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CES AMOURS LÀ de Claude Lelouch **

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Je sais que ça ne se fait pas trop, mais je ne peux pas m'en empêcher, j'aime Claude Lelouch, enfin, son cinéma (car je ne suis pas partageuse...), depuis toujours. Bien sûr, depuis quelques années et quelques films, il m'avait un peu déçue mais je restais fidèle en souvenir du bon vieux temps. Cela dit, il avait nettement repris du service avec "Roman de gare" en 2007, sorte de thriller littéraire, qui réussissait entre autre exploit de faire de Dominique Pinon un séducteur.

Cette fois, c'est très très étrange ce qui se passe... Claude Lelouch refait quasiment à l'identique "Les uns et les autres" qui date de... je n'en reviens pas, 1981. Evidemment il y a quelques nuances et différences mais en gros, c'est la même chose. Sa caméra, étrangement peu virevoltante balaye la première partie du XXème siècle avec ses événements marquants (deux guerres mondiales, les camps de concentration, la libération, le débarquement...) et au centre, une héroïne qui tourbillonne d'amour en amour, d'homme en homme, échappe au sort réservé aux filles qui ont couché avec un allemand, traverse l'atlantique puis revient en France. C'est aussi grâce à une histoire toute en flash-backs que l'on va découvrir pourquoi Ilva dont la vie nous est contée, se retrouve au début du film dans un tribunal, accusée de meurtre.

Voici donc une fille qui ne sait pas dire non, ou plutôt qui ne sait pas dire merci, ou plutôt qui ne connaît qu'une façon de dire merci : elle couche, elle tombe amoureuse, éventuellement elle épouse ! Une drôle de fille toute simple qui chamboule tous les garçons qu'elle croise, français, allemand, américain !

Comme le dit Lelouch : "bien sûr qu'on peut aimer plusieurs fois, à condition que ce soit chaque fois un peu plus". Pourtant son Ilva, il la fait revenir à son premier amour, mais pas vraiment. Enfin bon, je ne vous raconte rien. Un film de Lelouch, c'est comme un livre, on tourne les pages, on déroule de la bobine. On se laisse emporter dès la première scène, lyrique XXL, ou on reste en dehors... et là, mieux vaut s'échapper si on n'adhère pas instantanément ! Moi, je me suis véritablement lovée dans mon fauteuil et pendant deux heures, je me suis laissée balader dans quelques décennies de cinéphilie que les films de Lelouch et les acteurs des films de Lelouch ont toujours accompagnée. Car oui, les péripéties d'Ilva finalement, on s'en cogne un peu. Ce qui compte ici c'est Lelouch, son regard, son enthousiasme, sa sincérité, son amour démesuré et communicatif du cinéma et des acteurs, la musique symphonique omniprésente, sa fidélité à certains acteurs, son don pour en découvrir d'autres auxquels on n'aurait pas pensé (Raphaël a l'air d'un ange et semble particulièrement à l'aise). Tous les excès et toute la passion de Lelouch sont dans ce film qui ressemble à un bilan. Alors bien sûr, il y a un chouya de mégalomanie (plusieurs extraits de son film Les Uns et les Autres), les scènes de camps de concentration sont ratées, voire gênantes, Liane Foly est exaspérante... mais il y a tout le reste. D'abord son incomparable direction d'acteurs, mais aussi sa façon unique de faire que la grande histoire du monde et la petite histoire des anonymes toujours se rejoignent logiquement avec tous ces hasards et ces coïncidences qu'il nous fait avaler comme des couleuvres. Mais ici, il crée un personnage qui n'est autre que lui-même, un petit garçon juif que sa maman a caché dans un cinéma à partir de 1942 pour lui éviter d'être découvert par la Gestapo. C'est ainsi que naît une passion... quand on s'intéresse de très près à ce qui se passe derrière l'écran ou dans la cabine de projection ! Et c'est émouvant de découvrir à quoi ça tient ce qu'on devient !

Des extraits de films de l'époque où se situe la plus grande partie de l'action de "Ces amours là" sont inclus dans le film car le cinéma y tient une place déterminante. Ainsi peut-on revoir des passages de "Remorques", "Le jour se lève", "Hôtel du Nord" et "Autant en emporte le vent" et avoir le plaisir de retrouver Jean Gabin, Michelle Morgan, Arletty, Louis Jouvet, Clark Gable et... Scarlett. Et lorsqu'au générique défile les dizaines et les dizaines d'acteurs qui ont fréquenté les films de Lelouch on constate qu'il ne doit manquer aucun acteur français et ça donne une sacrée fringale de cinéma.

Commentaires

  • Lelouch sans Trintignant c'est impossible à supporter !

  • Ah Oui comme Deauville en fait,
    mais ya un peu d'Anouk Aimée dedans (sla dit, elle est insupportable dans le film, on dirait une sorcière...).

  • mhmmm délicieuse analyse...je n'en dirais pas plus vous avez tout dit ...mais quand on aime ,on pardonne ,et j'aime Lelouch ....une inconditionnelle avec le bon le moins bon ,les trop les pas assez ...bref l'amour ....c'est aussi ce qu'il veut nous montrer dans ce film ...et puis Lelouch se raconte ....c'est mieux que si d'autres le faisaient pour lui ...enfin en paix avec lui même ? ..... Bref du Grand Lelouch ...Merci pour le plaisir d'avoir ces quelques lignes ....

  • Oui c'est exactement ça... Ceux qui l'aiment lui pardonnent. Ce type est incroyable !

  • Je viens de voir votre film"ces amours -là" avec ma fille...Nous sommes sorties toutes les deux bouleversées!...Elle,25 ans,maman d'une petite Lou de 4ans,et moi,60 ans,maman de 5 grands enfants,et mamie de 3 petits.
    Toute ma vie a été jalonnée de vos films,vous faites partie de notre famille,certaines de vos oeuvres sont cultes chez nous( La belle histoire,Itinéraire d'un enfant gâté,Il y a des jours et des lunes,etc...il y en a tant!)
    Vous savez rendre les gens beaux,bons,vous nous emplissez d'amour...et d'espoirs....
    J'aime ce que l'on trouve toujours dans vos films,l'idée que nous nous sommes déjà rencontrés,ça m'est arrivé souvent de "reconnaître des personnes" sans les avoir jamais vus dans cette vie.
    Je suis si émue que je ne trouve pas les mots justes ,merci,merci et merci d'être là,et de partager avec nous cet amour ,merci et longue vie!Nous vous aimons

  • Ces amours là ! on dirait un film-testament ; un film au-revoir ; un dernier film pour ses enfants, pour ses femmes, pour ses spectateurs, pour ses fans.
    Alors j'ai aimé que ce soit CL qui fasse sa rétrospective. C'est très réussi et émouvant.
    Au revoir l'artiste.

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