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UN MONDE PARFAIT de Clint Eastwood****

L’insomnie a cela de bon qu’elle permet la redécouverte de la Dvthèque, et en cette période de Clinteastwoodite aigue, la cinéphile exulte.

Ce film est comme son titre l’indique : parfait et Clint offre une fois encore une leçon de cinéma. Un trou étatzunien de plus (les alentours de Dallas à la veille de la visite de JFK), de nouveau les années soixante (donc une musique bluezzy idéale et adéquate) et cette fois, Clint traite à sa façon de l’éclatement de la cellule familiale et de ses conséquences.

Butch, criminel tout juste évadé de prison prend en otage Philip (8 ans) et entame avec lui une cavale drôle et dramatique qu’il transforme en jeu de piste géant pour cet enfant à l’éducation rigide qui lui rappelle sa propre enfance privée de père. C’est un road-movie (genre cinématographique réjouissant) physique et métaphorique où la recherche du père est centrale. Le petit Philip sera vite atteint du Syndrome de Stockholm qui atteint tout otage tombant sous le charme de son ravisseur. Et de charme, Butch n’en manque pas, ni de fantaisie et la relation tendre qui s’installe entre ces deux paumés en manque d’amour sera l’objet de scènes cocasses, émouvantes, poignantes et dramatiques. A la poursuite de cet improbable duo : l’as des Texas Rangers (Clint Himself), une criminologue (Laura Dern) et un agent du FBI bas de plafond.

Comme toujours, le casting est magnifique jusque dans le moindre second rôle. En tête Kevin Costner absolument remarquable de justesse, tour à tour inquiétant, déroutant, paternel, amical, trouve ici l’un de ses plus beaux et grands rôles. Le petit garçon n’a rien avoir avec les têtes à claques hollywoodiennes, petits anges blonds bourrés de tics, il est surprenant en petit fantôme aux grands yeux. Laura Dern est magnifique en idéaliste (un de mes rêves étant d’être à sa place lors du coup de genou qu’elle assène entre les jambes du sniper du FBI (physique de top model, une teub et un flingue à la place du cerveau).

Si le final déchirant est poignant, ce film est parsemé de scènes d’une force inouïe et parfois inattendue comme celle où Butch et Philip sont recueillis par un couple de noirs et leur petit fils de 6 ans. Pour défendre le petit garçon qui vient de prendre plusieurs gifles d’affilée, Butch, toujours indigné dès que les enfants sont en danger, nous inflige une séance de torture mentale interrompue de la plus ahurissante façon : un choc !

Clint Eastwood, grand félin magnifique traverse le film de son humanité, forgeant son mythe de film en film. Deux ans plus tard il affirmera encore son incorrigible romantisme, sa pudeur, sa délicatesse et son intensité en révélant sur grand écran l’impossible amour d’une fermière de presque 50 ans et d’un homme de 65 (voir ci-dessous) : une légende en marche ! 

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