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L'ÉTÉ DERNIER

de Catherine Breillat **

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avec Léa Drucker, Samuel Kircher, Olivier Rabourdin

Dans leur somptueuse demeure tout en baies vitrées, Anne et Pierre semblent vivre un bonheur quotidien sans l'ombre d'une contrariété au volant de leur Mercédès décapotable.

Mariés et n'ayant pu avoir d'enfants, ils ont adopté deux charmantes fillettes asiatiques parfaitement insupportables. Jusqu'au jour où Théo le fils que Pierre a eu d'un précédent mariage (d'un premier lit comme ils disent dans les documents officiels, lol) rejoint la famille et la maison parfaites dans laquelle il aura l'audace de mal ranger ses chaussures. La mère de cet ado de 17 ans n'en pouvant plus des frasques de son fils a décidé de le confier à son père qui s'en est jusque là peu occupé et qu'il connaît bien mal.

Lors de la scène d'ouverture on découvre la profession d'Anne. Elle accable littéralement de questions une ado tremblante victime d'un viol. On pourrait la penser flic, elle est avocate manifestement spécialisée dans la défense des droits des mineurs, ce qui serait presque amusant compte tenu de ce qui va suivre. Droite dans ses jupes crayons et juchée sur ses talons de 12 toujours assortis à ses tenues, Anne n'est que rectitude et fermeté. Chez elle, elle n'est que douceur et compréhension. Sévère mais chaleureuse, elle accueille sans réserve Théo tout en concédant que c'est un garçon renfermé et plutôt mal embouché qui ne la "calcule pas". 

A la faveur de quelques sorties, d'une baignade dans un lac Théo et Anne se rapprochent... de plus en plus, jusqu'au baiser, jusqu'à baiser (on est chez Breillat je m'autorise le sans nuances). Il n'est pas question d'inceste puisque Théo parfaitement consentant n'est pas le fils d'Anne, qu'il a atteint la majorité dite sexuelle et que de toute façon il s'approche vertigineusement de la majorité. Choquant ? Le film ne l'est pas plus. Mais en prétendant nous dépeindre une passion amoureuse, la réalisatrice nous trompe sur la marchandise. Et s'il s'agit de parler de désir féminin, je ne suis pas sûre qu'il s'exprime réellement dans le désir (réciproque) d'une femme de cet âge pour un si jeune homme. Breillat le filme comme le Tadzio de Mort à Venise, cela saute aux yeux immédiatement. Longs plans sur son torse maigre, son visage lisse et ses jolies boucles. Samuel Kircher est d'ailleurs tellement joli et lisse qu'on a du mal à croire qu'il ait pu commettre les frasques que ses parents lui reprochent. Il se comporte comme un grand frère protecteur pour les deux (pestes) gamines et ne se présente jamais à table (quoiqu'en retard) avec son portable. C'est dire si le gamin est un rebelle.

Dès lors je trouve que beaucoup de choses ne tiennent pas la route comme des répliques et des dialogues absolument improbables et vides avec un sommet lors de ce moment où Théo veut enregistrer des confidences sur un magnétophone (qui a encore un magnétophone ? levez la main ! Merci) qu'Anne refuse de faire. Il faut se pincer pour croire à tant de banalités. Comme il faut accepter d'endurer les scènes de sexe interminables qui se concentrent surtout sur le souffle haletant des personnages qui jouissent dans l'extase la plus fabriquée (ma misophonie en a encore pris un sacré coup... et oui, c'est comme ça) .

Par contre la bourgeoisie toute pénétrée de certitudes est bien représentée. Et c'est lorsque la liaison interdite est découverte (un peu tard) que le film prend réellement son envol. L'amour tabou devient une relation toxique et la bienveillante compréhension d'Anne qui a beaucoup plus à perdre que Théo si un tel sacrilège est révélé se transforme en une cruelle rigidité.

A ce titre, la prestation de Léa Drucker est absolument remarquable. De femme sûre d'elle, autoritaire et énergique, elle se transforme et rajeunit à vue d'oeil à mesure qu'elle s'abandonne à Théo, pour se transformer en monstre froid.

Impressionnant.

La toute dernière scène, la toute dernière réplique que l'on doit à l'excellent Olivier Rabourdin est sans aucun doute la plus sulfureuse et choquante de tout le film. Vraiment pas de quoi crier à la censure.

Commentaires

  • :-)))))

  • Je ne suis pas tentée par ce film. Je n'ai jamais beaucoup accroché au cinéma de Catherine Breillat. Hier, dans la file d'attente pour "Pierre Goldman", une dame l'avait vu la veille, elle ne savait pas quoi en penser, si ce n'est que c'était dérangeant.

  • Mouais dérangeant... c'est vrai que les scènes de sexe s'éternisent et comme elles sont axées sur les visages ça finit par être gênants. L'amour de ces deux là : je n'y ai pas cru un instant.
    Mais il y a Léa qui est extraordinaire mais ce n'est pas suffisant sans doute pour payer sa place.

  • Ah mince, donc la BA laisse voir exactement ce qu'est le film. Je m'étais dit que peut-être le jeune homme inventait pour faire tomber sa belle mère. Il ne me tente pas du tout !

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