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L'HOMME SANS ÂGE de Francis Ford Coppola *****

l'homme sans âge - cinéma

Le 17. 11.2007
 
En 1938, Dominic Matei, vieux professeur de linguistique roumain de 70 ans suicidaire, est frappé par la foudre. Dans un état critique à l’hôpital, il ne meurt pas et se met à rajeunir miraculeusement. Son cas attire les scientifiques, notamment les nazis… Il est contraint de fuir sous une fausse identité. Il va retrouver son amour perdu, le perdre encore, le retrouver, tenter de finir un ouvrage sur les origines du langage…

 

Entrer dans une salle avec un a priori positif est dangereux à deux titres : la déception peut être grande et la crédibilité peut en prendre un sacré coup. Cependant, j’avoue qu’en m’installant dans la salle, j’avais l’air du ravi de crèche au moment de Noël et une petite phrase tournait dans ma tête :

 

« je vais voir un film de Francis Ford Coppola !».

 

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup… car il est un des piliers fondateurs de ma cinéphilie et depuis 10 ans rien de lui ! Alors oui, j’avais envie et pratiquement décidé d’aimer ce film et je dois reconnaître que des heures plus tard, je suis encore sous le choc, sous le charme et le délicieux état de grâce ne me quitte pas. Les sons et les images flottent encore dans ma tête et autour de moi et c’est plus qu’agréable. Instantanément, j’ai été happée par la beauté saisissante, les cadres, les lumières, les décors et par l’histoire. Tim Roth est tellement bon qu’il devait être dans le même état d’esprit que moi : « je tourne avec Francis Ford Coppola ! ». Dans un rôle schizophrénique qui se dédouble à l’infini dans les méandres d’une histoire tarabiscotée, complexe qui brasse mille thèmes des origines de l’humanité, du langage à la barbarie des hommes, des nazis, qu’il ait 25 ans, 40, 70 ou 90, on y croit, il est là, vivant, réel, solide et fragile, condamné à perdre inévitablement tout ce qu’il aime. Car c’est au final un film d’amour dont il s’agit et tant pis, ou plutôt tant mieux si le virage à 90° en plein milieu est déroutant… on n’en est que plus conquis par l’étoile époustouflante Alexandra Maria Lara (vue récemment dans « Control ») amoureuse éperdue qui se réincarne à l’infini.

 

Lancinant, envoûtant, ensorcelant… ce film mystérieux et prestigieux est « fantastique » à plus d’un titre…

 

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le 27.11.2007

Le vertige était encore là et bien là. Je le disais déjà ici, ce film est fantastique et c’est en y cherchant quelque chose de rationnel et donc de rassurant qu’on risque de se perdre. Pourquoi y’aurait-il besoin de tout comprendre au cinéma pour aimer, pour aimer passionnément, à la folie ? Car cette fois, je n’en doute plus, c’est un film d’amour que Coppola nous offre là. Et sa vie aussi, sa vie en pâture qu’il expose et déroule à nos pieds de fans alors que les critiques se déchaînent, souvent odieux et désenchantés, alors qu’ils s’extasient unanimement devant « Supergrave » (désolée je ne le verrai pas) tel Michel Ciment au « Masque et la plume » parlant de « L’homme sans âge » qui achève sa critique d’un « il ne faut pas tirer la chasse sur ce film mais… » ! Passons.

Ici, c’est d’amour dont on nous parle, l’amour de la vie, du travail, celui qui obsède toute une vie durant et qu’on a peur de ne pas terminer alors qu’on lui a trop ou tout sacrifié, et l’amour d’une femme, la seule, douloureusement et éternellement réincarnée mais qui vieillit, elle... C’est quasiment testamentaire alors qu’on souhaite face à cette renaissance du cinéma de Coppola qu’il continue de nous surprendre ainsi.

Dans le film Tim Roth (il faut pouvoir et savoir susurrer « Dominic »…) sanglote seul dans son lit, (à moi ça fend le cœur) lorsqu’il sort de chez lui, vieillard boitillant il est foudroyé… oui, un coup de foudre, rien d’autre et rien de plus. Si ce n’est pas ça l’amour ? Son intelligence, sa soif de connaissances, ses facultés sont décuplées. Il engloutit le savoir, tous les savoirs à une vitesse phénoménale. Il lui suffit de regarder un livre pour en connaître le contenu. Son cerveau l’envahit et son cœur l’handicape. C’est donc sublime, forcément sublime car toujours « le cœur a ses raisons que la raison ignore », et fort heureusement. Un film a t'il pour vocation d'être raisonnable ? Pas pour moi. Et tant pis, et tant mieux si on se perd parfois dans le fond car la forme est là, les images, les sons, les lumières, admirables, magnifiques. Qu’est-ce donc d’autre que le cinéma sinon plonger, s’immerger et sombrer dans un flot de sensations ? Tim Roth/Dominic n’est pas un super héros, il est un homme aux capacités surhumaines mais au cœur d’artichaut condamné à tout perdre, à tout sacrifier. Dominic (Francis Ford Coppola ?) a du cœur, et c’est ce cœur qui le submerge et nous enchante.

L’invention, le rêve, l’audace, l’imprudence et l’impertinence sont au cœur de ce film chavirant. Merci, merci, merci.

Avez-vous compris ce qu'il vous reste à faire ?

Commentaires

  • "..que le cinéma sinon plonger, s’immerger et sombrer dans un flot de sensations ?..."
    " Enfer ou ciel qu'importe, plonger au fond du gouffre pour trouver du nouveau .." Beaudelaire
    Oui tu as raison ,du coeur, encore du coeur c'est en fait un histoire d'amour avant tout !

  • Associer ma prose à du Baudelaire... je suis rouge de confuse !

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