18 août 1936 - 16 septembre 2025

Je ne vous apprends rien, la nouvelle de la mort de ce géant du cinéma a tourné en boucle hier.

Je n'ai rien non plus à vous apprendre de sa prodigieuse et abondante carrière. Il est également un fervent soutien du Parti démocrate et ardent défenseur de la cause écologique. La question depuis hier est donc de tenter de choisir la photo qui le représente le mieux. J'opte pour celle-ci où il est encore jeune (50 ans) un peu grave certes mais c'est un peu l'idée que je me faisais de lui derrière son lumineux, hollywoodien mais franc sourire.

La question qui tourne aussi depuis hier est : "quel est ton film de Redford préféré ?" Et là, toute une vertigineuse cinéphilie s'impose parmi les plus de soixante dix films tournés et 9 réalisés. Côté réalisation je me souviens parfaitement que Des gens comme les autres, Milagro et La légende de Bagger Vance m'avaient particulièrement plu et impressionnée (et oui, j'ai toujours trouvé L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux un peu convenu, quoique très beau).

Pour ce qui est de ses rôles... ça se bouscule dans ma tête. Dès La poursuite impitoyable en 1966 (au côté de la légende Marlon Brando et de son amie de toujours Jane Fonda) il était époustouflant. Ses bons choix et son talent ne se sont jamais démentis. Son couple/duo, deux fois, avec (Mon) Paul Newman était merveilleux, son Jeremiah Johson m'avait mise KO, son Johnny Hooker de L'arnaque m'avait éreintée (il court sans cesse)... jamais il ne laisse indifférent, sa présence, sa beauté, sa classe, son intelligence sont quelques uns de ses atouts. Et modeste...

Comme pour Paul Newman et quelques autres on a l'impression d'avoir affaire à un mec bien. C'est énorme.

Quand je pense à lui, me revient souvent cette scène de Out of Africa... il est seul, un verre à la main, ivre mort à une soirée de réveillon de Noël appuyé contre un mur. Incapable de se diriger vers Karen et son mari pour leur serrer la main, en quelques secondes on voit qu'il est ivre mais nul besoin pour lui de jouer le gars titubant et balbutiant ! Je trouve que les scènes d'ivresse réussies au cinéma (rares) sont la marque des grands acteurs. Il n'a évidemment pas fait que jouer les pochtrons admirables. Négligemment assis sur un coin de bureau, en Bob Woodward dans Les hommes du Président, il était également parfait.

Après mûres et intenses réflexions depuis hier, je me dis : "qui n'aurait rêvé de se faire laver les cheveux par Robert Redford ?". Je pense donc que pour moi, il sera Denys Finch Hatton forever.

Et ce n'est pas Meryl qui me contredira.

Photo issue du tournage (pas une scène du film).