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louise monot

  • LES PETITS MOUCHOIRS de Guillaume Canet °

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    Ludo est un fétard qui se met minable en boîte de nuit et rentre au petit matin en scooter. Ce n'est pas bien ! Un gros camion passe par là et l'envoie direct aux urgences. Il faut savoir que c'est Jean Dujardin qui se retrouve tout couturé, défiguré parce qu'on dirait plutôt John Truc dans Elephant Man.

    Huit amis de Ludo viennent le voir à l'hôpital et se demandent du coup si c'est bien raisonnable de partir en vacances comme prévu, comme tous les ans, tous ensemble. Ils coupent la poire en deux et décident de ne partir que quinze jours au lieu d'un mois. Après cette mise en jambes où chaque personnage s'est révélé assez antipathique, Vincent annonce à Max qu'il connaît depuis quinze ans qu'il est amoureux de lui. Il le prend très mal mais toute l'équipe se retrouve quand même dans la grande maison de Max avec pelouse et vue sur la mer. Repas, sorties en mer, apéritifs, dîners, ploufs dans l'eau, petits déjeuners Ricorée, joggings sur la plage, discussions avec des pots de riz... des vacances quoi (oui je parle toujours à des pots de riz en vacances !) et retour à Paris pour la grande scène du 2, lacrymale bien comme il faut !

    Je n'ai pas sorti mon mouchoir et pour cause, vous savez très bien qu'en ce moment il m'est absolument interdit d'être enrhumée. Je n'ai pas ri non plus, ce qui est beaucoup plus ennuyeux. Quant à l'émotion, elle m'a peut-être effleurée, mais je n'en suis pas sûre et juste à peine dans une scène que mon Guillaume torpille tout seul car j'ai trouvé vraiment invraisemblable que le Ludo dont la bande se fichait pas mal jusque là devienne carrément et subitement le pilier du groupe.

    Mais ne vous fiez pas à mon avis ! Dans la salle ça riait fort, ça sniffait gras, et à la fin ça applaudissait (ce qui est rarissime en dehors des festivals), et j'ai croisé des gens en larmes à la sortie. Même des garçons alors que c'est connu, boys don't cry. De toute façon, je ne ferai aucun tort à ce film car je lui prédis un avenir de film de l'année.

    Mais l'heure est venue de me justifier.

    Ne croyez pas que ce soit l'hypothèse de départ qui m'ait mise mal à l'aise. Faut-il continuer à vivre lorsqu'un de vos amis est sub-claquant à l'hôpital ? La réponse est oui évidemment. Chacun fait comme il peut souvent, comme il veut parfois et lycée de Versailles. Mais peut-être les amis alavialamort ici présents auraient-ils pu trouver un compromis pour être un peu moins antipathiques et montrer un quelconque intérêt à ce pauvre Ludo ? Mais ceux là ont décidé de rester groupés.

    Et c'est précisément ce qui cloche dès le début. A aucun moment je n'ai senti que Ludo faisait partie de cette bande d'une quelconque façon. Excepté un coup de fil de Marie/Marion Cotillard, personne ne se préoccupe de son sort, chacun étant plus absorbé par ses propres petites histoires de coeur personnelles. Et lorsque quelqu'un évoque Ludo, on élude et on trinque à sa santé ! Il est vrai que tant qu'on a la santé !!!

    J'ai toujours été hermétique puis franchement allergique à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un groupe. Et celui-ci est l'exemple type de tout ce que je déteste. Mais qu'est-ce que c'est que ces gens de plus ou moins quarante ans qui sont infoutus d'exister en dehors d'un groupe youkaïdi youkaïda ? On se dit amis pour la vie. On ne peut se dire bonjour sans s'étreindre longuement comme si la fin du monde était proche. On prétend s'accepter tel que l'on est et on passe son temps à se juger, à se taper sur le haricot et à éviter de se parler et encore plus de s'écouter. Les éclats de rire ne sont pas là pour rire ensemble mais pour se moquer de l'un ou l'autre en difficultés... etc. J'ai une autre idée de l'amitié mais c'est mon côté punk j'imagine.

    Etait-il besoin de mettre Jean Dujardin dans cet état à l'hôpital pour conter les heurts et malheurs, les petits mensonges et cachotteries de ces ados très attardés ? Je ne pense pas car ce film est de toute façon absolument dénué de scénario et j'ai assisté effarée à une succession de petites scènes sans aucune originalité et sans grand intérêt. 2 heures et demi plutôt vides en effet. Mais c'est encore plus stupéfaite que j'ai subi les gloussements d'une salle hilare qui riait encore lorsque pour la 28ème fois Max/François Cluzet tendait une embuscade aux fouines qui squattaient son plafond !!! Je ne parle même pas de cette scène où l'on aperçoit les fesses de François Cluzet. Y'a de quoi se taper sur les cuisses non ?

    Cela dit la région et l'océan sont sublimes. Et puis ce film à sketches permet à chacun de la dizaine d'acteurs de faire son ptit show et de briller lors d'une scène ou deux. Chacun aura donc sans doute ses préférences. En ce qui me concerne le personnage et l'interprétation de Laurent Laffitte m'ont horripilée mais les autres je les ai trouvés plutôt pas mal. Mon quatuor de tête est : Marion, eh oui, il faut dire qu'elle est la mieux servie même si son personnage de macho au féminin est un peu too much, on voit qu'elle est amoureusement filmée. Et j'ai adoré sa scène de colère mémorable vraiment plus vraie que vraie. Valérie Bonneton est parfaite comme toujours. François Cluzet je l'aime d'amour et j'ai trouvé Benoît Magimel vraiment excellent dans ces moments où il parle d'amour à François Cluzet (même si les garçons de la salle ricanaient bêtement...) et dans sa manière de défendre les enfants.

    De retour au bercail, ces « amis » semblent se donner eux-mêmes l'absolution pour une faute qu'ils n'ont pas commise par l'entremise de ma tante Arthémise et d'un improbable ostréiculteur philosophe qui a tout sondé de l'âme humaine.

    Navrant et très décevant.

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    PS. : j'ai tranché et après réflexion j'ai mis la ° qu'il mérite ce film. Et si vous voulez savoir réellement ce que je pense avec les mots pour le dire, rendez-vous ici.