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marisa paredes

  • LA PIEL QUE HABITO de Pedro Almodovar ****

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    Robert est chirurgien esthétique mais un drame personnel la conduit à se consacrer à la conception d'une peau qui permettrait des greffes spectaculaires. Il effectue ses travaux contre l'avis de ses confrères et malgré l'interdiction de la faculté. Dans sa grande maison isolée, il cache un labo ultra perfectionné. Il retient une femme captive sous la haute surveillance de Marilia, employée de maison aussi zélée que bizarre. Sur un écran géant Robert observe cette femme cobaye, Vera, sur qui il teste toutes ses avancées. Le résultat est tout à fait prodigieux lorsque l'on admire la créature au corps et à la peau superbes qu'il séquestre.

    Rarement le cinéma va aussi loin dans le sordide et l'innommable mais comme c'est le Grand Pedro qui s'y colle cela devient élégant et raffiné. Avec une froideur et un sang-froid impertinents le réalisateur nous impose la folie d'un homme ravagé et rendu fou par une succession de drames que l'on découvre au fur et à mesure de flash-backs. Ce que cet homme calme et glaçant a enduré l'a rendu implacable et rien ne l'arrête dans ses recherches. Difficile d'en dire davantage sans risquer de dénaturer le suspens infernal mis en place ou de risquer trop en révéler. Ce que l'on découvre à mesure que le film avance fait évidemment partie du plaisir pervers. L'ambiance est d'autant plus malsaine que Robert agit seul et sans aucun scrupule faisant montre d'une froideur et d'une maîtrise de soi impressionnantes. Chaque personnage surgit sans qu'on puisse instantanément le relier au reste de l'histoire et surtout de Vera qui en est l'axe central, amène son lot de révélations et l'action progresse ainsi par à coups nous entraînant de surprise en stupeur parfois épouvantée.

    Personne n'est lisse et totalement honnête et chacun porte une part d'ambiguïté difficile à décoder. Même Vera, si douce, si soumise, parfois suicidaire, semble d'autres fois parfaitement s'accommoder de son sort de femme cloîtrée mais aussi de cobaye. On en arrive même parfois à imaginer qu'elle est demandeuse et consentante tant son comportement est équivoque.

    D'événements en coups de théâtre dont un particulièrement saisissant... le terrible et impassible docteur va finalement réussir à baisser la garde, provisoirement. Et la toute dernière réplique murmurée reste le moment le plus émouvant de ce drame cruel, froid et tranchant comme un scalpel.

    C'est un bonheur de découvrir une actrice aussi sublime et frémissante qu'Elena Anaya. Mais la grande extase est de retrouver enfin Antonio Banderas après tous ses écarts hollywoodiens pas toujours heureux qui du haut de sa cinquantaine resplendissante compose un personnage marmoréen, impertubable, sans foi ni loi.

    Que la Palme ait une fois de plus échappé à Pedro Almodovar (puisque pour Lars Von Trier c'était cuit) est encore une fois un mystère insaisissable et une injustice sans nom.

  • LES YEUX DE SA MERE de Thierry Klifa **

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    Ce que Mattieu Roussel romancier sans inspiration a en tête n'est guère reluisant : "infiltrer" la vie de Lena Weber star de la grand messe cathodique du 20 h pour en publier une biographie non autorisée qui sera forcément un best-seller. Il faut dire qu'il y en a des choses à dire sur les non-dits de la vie de famille de Lena. Une mère indigne, une mère absente, une mère qui abandonne son enfant à la naissance parce qu'il compromettrait sa carrière. Mais aussi une mère morte, une mère adoptive, une mère de substitution... Et puis un père mort, forcément idéal, victime du franquisme. Un tout jeune homme de 20 ans également dont on ne comprend pas immédiatement comment il va intégrer l'histoire.

    Matthieu donc, profite d'un congé de grossesse dans l'entourage professionnel proche de Lena pour se faire embaucher et devenir en un clin d'oeil l'assistant, celui qui devance le moindre désir et se rend donc ainsi parfaitement indispensable. Mathieu redouble de charme et de douceur et séduit tout ce qu'il approche en une oeillade. Y compris Maria, la fille de Lena, danseuse étoile. Les deux femmes entretiennent des rapports réfrigérants, la première reprochant sans fin à la seconde d'avoir privilégié sa carrière de grand reporter à son éducation. Mais l'histoire se reproduit parfois, les enfants battus deviennent des parents qui battent etc... La douce Maria (la toujours insupportable et douce Géraldine Pailhas pour une fois pas cocue... désolée, ce n'est que mon avis, quand ça passe pas, ça passe pas. Cette actrice on voit qu'elle "joue" !) s'est toujours réfugiée auprès de sa tante Judit (IMMENSE et magnifique Maria Paredès) omniprésente, aimante et rassurante. Cependant il me faudrait un peu plus qu'une actrice espagnole, et non des moindres, et un titre maternisant pour rapprocher comme je le lis beaucoup, ce petit mélo touffu du sublime et limpide "Tout sur ma mère" du grand Pedro. C'est dit !

    Et oui, on comprend vite que tous ces personnages, certains à Paris, d'autres en Bretagne vont finir par se rencontrer ou au moins avoir un pan de l'histoire en commun. La manière dont s'y prend le réalisateur pour parvenir à ses fins relèvent parfois du miracle et les coutures cousues au gros fil blanc finissent rapidement par se voir et rendre la moindre rencontre parfaitement invraisemblable et très maladroite. Le summum revenant à un accident de voiture, suivi de comas, plaies, croûtes et bosses... résolus en un claquement de doigts...

    Toute proportion gardée dans l'ambition, le personnage de Mathieu (interprété avec beaucoup de trouble et de charme par Nicolas Duvauchelle) m'a rappelé celui de Terence Stamp dans le Théorème de Pasolini où un mystérieux Visiteur venait semer le trouble dans une famille bourgeoise. Mais ici, rien de sulfureux et on sent trop ici la patte de la famille Thompson (Christopher au scenario) dont les préoccupations tournent autour des heurts et malheurs de grands bourgeois auxquels finalement rien ne peut arriver. Dans le dernier quart d'heure l'émotion commence enfin à poindre mais on y arrive après moult artifices...

    Evidemment chez Thierry Klifa, et ce n'est pas rien, il y a le casting cinq étoiles et un amour infini pour les acteurs. Cela dit, il n'y a pas assez de Catherine Deneuve dans ce film. Même si elle est la figure centrale de l'histoire elle n'en est pas le personnage principal et de Catherine je ne suis jamais rassasiée tant elle m'ensorcèle et me fascine, ici encore et toujours.

    Nicolas Duvauchelle (il faut articuler mon garçon) sort avec bonheur et réussite de ses rôles de bad boy, et réussit une étreinte infiniment touchante avec un jeune garçon. Marina Foïs est convaincante en maman poule qui craint le pire. Retrouver Jean-Marc Barr est toujours un plaisir... En un mot, la direction d'acteurs est primordiale et Thierry Klifa excelle dans l'exercice mais il faudrait qu'il se rassemble un peu, condense ses histoires au lieu de les multiplier et de les démêler de façon un peu moins mécanique et convenue.