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les mains en l'air de romain goupil

  • LES MAINS EN L'AIR DE Romain Goupil ***

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    En 2067, Milana se souvient qu'elle a eu 10 ans et qu'en 2009 elle était en CM2 dans une école du XVIIIème et que ses amis étaient Blaise et sa petite soeur Alice, Claudio, Ali et Youssef. Lorsque Youssef sans papiers, est expulsé, les enfants découvrent que Milana et sa famille tchétchènes aussi sont clandestines et qu'elle risque à son tour d'être expulsée. La mère de Blaise décident d'accueillir Milana chez eux mais c'est insuffisant pour les enfants qui craignent pour leur amie. Ils décident de la cacher et de se cacher avec elle...
    Ce film ne sortira que mercredi prochain, le 9 juin mais Romain Goupil a la bonne idée de parcourir un peu la France pour le présenter en avant-première. Je vous recommande donc de ne pas le rater dès sa sortie car c'est en allant voir les films au plus vite qu'on les défend réellement. Et celui-ci en vaut vraiment la peine car un film engagé, militant et en colère qui peut aussi bien être vu par les enfants que par les adultes, ce n'est pas fréquent. 
    Romain Goupil est toujours en colère et c'est tant mieux car il utilise cette colère et en profite par la même occasion pour réaliser un beau film. Bien sûr au passage, il se fait plaisir et me fait très plaisir en faisant dire à son héroïne "... en 2009, je n'arrive pas à me souvenir qui était président", mais c'est anecdotique. Monsieur est taquin comme il aime à nous le rappeler à plusieurs reprises.
    Le fait de placer le début de son film dans le futur est peut-être la marque de ses espoirs voire de son utopie. Sans doute s'imagine t'il qu'en 2067, on regardera cette période "riche" en reconduites à la frontière comme une abomination ainsi que tout ce qu'on fait endurer à ces enfants qui tentent d'échapper à une situation souvent extrême.
    La bonne, l'excellente, la géniale idée est de nous raconter cette histoire constamment du point de vue des enfants. Les adultes qui agissent pourtant, sont à la périphérie, les enfants les écoutent en cachette, les épient et c'est assez sidérant de constater qu'ils ne leur font pas suffisamment confiance pour en arriver à cette fugue qui durera plusieurs jours.
    On se retrouve donc à hauteur de mouflets de 8 à 12 ans, mais dans une histoire de grands avec de réels dangers. Il y aura même un interrogatoire un peu musclé mais vraiment réaliste d'un de leur copain. Romain Goupil nous assure qu'aucun enfant n'a été malmené et qu'ils sont tellement conditionnés par ce qu'ils voient à la télé, qu'il suffit qu'un policier les bouscule un peu pour qu'ils craignent d'être torturés... du coup, ils obtiennent des renseignements assez facilement. Au début la petite bande d'amis traficote en copiant des jeux vidéos puis abandonne sa lucrative combine de peur d'être repérée par les flics. Plus tard, après une brève parenthèse de vacances en Bretagne où Milana découvre le bonheur, Blaise, Milana, Alice et Claudio décident finalement de se cacher.
    Et c'est pour nous, les grands, un véritable bonheur de voir ces quatre petits vivre ensemble dans une cave. Ils ont rassemblé des provisions, des livres, des jeux. Ils vont devoir cohabiter avec une famille de rats, se poser des questions très terre à terre telles que comment dormir ensemble, où et comment faire ses besoins... mais aussi découvrir la peur, la solidarité, l'amour ? Quels parents n'ont pas rêvé un jour de s'offrir une cape d'invisibilité et d'observer leurs chères têtes blondes à leur insue ? Ce film leur en donne l'occasion et il faut que Romain Goupil ait réellement conservé une sacrée part d'enfance en lui pour révéler et obtenir ce qu'il nous montre là.
    Il faut dire qu'il s'est entouré d'une bande de moutards absolument craquants mais pas dans le sens petits anges blonds, au contraire. Il s'agit d'enfants qui jouent, font des bêtises, mais aussi réfléchissent, ont des doutes, des peurs... de vrais êtres humains, pas des enfants de cinéma. J'avoue que ma préférence va aux deux fillettes absolument géniales Linda Doudaeva (Milana) petite tchétchène d'une beauté, d'une présence inouïes et Louna Klanit (8 ans saisissante de naturelle) qui interprète Alice.
    Je suis moins convaincue par Valeria Bruni-Tedeschi qui joue la mère. Je sais que ces considérations ne sont pas cinéphiles mais j'aimerais qu'elle arrête de chuchoter ou de hurler... et puis surtout qu'elle se trouve un shampoing et un coiffeur ! C'est dit.
    Autre particularité de ce film, ceci : "sur
    la bande son, seuls les moins de dix-huit ans percevront les sonneries des portables de la bande qui sont leurs signes de ralliement, inaudibles pour les adultes puisqu'il s'agit d'ultrasons". (Néanmoins, je suis inquiète, mon Jules m'assure qu'il a entendu ces sonneries !!!).
    Voici Romain Goupil hier soir :
    boudeur ou attentif
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    en plan large
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    en plan américain, c'est moi ou il ressemble un peu à mon idole Cantona non ? 
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    taquin
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