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Joueuse de Caroline Bottaro ***

 Sandrine Bonnaire, Caroline Bottaro dans Joueuse (Photo) Kevin Kline, Sandrine Bonnaire, Caroline Bottaro dans Joueuse (Photo) Francis Renaud, Caroline Bottaro dans Joueuse (Photo)

Hélène est dévouée. A son mari Ange, à sa fille de 15 ans Lisa, à sa patronne Maria. Elle est femme de chambre dans un hôtel d’un petit village de Corse et pour arrondir les fins de mois de sa modeste famille, elle fait le ménage chez le professeur Krüger, un être énigmatique, solitaire et bougon.

Pour Hélène la question du bonheur ne se pose pas. Comme un brave petit soldat digne et loyal, elle mène sa vie, accomplit ses taches quotidiennement, monotonement sans état d’âme, sans amertume avec un sens quasi instinctif du devoir et des responsabilités. Jusqu’au jour où elle aperçoit derrière un voilage, sur la terrasse d’une chambre dont elle est en train de faire le ménage, un couple amoureux qui joue aux échecs.

Séduite et fascinée par l’attitude épanouie de la jeune femme (Jennifer Beals, rayonnante) qui gagne la partie, Hélène va tenter d’en savoir plus sur ce jeu inconnu qui l’intrigue. Elle tentera d’abord d’initier son mari qui renoncera rapidement devant la complexité des règles puis après avoir découvert un jeu d’échecs chez le mystérieux Professeur Krüger, elle demandera à ce dernier de lui apprendre à jouer.

Quelle surprise, pour cette femme simple, réservée, introvertie, l’opposée d’une « working girl » battante, parfaite et ambitieuse de découvrir peu à peu que sa « condition » n’est pas un obstacle au rêve et à son accomplissement !

L’intérêt pour le jeu va rapidement se transformer en passion qui ne sera pas destructrice mais au contraire élèvera Hélène au lieu de l’abattre. Elle n’assumera pas d’abord cet envol inattendu, vers une forme nouvelle de dignité, de confiance en elle qu’elle ignorait jusque là.

Son entourage déconcerté commencera par se moquer, mais la nouvelle Hélène tiendra bon et acceptera d’être incomprise, rejetée, reniée. Stupéfaite et étourdie de maîtriser un jeu dont la pièce maîtresse est une femme, la Reine, elle franchira toutes les étapes lui permettant de transcender sa condition sociale et parvenir à être une femme qui dit « non ».

Mais c’est en douceur, sans prosélytisme, avec beaucoup de finesse, d’élégance, de subtilité et une grande économie de mots que Caroline Bottaro fait de son personnage une héroïne tout en choisissant l’optimisme.

Les affrontements/face à face/vis-à-vis/tête à tête de Sandrine Bonnaire et Kevin Kline sont les points forts de la mutation de cette chenille en papillon. L’acteur a le charme inné du monolithe de séduction… ça ne veut rien dire, mais je me comprends : il n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour être beau et attirant.

Quant à Sandrine Bonnaire, elle reste de toute évidence l’une des actrices les plus naturelles qui soit. Malgré une apparence frêle elle a, jusque dans sa démarche la force brute de cette « femme du peuple » qui se révèle. Fragile mais énergique et déterminée, elle peut aussi, comme toujours et dans la même scène passer de l’expression la plus butée ou de l’inquiétude totale au sourire le plus désarmant. Toujours imprévisible et magnifique, elle met dans chacun de ses regards interrogateurs, ainsi que lui fait remarquer le professeur Krüger, une intensité telle qu'on croit que sa vie dépend de la réponse.

Je n’oublie pas Francis Renaud dans le rôle d’Ange, le mari qui apporte toute la tension, l’ambiguïté qu’on lui connaît. Par crainte du jugement des autres, il résistera d’abord au changement de sa femme qu’il ne reconnaît plus. Cet acteur TROP RARE, subtil et mystérieux est absolument magnifique.

C’est donc bien aussi pour les comédiens, sublimes, qu’il faut voir ce beau film ensoleillé.

Commentaires

  • A priori, les échecs me feraient fuir. Les parties n'ont pas une part trop grande dans le film ? mais Sandrine Bonnaire est tellement solaire, que je ne résiste guère à ses apparitions un peu rares à mon goût. Et le monolyte de séduction, je demande à voir !

  • Je n'y entrave moi-même que pouic aux échecs... et les parties sont fascinantes.
    Pas d'hésitation.
    Et puis, y'a pas de mal à se faire un petit monolythe de temps en temps !

  • As-tu déjà vu un film avec Sandrine Bonnaire qui ne soit pas ensoleillé ????
    Même celui de Varda, dont le titre m'échappe, là, juste maintenant.

  • Non, jamais !


    "Sans toit ni loi"... ?

  • Police de Pialat qu'est assez glauque mais suffit qu'elle arrive dans une toute petite scène et qu'il y ait un flash de son fameux sourire et là, le Gégé, il n'en pui plou... :o)

  • La cérémonie ?

  • Je suis tout d'abord venu voir votre blog, il faut bien l'avouer, à cause des deux commentaires acerbes que vous avez laissé sur le blog de la plate-forme, à propos des vacances du pauvre Osmany (peur du vélocirapeur ?), dont la photo c'est vrai, n'engage pas. Puis je me suis laissé embarquer par vos critiques avisées. Et moi qui ne vais plus au cinéma depuis longtemps, c'est à dire depuis son invention, je pense que ce film avec Sandrine Bonnaire doit être un bon film. Une dernière question, est-il en noir et blanc colorié ? Je vous salue bien

  • Je crois que ce n'est pas la première fois que vous venez sur cette route mais je tiens compte de votre remarque pour aller faire une mise au point sur le blog de Haut et Fort :
    Osmany et moi sommes amis et je n'avais jamais imaginé que mes bêtises puissent être mal interprétées.
    Quelle buse je fais ! Merci donc.

    Oui, ce film est beau, en vraies couleurs d'origine du troisième millénaire. Et il est parlant aussi ! C'est fou non ?
    Salutations.

  • Je viens de voir le film. Un moment savoureux où l'on voit s'assouvir chez une femme de ménage, le besoin d'Etre.
    Sandrine Bonnaire y est impeccable, donnant à son personnage l'éclat si particulier qu'apporte l'accomplissement.
    L'insularité y est à mon sens un élément important

  • Oui l'isolement d'Hélène est certainement renforcé par l'isolement de l'endroit où elle vit c'est vrai. Quelle expédition pour aller "en ville" !

  • Ouais on le sait que tu l'aimes d'amuuuuuuuuuur le Francis...
    Même que je l'ai raconté à TOUT LE MONDE !
    :o)

  • Ben les 3 pelés (dont toi) qui viennent lire mon blog... porque ? Tou crains des fuites ?
    :)

  • Au contraire, j'aimerais que la terre entière le connaisse !

  • Touite le donc
    ;oD

  • fais des courses toi même mamie !
    Dis donc, sournoisement, tu serais point en train de t'entraîner à maîtriser le langage smaïly en vue de ton débarquement sur les ondes touitziennes ?
    (:p

  • malgré un message trop appuyé, une belle surprise. Bonnaire si solaire avec ses fossettes et sa démarche inimitable de petite souris sur ressort, un peu à la Moreau. Kevin Kline toujours aussi sexy...

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