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LA VÉNUS D'ARGENT

d'Héléna Klotz °

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Avec Claire Pommet, Neils Schneider, Grégoire Colin, Sofiane Zermani

Jeanne 24 ans cherche un emploi dans la finance. Fille de gendarme en banlieue parisienne, elle vit dans la caserne entourée d'immeubles, avec son père, son petit frère et son (encore plus) petite soeur dont elle s'occupe comme une maman dont on ne sait (sauf assoupissement de ma part) ce qu'elle est devenue.

Ce film m'a laissée plus que perplexe et avec une seule question en sortant de la salle : mais qu'est-ce qu'a bien pu vouloir nous raconter la réalisatrice ? L'ascension d'une prolo qui a fait de brillantes études ? Le fameux transfuge de classe ? Je ne sais pas trop, en tout cas, Jeanne cherche du travail et se fait remarquer par ses brillantes analyses financières et/ou boursières.

Je pensais que c'était le milieu dans lequel se déroule l'histoire qui me rebuterait (l'argent, les traders, la bourse tout ça...), et bizarrement ce sont les rares scènes qui se passent dans le milieu professionnel qui sont les plus intéressantes même si je ne comprends rien à ce que ces gens se disent sur les fluctuations et réussites de tel ou tel placement ou investissement.

J'aime bien dire, quand cela est nécessaire et ça l'est ici : rien ne va ici. Et vraiment dans ce film RIEN ne va ou alors vraiment pas grand chose. Cela commence dès la première scène où l'on voit Jeanne s'en prendre à la devanture d'un magasin à coups de marteau pour voler la tenue de ses rêves (un costume d'homme moche (c'est le costume qui est moche), trois fois trop grand pour elle). Comme le marteau ne suffit pas, elle fonce tête première dans la vitrine qui éclate et lui perfore la poitrine !!! Rassurez-vous la tête tient bon, Jeanne porte un casque car elle ne se déplace qu'en scooter (quand elle ne l'abandonne pas dans un fossé quand elle n'a plus d'essence...). Scène suivante, Jeanne extrait le morceau de verre planté dans son sein gauche (c'est bien dégueu), ensuite on passe à la suture de la plaie en gros plan pendant trois heures (encore plus dégueu). Je vous passe le fait qu'elle se met à pisser le sang en plein entretien d'embauche et qu'elle tombe dans les pommes, on dirait que j'exagère. Cette blessure inaugurale donnera l'occasion de revoir l'actrice torse nu à plusieurs reprises, ce qui n'a strictement aucun intérêt ni justification sauf à voir une fois de plus une actrice torse nu.

Jeanne a envie de gagner de l'argent pas pour le plaisir mais pour la liberté que cela lui offrirait si elle en avait (la seule réplique à peu près construite du film). Bien. Mais elle tombe sur un type qui lui fait miroiter monts et merveilles et s'évapore (tant pis je spoile, c'est honteux) tout comme la société où Jeanne était stagiaire. Comme ça en un claquement de doigt.

C'est débile.

Arrive la scène où Jeanne se lave (torse nu) dans les toilettes. Le patron entre (se laver). Il préfère les toilettes des femmes parce qu'il y a moins de monde. Que ceux qui ne se sont jamais lavés dans les toilettes de leur lieu de travail me lancent le premier rouleau de PQ !

Par un souci d'égalité, le gars est torse poil aussi et ma foi, Fianso (Sofiane pour ceux qui causent à l'endroit) n'a pas poussé de la fonte pour rien. Là, j'ai juste envie de demander de faire arrêt sur image, pour contempler Fianso et prendre le temps de réflexion nécessaire pour tenter de comprendre. Ou fuir à toutes jambes. Ou alors est-ce pour me remettre en mémoire (comme s'il était besoin) que j'ai récemment vu un film, une merveille, qui se passe en partie dans les toilettes ? Et voir ce film ci juste après celui-là, c'est presqu'un choc thermique.

Je vous livre les choses telles qu'elles me viennent. Après tout moi aussi j'ai le droit d'être aussi mal construite qu'un film. Le titre ? Ne cherchez pas, il s'agit simplement de la figure de proue de la marque Rolls Royce : "Elle a des ailes. Elle se tient debout, contre le vent, en fendant l’air", précise Hélana Klotz. "L'esprit de l'extase", elle s'appelle (NDLR). Et oui, les aminches, je bosse mes doss'.

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Et à un moment, passagère d'une décapotable lancée à 140 kms/h sur une route de campagne et conduite par son petit ami fortement alcoolisé, Jeanne imite la petite fée Rolls Royce debout, contre le vent et fendant l'air en gueulant :

"je suiiiiiiis la putaiiiiiiiiiiin de Vénuuuuuuuuuuuuuuus d'argeeeeeeeeeeeeent".

On reste perplexe je vous assure. Là encore, des fourmis dans les jambes semblent indiquer que c'est le moment de fuir.

Message aux réalisateurs :

Mesdames et Messieurs si vous pouviez cessez

IMMEDIATEMENT

de filmer des personnages dans des décapotables qui se mettent debout sur le siège avant et écartent les bras, cheveux au vent en gueulant le truc qu'ils pensent au moment où ils le gueulent. Merci, ça m'énerve !!!
Et pendant que je vous tiens, cessez également de faire des gros plans sur des liquides qui coulent dans des récipients. C'est CHIANT !

Le petit ami de Jeanne. Parlons-en un peu. Apparemment il est parti quatre ans faire la guerre, loin. Pour l'instant, la guerre est loin, remercions qui de droit. Il revient et pense qu'il va reprendre sa place comme ça sans plier les genoux. Il ne sait pas de quel bois se chauffe la Jeannette. On croit que la demoiselle toujours d'humeur massacrante lui en veut parce qu'il est parti quatre ans sans donner de nouvelles. Pas du tout, il l'a contactée plein de fois et elle n'a pas répondu. Alors quoi ? Il ne te plaît pas ton fiancé Jeannette !!! On a tout faux, le garçon l'aurait agressée sexuellement ou au moins aurait "agi" sans son consentement et avec l'invitation expresse de s'arrêter en pleine action. Et bien, que fait Jeanne (parce qu'il n'y a qu'un garçon sur terre ?) elle reprend une relation avec lui !!! Normal. Sans compter qu'à un moment, après s'être fait traiter de conne de wokiste (dans les toilettes où on se lave torse nu), elle affirme être non genrée comme un chiffre et plus précisément un 7 ce qui est con comme la lune (pardon la lune) et n'a strictement aucune utilité dans l'histoire !!!

L'escroc lui propose de partir pour Singapour (je crois je ne me souviens plus), comme ça, du jour au lendemain... et bim, Jeanne fait son sac à dos, prend son passeport, laisse un mot à son père (qu'elle n'a pas prévenu de son départ) sur le frigo  pour qu'il n'oublie pas de payer la cantine, dort avec son petit frère et sa petite soeur en regardant le ciel étoilé de sa chambre. On y croit, c'est beau comme l'antique. Notons quand même que le fait de lui proposer de partir à Singapour n'a strictement aucun intérêt puisqu'il la plante là sans explication et que nous, pauvres pedzouilles n'avons pas la moindre idée de pourquoi elle serait devenue indispensable au point de l'emmener à Singapour.

J'allais oublier le surgissement (au ralenti, j'ai failli m'étrangler) d'Anna Mouglalis. Je reste sans voix devant ce personnage aussi vide que les autres mais avec une aura de mystère assez incompréhensible. Il faut voir pour le croire son air inspiré quand elle annonce à Jeanne et son boss qu'elle va bosser avec eux. Je pense que j'aurais l'air aussi pénétrée si on me demandait de réciter une tirade où il faudrait parler de fonds d'investissement. En même temps si on me le demande gentiment et qu'on m'offre un beau tailleur et un beau maquillage...

Dernière chose. Savez-vous où se situe le pont que l'on peut admirer sur les billets de 20 €uros ?

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(vous ne pensiez quand même pas que je mettrais un vrai billet ?).

Je vous laisse le temps de la réflexion et donne la réponse en fin de note*. Cela doit avoir une importance car c'est répété plusieurs fois au cours du film.

Quel dommage pour l'excellente chanteuse Pomme. Elle méritait mieux (si elle veut vraiment se lancer dans le cinéma) que ce rôle de fille froide à la psychologie sommaire à peine esquissée dans un film au scenario d'une pauvreté abyssale et visuellement d'une laideur assez impressionnante. Mais j'ai compris. La réalisatrice a dû s'inspirer de papa Klotz qui m'avait déjà particulièrement déplu. Et cerise sur la Vénus, j'ai découvert au générique qu'ils s'y sont mis à trois ou quatre pour écrire ce scenario ! Cela explique peut-être pourquoi ça part dans tous les sens sans aller nulle part.

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*Nulle part bande d'incultes, c'est un pont imaginaire. Reconnaissez que quand on apprend cela on n'a pas perdu sa journée et que cela peut permettre de se faire remarquer au cours d'un repas de famille.

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Je vais vous décevoir mais je ne vous parlerai pas d'un autre film assez lamentable, je vous laisse vous faire votre opinion tout seuls. J'ai déjà perdu suffisamment de temps en allant le voir. Pour vous aider, l'injonction sur l'affiche est de taille :

"Préparez-vous à être ému au larmes".

Personnellement j'ai encore eu des fourmis dans les gambettes mais pas l'ombre d'une larmichette.

Commentaires

  • Encore désolé de t'avoir entraîné vers ce film...
    J'espère qu'on verra Pomme dans un autre rôle car, pour le premier, elle assure plutôt bien.

    Bisous... et tant pis pour "La tresse" !

  • J'étais quand même tentée... et puis plus... et voilà le résultat.
    Hélas la pauvre Pomme n'a pas grand chose à défendre ici avec ce rôle monolithique.
    Va, je ne te hais point.

  • Je pense que tu as découragé les rares personnes qui souhaitaient voir le film

    L histoire du pont sur le billet était déjà dans une année difficile avec joco alias Jonathan Cohen !

  • Si je peux faire économiser quelques euros.

    Il devait moins insister Jonathan car j'ai oublié. Année difficile, autre film admirable.

  • Un vrai naufrage cette histoire .. elle a l'air assez dérangée la pauvre fille. Merci de nous prévenir et de nous éviter ça.

  • Mais tu as raison, elle est dérangée... foncer tête 1ère dans une vitrine, reprendre une relation après une agression sexuelle, accorder sa confiance au 1er trader venu... elle va pas bien. Elle a honte de son milieu. Et encore, je ne dis pas qu'elle finit vendeuse dans un magasin de luxe !!!
    Fermez le ban.
    Il y a suffisamment de films à voir pour éviter celui-ci.

  • Ahahah j'irai pas voir le film mais j'ai adoré ta critique !
    Et le film ont tu ne parleras pas c'est La tresse ?

  • J'espère que ce n'est pas moi qui t'en détourne. Mais franchement, ce film est une énigme que je n'ai pas envie de résoudre. Sans intérêt.

    Et oui, c'est La tresse. Je n'ai pas lu le roman mais je me suis carrément précipitée à une avant première tant cela me plaisait l'histoire de trois femmes liées par... une tresse. Tu parles. Le voyage est beau, très lumineux et coloré, sauf chez la working girl qui évolue dans des tonalités plus sobres, mais l'absence totale d'émotion et encore une fois le lien entre une Intouchable en Inde, une fille qui doit sauver l'entreprise familiale en Italie et une bourgeoise atteinte d'un cancer au Canada c'est vraiment déplacé je trouve. Seule l'histoire de l'Intouchable aurait fait un très beau film.
    Il arrive que ce soit larmoyant mais jamais émouvant. Beurcke.

  • J'ai lu La tresse, et je n'ai pas aimé le roman.
    Le film se débrouille bien sans nous, pas besoin de lui faire de la pub.

    Non, tu ne me détournes pas de la Vénus d'argent, il y a trop de films à voir à part celui-ci, je n'y serais pas allée :)

  • Le film ne m'a pas du tout donné envie de lire le roman qui paraît-il a fait verser beaucoup de larmes...

    Parfait pour la Vénus. Déjà oubliée en ce qui me concerne.

  • Le film sur le milieu de la finance me tentait bien. Bon finalement ce sera sans moi.
    D'accord avec toi pour la tresse peu (aucune) émotion et c est vrai un film rien que sur les intouchables serait une bonne idée

  • La finance est secondaire.
    La Tresse... on passe.

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