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  • Louise.Michel de Gustave Kervern et Benoît Delépine ***

    Louise-Michel - Yolande MoreauLouise-Michel

    Le patron d’une usine offre à ses ouvrières un cadeau qui les surprend : une blouse neuve. Le lendemain, lorsqu’elles entrent dans l’atelier, tout a disparu. Indemnisées une misère, elles décident, poussées par Louise, de mettre leurs maigres indemnités de licenciement en commun pour engager un tueur et buter le patron. Louise rencontre par hasard Michel, petit malfrat minable qu’elle présente comme l’assassin de JFK… mais il ne faut pas trop en parler.

    Les auteurs examinent les conséquences de la crise et de la délocalisation sauvage sur les « petites » gens qui comprennent parfaitement que ce sont toujours eux les relégués dont on se débarrasse avec une poignée d’euros. Hélas pour les victimes, elles se trompent constamment de cîble. Difficile de savoir qui est réellement le patron : celui qui dirige l’usine, les actionnaires, la grande compagnie invisible masquée derrière une boîte à lettres dans un paradis fical ?

    Le ton libertaire et amoral est servi ici par un humour très noir porté par un duo de bras cassés néanmoins prêt à aller jusqu’au bout du contrat. Peut-on rire de tout ? Oui répondent sans hésiter les réalisateurs qui vont jusqu’à faire utiliser des malades en phase terminale pour effectuer la salle besogne ! Au hasard de ce road movie assassin on croise également Benoît Poelvoorde qui reconstitue dans son jardin l’attentat du 11 septembre… ce qui n’est évidemment pas le moins hilarant de ce film totalement barré qui ne fait pas dans la dentelle. Kervern et Delépine peuvent incontestablement remercier Yolande Moreau à la présence toujours aussi saisissante et Louli Banners veule et attendrissant qui prêtent leur génie à cette farce où l’un et l’autre doivent égalementi jouer avec une identité sexuelle quelque peu malmenée. Difficile de les dissocier tant leur talent, leur ingénuosité, leur poésie extravagante, leur loufoquerie énorme sont en harmonie.

    J’accorde néanmoins un bonus à la grande Yolande Moreau plus massive, inquiétante et implacable que jamais. Cette actrice est un momument sans cesse surprenant.

    Ajoutez encore à cela une bande-son top niveau, quelques corons aux briques rouges, un accent belgo/picard et moi, je suis aux anges !