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MIROIRS N° 3

de Christian Petzold *(*)

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ALLEMAGNE

Avec Paula Beer, Barbara Auer, Matthias Brandt

Laura part en week-end presque contre son gré (et quasiment en haillons) avec son petit ami Jakob.

L'instant d'avant on la découvre cernes creuses et bleutées autour des yeux, au bord d'une rivière, peut-être prête à s'y jeter (nous ne le saurons jamais). En route elle change d'avis, souhaite rentrer. Jakob la raccompagne et c'est l'accident en pleine campagne. Il meurt, elle survit. Laura très légèrement blessée refuse d'aller à l'hôpital et Betty, témoin de l'accident la recueille avec l'assentiment de la police et des secouristes sur place. La femme s'en occupe avec beaucoup d'attention et de tendresse. Elle semble seule mais est finalement rejointe par son mari et son fils, dans un premier temps hostiles et méfiants à l'égard de Laura qui semble avoir investi les lieux et prépare un königsberger klopse à vous écoeurer, couper l'appétit... L'ambiance évolue, s'arrange au fil du temps puis se dégrade et... je n'ai cru absolument à rien de tout ce qui m'était proposé.

Parler d'un deuil (Laura ne semble absolument pas affectée par la mort de son compagnon, leur relation dès la première scène semblait d'ailleurs aller droit dans le mur) puis d'un second que l'on voit arriver comme un bulldozer sans la moindre subtilité, ok. Parler de la famille qui se disloque, se recompose, se réconcilie, doublement, triplement, quadruplement ok. Mais à aucun moment il n'est possible de s'identifier à un personnage ou à une situation. Qui recueillerait une personne accidentée devant chez elle ? Pourquoi Laura ne se rend-elle pas aux obsèques de Jakob ? Pourquoi va-t-elle si mal bien avant l'accident ? Où sont sa famille, ses amis, ses relations ? Lorsque l'on traite, avec toutes les variantes, adaptations possibles, d'un thème tellement universel que le deuil, il me semble qu'il faut au minimum placer les spectateurs dans une position leur permettant d'entrer en réflexion avec les personnages. Ici rien ne tient, en tout cas je n'ai cru à rien. Ni à ces relations factices, ni à ces comportements inexplicables (mais parlez-vous bon sang !!!) ni à ce gros transfert psychanalytique qui pèse trois tonnes et encore moins à cette fin bâclée, expédiée en deux temps trois mouvements.

Heureusement cela se passe en été. La noirceur des états d'âme contraste fortement avec la clarté de ce lumineux été à la campagne et les deux actrices sont très agréables à regarder.

Je réalise qu'après Le ciel rouge, Barbara, Phoenix, Ondine, c'est le cinquième film que je vois de ce réalisateur. Un cinéma qui me laisse finalement froide voire totalement indifférente, ne me provoque aucune émotion. Chaque fois je me laisse persuader par la critique en feu ! Je me montrerai plus circonspecte à la prochaine petzolderie.

Le titre est emprunté à la pièce pour piano de Ravel Miroirs N° III Une barque sur l'océan.

Commentaires

  • Si tu as aimé ses précédents films... on retrouve la patte et pour moi l'absence d'émotion.

  • Je trouvais l'histoire un peu surprenante mais j'y serais bien allée quand même (ses premiers films étaient pas mal). Tu m'enlèves toute envie.

  • C'est un beau film au niveau de la réalisation mais invraisemblable et parfois lourdingue.

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