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BERLINGUER LA GRANDE AMBITION

de Andrea Segre ***

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avec Elio Germano, Stefano Abbati, Francesco Aquaroli

Dans l'Italie de 1975 le parti communiste italien était l'un des plus puissants d'Occident.

Le charismatique et très populaire secrétaire général du Parti, Enrico Berlinguer, a eu la particularité de s'opposer ouvertement et frontalement à l'Union Soviétique (époque Leonid Brejnev) mais aussi de rechercher activement une alliance avec le parti de l'élégant et courtois Aldo Moro de la Démocratie chrétienne. Autant dire que les entretiens entre les hommes politiques de l'époque avaient une autre allure que la sinistre mascarade à laquelle nous assistons et que nous subissons aujourd'hui.

Ce film n'est pas un biopic de l'homme du titre mais retrace quelques étapes clés de sa carrière (la tentative d'attentat à laquelle il réchappe, sa visite en Union Soviétique, quelques débats, meetings et entretiens avec ses partisans ou opposants) mais aussi des moments plus intimes au sein de sa famille (une femme aimante et soutien sans faille et quatre enfants rapidement au fait de l'actualité politique, de la lutte voire de l'objection). Autant dire qu'on n'est pas ici dans la gaudriole mais dans une approche sérieuse et quasi documentaire parfois (de nombreuses images d'archives enrichissent le film) du parcours d'un homme politique comme on en fait plus dans un pays et une époque toujours sous la menace du terrorisme des Brigades rouges dont Aldo Moro sera une des victimes.

Nul doute que ce film a eu plus d'impact chez nos voisins transalpins et que le nom de Berlinguer n'est pas très familier chez nous. Néanmoins il est passionnant dans sa manière de recréer une époque mais aussi de scruter la pratique de la politique et l'exercice du pouvoir. Peut-être qu'avec un peu (beaucoup ?) d'imagination, il redonnerait presque espoir, confiance dans l'engagement.

Au centre de la photographie de cette période se tient un homme qui fait face et s'oppose au Kremlin et tend la main à ses opposants pour réaliser son rêve utopique d'union, car n'oublions pas que dans ces années le Parti communiste obtenait 33 % des voix des votants et jusqu'à 45 dans certaines contrées. Il paraît que Berlinguer est encore une figure fortement admirée dans son pays. Il faut dire que sa réelle force tranquille, son charisme, son intégrité et sa sincérité étaient impressionnants. Un homme, un démocrate dont les discours humanistes faisaient vibrer les foules le poing levé et incarné ici avec énergie et douceur par Elio Germano, l'un des plus grands acteurs italiens actuels. Il a reçu le David di Donatello 2025 (équivalent de nos César) pour ce rôle.

De ce réalisateur j'avais vu le très beau La petite Venise où il était question de racisme et de bêtise (pléonasme) sur une petite île de la lagune.

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