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BETTER MAN

de Michael Gracey ***

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Avec Robbie Williams, Jonno Davies, Steve Pemberton, Damon Herriman, Raechelle Banno, Allison Steadman, Kate Mulvany

Il était une fois un petit garçon couvé par sa maman et sa grand-mère, en admiration devant son papa (qui se prend pour Frank Sinatra).

Ce petit garçon est Robbie Williams et le réalisateur (et le chanteur lui-même) ont choisi de le faire apparaître à l'écran sous les traits et l'apparence d'un chimpanzé alors que tous les autres acteurs sont humains. Il faut reconnaître que même s'il s'agit là d'une étrangeté, on s'y habitue dès les premières minutes. Cette originalité apporte peut-être un petit plus à ce biopic qui aurait sans cela peut-être été relativement banal tant il se contente d'enchaîner classiquement les étapes de la vie du chanteur.

A l'adolescence Robbie devient le cinquième membre d'un boys band qui a enflammé les dance floors dans les années 90 et fait s'évanouir filles et garçons, les Take that. Sa naissance dans un quartier populaire d'une petite ville britannique ne le prédestinait pas à ce destin et les premières scènes montrent bien les rudes conditions de vie d'autant que le père abandonne rapidement toute la petite famille pour aller tenter sa chance sur les planches et ne jamais remettre les pieds au domicile. Robbie est à la fois très peu sûr de lui et un crâneur de première toujours prêt à se mettre en avant. Cette dualité ne l'abandonnera jamais et il sera toujours animé à la fois d'un fort sentiment d'imposture et d'une volonté de se faire remarquer.

Le conte de fée ne dure pas longtemps car Robbie ne parvient pas à s'intégrer au groupe qu'il quitte cinq ans plus tard alors que les garçons sont au sommet de leur gloire. Il tente et réussit une carrière en solo. Mais hélas, il sombre lamentablement dans tous les travers de certains artistes adulés trop tôt et pas suffisamment encadrés. Drogue, alcool et dépression sont les ingrédients d'une descente aux enfers programmée. Le film démontre également comment ces artistes qui gagnent et rapportent beaucoup d'argent, mal protégés, sont exploités par l'industrie du disque de l'époque. Celui qui est devenu une star de la pop (80 millions d'albums vendus quand même) ne se montre pas sous son meilleur jour mais "l'interprétation" sensible du singe très expressif nous le rend sympathique et surtout nous fait éprouver une réelle compassion bien que le récit ne soit pas hagiographique, loin s'en faut. C'est l'histoire d'un homme qui a passé une grande partie de sa vie à se détester, se considérant comme un singe tout en donnant l'image d'un gars très sûr de lui. Robbie est aussi insupportable et agaçant que désarmant et attachant.

Bien que visuellement le film soit la plupart du temps assez laid, la faute à cette espèce d'éclairage sale à la bougie (qui manquerait de paraffine) qui plonge l'écran dans une ambiance de pénombre quasi permanente, je dois reconnaître que les moments musicaux chantés et dansés sont électrisants. La longue séquence dans Regent street qui fait revivre l'ascension du groupe et traverser quelques années, changer d'apparence, ainsi que celle de la rencontre avec Nicole Appleton (du girls band All saints avec qui il a eu une liaison et qui lui a préféré un autre bad boy, Liam Gallagher du groupe Oasis) sur le bateau sont dignes des grandes comédies musicales. Tous les moments chantés sont très réussis comme celui également où tous les démons de Robbie régulièrement représentés par des singes dans le public lors des concerts entament une bagarre d'une grande violence.

Si le film coche la plupart des cases d'un biopic classique (ascension, descente aux enfers, rédemption, réconciliation), son originalité est un atout imparable et sur le plan musical et des chorégraphies, c'est un feu d'artifice. Robbie Williams assure en voix off le récit de sa propre histoire. Il le fait avec beaucoup de second degré et une classe certaine. La sincérité du projet n'est pas à mettre en doute. Un moment très plaisant et galvanisant.

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Je vous laisse, j'ai actuellement la tête pleine de Bob Dylan... dans la série biopic je demande Maria, Robbie et Bob (ça vient mais vous pouvez déjà ressortir vos vinyles)...

Commentaires

  • J'ai juste son album crooner mais je trouve qu'à partir de sa carrière solo il chante vraiment bien. J'aime beaucoup Angels et plein d'autres titres.

  • OK, merci.

    J'étais intéressé, mais, connaissant très mal ses chansons, j'ai fini par hésiter. D'autant que j'ai vu Robbie faire sa promo et qu'il affichait alors une sorte de fausse modestie, genre "Je me trouve nul, mais vous savez bien que je suis incontournable". Cela m'a refroidi.

  • C'est vraiment sa personnalité. Il se trouve nul et il fait le mariole constamment en crânant.
    Il ne s'épargne pas dans le film. Pour une fois que ce n'est pas une hagiographie.
    Et les moments musicaux sont exceptionnels.

  • J'ai pas de disque de Robbie ni des Take That, pourtant la bande annonce m'attire très sensiblement. Justement par cette touche d'originalité qui le ferait paraître presque plus humain qu'un autre acteur, et ce même si j'ai pas été très passionné par les biopics de ces hommes-femmes-artistes, vivants ou morts...

  • peut-être aussi mon coté planète des singes addict ;-)

  • Le côté Planète des singes devrait te ravir mais il ne dure que quelques instants.
    Les biopics je pourrais m'en passer mais en général je les vois avec plaisir.

  • Beaucoup aimé également, l'idée du singe est particulièrement savoureuse, mais, comparé à l'autre biopic de Dylan, j'ai trouvé que ce film était trop focalisé sur le profil psychologique délaissant par là même la dimension musicale malgré quelques jolis moments.

  • Les moments musicaux sont spectaculaires mais effectivement le processus de création est absent.
    Mais Robbie ne cherche pas à faire son Aznavour et nous présenter une personnalité attachante, sans aspérités, aimante et chaleureuse. Il a pu se comporter comme un couillon et il assume. Ce n'est pas un sale type pour autant. Et je trouve qu'il chante tellement bien (tout le monde n'est pas de cet avis).

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