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TEMPS MORT

d'Eve Duchemin ***(*)

TEMPS MORT, Eve Duchemin, cinéma, Karim Leklou, Issaka Sawadogo, Jarod Cousy

avec Karim Leklou, Issaka Sawadogo, Jarod Cousyns

Du samedi au dimanche, trois détenus se sont vu accorder une permission. Pour un week-end il peuvent rejoindre leur famille, tester un emploi, renouer des liens distendus.

Faire enfin ce que bon leur semble et rentrer à 18 heures précises le dimanche sous peine de voir leur réclusion augmenter de six mois.

Nous n'apprendrons rien de ce qui les a conduits derrière les barreaux mais nous suivrons à tour de rôle les 24 heures précieuses de ces trois hommes de trois générations différentes. 

Eve Duchemin dont c'est le premier film de fiction connaît bien l'univers carcéral pour lui avoir consacré plusieurs documentaires. Elle suit ici le parcours de 3 hommes dont elle cherche à rendre l'humanité toujours ancrée au plus profond de l'homme détenu, privé de liberté. Il y a Julien (Issaka Sawadogo au charisme puissant de Mahershala Ali) incarcéré depuis 20 ans, Anthony (Karim Leklou d'une intensité folle, constamment prêt à exploser ou imploser) dont la place serait sans doute plus logique en hôpital psychiatrique et le jeune Colin (l'inconnu et excellent Jacob Cousyns).

La réalisatrice a parfaitement cerné la fragilité de tous les personnages et y compris celle des familles brisées par ces emprisonnements. L'incarcération est également une punition pour tout l'entourage privé de la présence de l'un des leurs. Le montage parallèle et efficace entre les trois situations bien différentes montrent toutes les difficultés, les bonheurs, les hésitations et les réactions de chacun parfois cruelles. C'est précis, nerveux et absolument vraisemblable. La prison intérieure dans laquelle chacun a pu s'enfermer, la honte, les remords, le désir de prouver qu'on est resté une personne "bien", toutes ces sensations confuses et profondes forment une détresse supplémentaire. C'est très beau, très fort, très émouvant.

Les acteurs illustrent ce fardeau émotionnel avec une déroutante et puissante incarnation.

Commentaires

  • Les 3 detenus sont superbes avec chacun des moments difficiles concernant leurs liens familiaux ( vouvoiement entreb2 fils et leur père / dernière fois que je t'aide. Ne reviens plus/ moi aussi je suis ton fils) et 3 beaux acteurs. Issaka S a aussi un petit côté Morgan Freeman par moment...

  • Ils sont incroyables ces 3 parcours.
    Le : dernière fois que je t'aide est terrible.
    Je trouve que Issaka ressemble beaucoup à Mahershala Ali. Il est aussi dans Le jeune Imam.

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