FESTIVAL EFFERVESCENCE 2025 MÂCON - LES FILMS Partie 3 Les ados
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LES IMMORTELLES de Caroline Deruas ***
France Quintessence - Avant première
Avec Lena Garrel, Louiza Aura, Emmanuelle Béart, Vahina Giocante, Aymeric Lompret
Dans les années 90 Charlotte et Liza ont 17 ans. Amies depuis leur petite enfance, elles sont inséparables, s'aiment d'un amour (amical) indestructible et sont passionnées de musique. Quand elles ne sont pas en cours, elles composent, écrivent, chantent, dansent et vouent un culte immuable aux Rita Mitzuko. Liza est attirée par le prof de sport qu'elle trouve irrésistible tandis que Charlotte aime plutôt les filles. Peu importe leurs différences et leurs caractères opposés, elles n'ont qu'une idée en tête après avoir obtenu le bac : s'installer à Paris, la ville où tout est possible. Mais la vie parfois se charge de mal remettre les pendules à l'heure, de ranger les rêves dans le placard des illusions et de transformer brutalement le temps de l'insouciance en sordide et cruelle réalité.
Inspirée de l'histoire personnelle de la réalisatrice, j'ai reçu ce film en pleine tronche et il m'a bouleversée. Non que je me sois reconnue ou identifiée à l'une ou l'autre des petites qui m'auraient rappelé ma folle adolescence, mais je l'ai véritablement vécu et ressenti par personne interposée tant Charlotte et Liza m'ont évoqué l'astre qui partage une partie de ma vie... Je côtoie à la fois des ados filles et des ados garçons. Ici, les deux amies sont vraiment les clones trente années plus tôt de ce que j'observe aujourd'hui, des jeunes filles qui vivent leur vie dans un tourbillon de chants, de danses, d'écriture tout en assistant aux cours, s'interrogeant sur la bizarrerie que les garçons ont entre les jambes. Elles imaginent l'avenir avec des étoiles dans les yeux, ne craignent rien, ont hâte de terminer le lycée, vivent et ressentent chaque instant avec intensité. Charlotte et Liza se sont également créés un monde parallèle, elles sont capables de se rejoindre dans leurs rêves, incapables de rester fâchées plus de dix minutes. Elles rayonnent, elles tourbillonnent et doivent se confronter à un drame épouvantable, insurmontable.
La réalisatrice marque un point supplémentaire avec son beau casting, sa propre fille Lena Garrel dans le rôle de Charlotte et Louisa Aura dans celui de Liza sont épatantes. Excellent choix également d'Emmanuelle Béart et Vahina Giocante dans le rôle des mères un peu dépassées par l'énergie de leurs filles. Les pères, un peu déconnectés sont très bien aussi. Et Aymeric Lompret, loin de ses clowneries habituelles est tout à fait surprenant et touchant.
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OLLIE de Antoine Besse ***
France - Adolé-sens
Avec Kristen Billon, Théo Christine, Emmanuelle Bercot, Cédric Kahn
La mère de Pierre meurt brutalement. A 13 ans, le garçon est obligé de venir vivre avec son père dans sa ferme. Dans sa nouvelle école il subit des brimades et même lorsqu'il s'adonne à sa passion, le skate, il se fait harceler et rabrouer par une bande de crétins forts en gueule. Bertrand un jeune marginal d'une trentaine d'années aperçoit Pierre, le trouve très doué pour le skate et lui propose de l'aider à se perfectionner. Sauf que Bertrand n'est pas une fréquentation idéale. Alcoolique et drogué le gars n'inspire pas confiance au premier abord. Mais à son contact ainsi que grâce au soutien d'une fille de son âge, Pierre va parfois réussir à surmonter son chagrin et à révéler ses talents de skateur. Et Bertrand le marginal va, en jouant les grands frères protecteurs trouver un temps un peu de sens à son existence brisée par un drame dont il se sent responsable. Lui qui est capable de dire : "tu ne peux rien me faire, je suis déjà mort" va également prouver qu'il a parfois le sens des responsabilités.
C'est un beau film doux et cruel. En arrière plan se joue la détresse des agriculteurs représentés par Cédric Kahn dans le rôle du père de Pierre qui tarde à comprendre la détresse de son fils trop préoccupé qu'il est par les problèmes inhérents à sa profession.
Si le film dresse le portrait d'un ado confronté à trop de drames pour son jeune âge, il est aussi celui d'un marginal interprété de façon absolument géniale par Théo Christine (méconnaissable et magnifique). Son rôle ici aux antipodes de celui qu'il tenait dans Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel prouve qu'il est un acteur à suivre absolument. Son incarnation de Bertrand est impressionnante.
LA DANSE DES RENARDS de Valéry Carnoy ***
Belgique / France – Avant première - Sortie 18 mars 2026
Avec Samuel Kircher, Yoann Blanc, Faycal Anaflous, Jean-Baptiste Durand
Camille est un jeune boxeur talentueux et prometteur. Il vit dans un internat sportif en section Sport études où la compétitivité et la recherche des prouesses sportives sont le quotidien. Mais le groupe qu'il forme avec ses potes sportifs comme lui semble cohérent. Régulièrement Camille et son meilleur ami Matteo vont accrocher des morceaux de viande dans un arbre et observent les renards qui viennent les dévorer. C'est lors d'une de ces sorties à l'arbre aux renards que Camille fait une chute (moment très intense et flippant). Sauvé par Matteo et presque miraculeusement indemne malgré une sévère blessure au bras, il reprend les entraînements quelques semaines plus tard. Sa cicatrice fait l'admiration des autres et bien que totalement guéri il continue de ressentir de violentes douleurs que les médecins n'expliquent pas.
Autour du sport, dont la violence peut en rebuter certains, les thèmes de l'amitié et de l'amour représenté par une jeune sportive également musicienne, sont traités avec précision et authenticité. Sans temps mort, le réalisateur dont c'est le premier film nous colle aux basques de Camille pour ce traditionnel passage à l'âge adulte un peu brutal mais très prenant. L'interprétation pleine de justesse de Samuel Kircher (tellement plus expressif, sensible et convaincant que son plus illustre et très surestimé frangin) rend le personnage et le film très attachants. Ses compagnons de route sont très bien dirigés également et notons la présence très convaincante aussi de Jean-Baptiste Durand (le réalisateur de l'indispensable Chien de la casse) en coach sportif.
Commentaires
Belle moisson !
Je crois que c'est le premier que j'aimerais en priorité.
Tiens, je profite de l'occase pour te remercier de ces partages d'avis anticipés !
Oui et attends, le bouquet final arrivera bientôt...
Je comprends ton choix.
Mais le film de skater vaut vraiment le coup aussi et les renards pour la présence intense et magnétique de Samuel Kircher.