se réunir au café et de juger ces femmes qui se battent pour survivre les observent et font tout pour que leur entreprise n'aboutisse pas. C'est consternant. La solidarité et la dignité sont portées par les femmes qui ont le courage de s'opposer aux rumeurs, aux médisances et parfois aux attaques (une vitre brisée par une pierre, une tentative de viol car forcément une femme sans mari qui conduit une voiture est au mieux une pute, au pire une victime qu'on peut culbuter).

En voyant ce film tellement triste mais finalement plutôt optimiste, on ne peut s'empêcher de penser à l'Ukraine qui n'a hélas pas encore commencer à panser ses plaies. Nul doute que de nombreuses femmes vont se retrouver dans la même situation que leur soeur d'infortune Fahrije. Espérons que les hommes survivants seront à leurs côtés moins lamentables.

Vous pouvez retrouver l'histoire de la vraie Fahrije ici.

Commentaires

  • J'avais compris en lisant le résumé que ça devait être gratiné côté idiotie et vacherie des hommes vis-à-vis des femmes qui cherchent à s'en sortir. Y'a du boulot !

  • Je n'en revenais pas que dans un pays européen on en soit encore là. Rarement un film m'a mise autant en colère. C'est insensé. Au lieu de les aider ou au moins de les encourager, "ils" les enfoncent. Ils ont même réussi à mettre des idées moyen âgeuses dans l'esprit de la gamine. Écœurant.

  • C'est très dur (la guerre, ses effets et la crétinerie des messieurs) mais vue la réussite de l'entreprise, j'ai trouvé qu'il y avait plein d'espoir et la petite entreprise exporte aujourd'hui à l'international.

  • J'ai hésité entre ce film et The Duke pour ma séance de ciné solo. J'ai choisi The Duke mais tu confirmes que ce film mérite d'être vu. Oui, l'Urkaine aura à panser ses plaies, mais d'ici là, que va-t-il arriver pour l'europe ? :(

  • Pas le même genre de plaisir :-)

    Entendu chez ma coiffeuse : "tant que ça reste comme ça, ça va"... J'ai compris : tant qu'il n'y a que des ukrainiens qui crèvent... Ce qui ne signifie pas que j'ai envie de crever sous des bombes mais purée les gens peuvent pas se taire ???

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