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arly jover

  • QUAND JE SERAI PETIT de Jean-Paul Rouve ***

    Quand je serai petit : photoQuand je serai petit : photoQuand je serai petit : photo

    Alors qu'il embarque à Calais avec sa femme pour une croisière qui ne va pas trop s'amuser, Mathias tombe littéralement en arrêt devant un petit garçon de 10 ans qui lui ressemble comme un clone au même âge. De retour à Paris Mathias n'a plus qu'une idée obsessionnelle : retrouver la trace du gamin. Il vit à Dunkerque dans une maison face à  la mer avec son père et sa mère. Il se prénomme lui aussi Mathias, son père est passionné par les avions comme le fut celui de Mathias avant qu'il ne disparaisse alors qu'il avait 10 ans... et le nombre de similitudes troublantes ne vont cesser de déstabiliser Mathias au point de faire passer sa propre famille (il est marié et a une fille de 13 ans) au second plan, de délaisser son travail et finalement de faire ressurgir des secrets et des non-dits embarrassants. Mathias réussit à se faire admettre puis apprécier par la famille du petit garçon, passer ses week-ends à Dunkerque sans donner d'explication à ses proches qui s'inquiètent et interprètent forcément ses absences répétées...

    Autant le dire et se fier au titre. Pour apprécier ce film, malgré ses maladresses, il faut laisser sa logique, sa grammaire et sa conjugaison au vestiaire ! En frôlant le fantastique et la folie, Jean-Paul Rouve devant et derrière la caméra court après son enfance perdue mais aussi cherche à retrouver le père qui lui a tant manqué. Se projeter totalement sur un petit garçon considéré comme un double et essayer d'inverser ou d'influencer le cours de son existence est vraiment déconcertant à observer. Toutes les coïncidences et concordances finissent par être étonnantes et peu crédibles. Mais on s'en fiche, on est au cinéma où tout est possible et l'acteur réalisateur insuffle à son film une fraîcheur, une douceur, une sensibilité et une sincérité telles que finalement, oui, on souhaite avec lui, le coeur battant, qu'il retrouve son père mort il y a trente ans. Dommage qu'il conclut son joli film de façon inutilement dramatique.

    Pour nous embarquer dans son doux et inoffensif délire, Jean-Paul Rouve choisit les paysages apaisants et hautement cinématographiques des plages du nord sous le soleil. Mais aussi il s'entoure d'un casting brillant tout entier acquis à sa cause enfantine. Les parents sont Miou-Miou faussement froide et brutale et Claude Brasseur tout embarrassé des silences familiaux. Jean-Paul Rouve et son mini double le très pro Miljan Chatelain sont au diapason. Mais une fois de plus c'est Benoît Poelvoorde (Benoît Poelvoorde je t'aime d'amour) qui fait des étincelles. Qu'il soit le père ou le mari aimant, l'amateur de photos, le copain, qu'il s'interroge sur le bonheur ou joue sur la plage avec son fils, il est extraordinaire, convaincant, toujours à sa place. Impressionnant de douceur, vieux punk à chien extraverti un jour, homme mélancolique un autre, cet acteur immense est INDISPENSABLE.

  • QUI A ENVIE D'ÊTRE AIME ? de Anne Giafferi °

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    Antoine (Eric Caravaca, définitivement et désespérément MOU !) est avocat et s'écoute parler lors de plaidoiries avec force moulinets et effets de manches ! Sa femme froide et austère (l'antipathique et réfrigérante Arly Jover) comme leur très chicos appartement parisien est médecin à l'hôpital. Ses deux enfants sont mignons adorables et ne disent jamais un mot plus haut que l'autre. Disent-ils un mot d'ailleurs ? Il a aussi une soeur (Valérie Bonneton, toujours charmante, juste, au top) drôle, affectueuse mais paumée car incapable de garder un mec, un frère (Benjamin Biolay, un régal de mauvais garçon) qui, bien que glandeur et exaspérant est le préféré de papa. C'est vraiment trop inzuste ! Donc, si ce n'est la petite couille dans le potage de "papa ne m'aime pas alors que j'ai tout bien réussi et fait comme il faut dans ma vie !!!", tout va plutôt bien pour Antoine. Mais par un beau matin (ou peut-être un beau soir !) lors d'une réunion parents/profs, Antoine se fait remonter les bretelles par un prof qui lui explique comment élever son moutard qui est super doué pour les études mais qu'on sent bien qu'il a un problème quand même rapport au fait qu'il se sent écrasé par son père trop parfait. Mouarf et MDR réunis. Eric Caravaca Antoine, parfait ??? Quelques jours après l'entrevue avec le prof, il reçoit une invitation dans sa boîte aux lettres pour aller au catéchisme des adultes. ça le fait grave chier, mais comme il est poli et bien élevé, il y va. ça se passe à la salle polyvalente et ils ont prévu grand en installant 200 chaises, mais en fait il y a trois pelés et un tondu... bref, cinq culs bénis qui croient déjà mais qui veulent encore croire davantage car Dieu est gourmand. Mais Dieu n'est pas partageur. C'est pas le croyant qui choisit de croire, c'est Dieu qui choisit si tu en es digne. Dieu est donc toujours bien le Dieu de haine et de colère dont j'ai entendu parler quand j'étais petite. T'as beau lui faire tes salamalecs, s'il veut pas de toi, il veut pas de toi. Basta. Il faut démarrer chaque séance en chantant "Notre père" sur l'air de "Jésus reviens" en mettant les paumes des mains vers le haut et en prenant un air inspiré, en souriant niaisement et en regardant vers le plafond avec un air bébête comme ça. Et ensuite, le curé explique que si Dieu a laissé son fils crever sur la croix, c'était rien qu'une ruse et aussi peut-être un peu parce que finalement il peut pas être partout. ça fait très très peur comment le curé parle, parce qu'il dit des trucs terrifiants avec une voix toute douce. Evidemment, au début, Antoine pouffe dans sa barbe de trois jours (Caravamou a toujours une barbe de trois jours), mais comme une séance ne lui suffit pas, il revient et revient encore jusqu'à ce que Dieu, ce sacré farceur, le choisisse et lui fasse tomber la grâce sur sa tête. Il devient de plus en plus absent au monde et aux autres (alors que je pense qu'on essaie de nous faire croire qu'il s'ouvre à la générosité !!!), il cache sa grande révélation à tout son entourage. Sa femme lui fait la danse des sept voiles parce qu'elle croit qu'il a une maîtresse et il la repousse. Il continue toujours obstinément à ne pas voir le merveilleux petit garçon qu'il a près de lui. etc etc...

    Au bout d'une heure et demi où STRICTEMENT rien ne se passe, rien ne se dit. Où la froideur succède à la sécheresse. Où l'on n'éprouve ni sympathie ni émotion... on découvre stupéfait qu'Antoine ne va strictement rien modifier à son mode de vie bo-bo mais que dorénavant il va aller à la messe le dimanche alors qu'avant il n'y allait pas.

    Heureusement, il y a Valérie Bonneton et Benjamin Biolay qui font leur savoureux petit numéro (mais ce n'est pas suffisant). Et Benjamin a même l'avantage de fiche une baffe des familles à Eric. Merci Benji.