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CE QUE CETTE NATURE TE DIT

de Hong Sang-Soo **(*)

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avec Seong-guk Ha, Yoon So-yi, Hae-hyo Kwon

Donghwa ramène sa petite amie Junhee chez ses parents.

Émerveillé par la beauté et la taille de la maison nichée dans un jardin vallonné, la jeune fille pensant la maison vide lui propose de la visiter. Sauf que le père et la soeur de Junhee s'y trouvent. Bien que sa relation avec Donghwa dure depuis trois ans, sa famille n'en est pas informée. Le garçon est invité à rester. Le midi les trois jeunes gens vont ensemble au restaurant. C'est le soir que les choses se gâtent lorsque Donghwa qui vide tous les verres que le père de son amie lui remplit, finit par se révolter devant les indiscrétions de plus en plus intrusives et déplacées, notamment de la soeur, qui font ressembler le repas de famille en tribunal.

Ce film est une étrangeté qui aurait gagné à être plus resserré. Certaines scènes s'éternisent au-delà du nécessaire. Il n'en demeure pas moins que dès la première réaction très étrange du père qui demande au jeune homme la permission d'essayer sa voiture, on se demande si on est dans du burlesque ou du sérieux. Idem au restaurant, la soeur (une fille dépressive qui joue (très mal) d'un instrument étrange dans sa chambre) se met à raconter les idylles ou demandes en mariage précédentes de sa soeur. Le garçon très poli élude avec beaucoup de tact ces espèces de provocation. Mais lors du repas du soir, la soeur revient à la charge et les parents enchaînent avec moult jugements et sous-entendus concernant son avenir. Ils ont du mal à admettre que le jeune homme souhaite devenir poète et vivre de sa plume d'autant qu'il pourra de toute façon toujours compter sur sa riche famille en cas d'échec. Dongwha n'admet pas ces allusions et explose de colère. Le pauvre se met alors à réciter un poème de son cru d'une banalité risible. Il y met beaucoup de verve et se rend complètement ridicule. Quant à la famille de Junhee, puante de prétention et de certitudes, elle est tout aussi grotesque.

Le film est composé de quelques chapitres tous en plan fixe où les conversations de plus en plus virulentes semblent totalement improvisées. La contemplation de quelques éléments de la nature, un arbre, un jardin, une colline apaisent momentanément les tensions. Mais le titre évoque-t-il au fond la nature qui nous environne ou la nature profonde de chacun qui, in vino veritas, finit par émerger lorsqu'on s'approche d'un peu trop près de la dive bouteille ?

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