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BREATHLESS de Yank Ik-June ***

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Sang-Hoon exerce avec une application qui ressemble à de l’acharnement le délicat métier de recouvreur de dettes. Incapable de s’exprimer sans proférer une insulte tous les trois mots, violent, agressif et dénué du moindre humour, il semble également inapte à exprimer sa tendresse envers la seule personne qu’il aime, son petit neveu de 5 ans. Un jour il croise Yeon-Hee une lycéenne qu’il va d’une certaine façon agresser d'une de ses très élégante manière. Mais il va tomber sur un os de taille. Yeon-Hee est, comme lui, une paumée au passé très lourd et au présent douloureux. Elle va lui tenir tête, exiger excuses et réparation. Impressionnés et attirés l’un par l’autre, ils vont se revoir, s’habituer l’un à l’autre, s’humaniser, s’adoucir et s’apaiser en partageant leur détresse.

Le DVD de ce film qui sera en vente dès le 5 octobre m’a été confié par les éditions Potemkime Films & Agnès B. DVD et 48 heures après l’avoir vu, j’en suis encore sous le charme et le choc. Je suis déçue d’avoir raté sa sortie en salle mais ravie d’avoir fait une telle découverte. Je vous le recommande donc vivement.

Je considère le premier film de l’acteur/réalisateur coréen Yang-It June comme un véritable coup de poing, un choc qui coupe le souffle. La première demi-heure surprend. La seconde permet de s’acclimater à l’ambiance particulière. La suite étreint le cœur et m’a laissée au bord des larmes. Il faut dire que sans être militante de quoi que ce soit, je suis, pour faire vite et simple, particulièrement sensible au sort réservé aux femmes et aux enfants à travers le monde. Ça me sidère et me pétrifie la plupart du temps. Et ici c'est un condensé d'horreurs. Il semble donc que le réalisateur ait choisi cette façon brutale, émouvante, humoristique et assez radicale pour évoquer cette humanité désenchantée et résignée de son côté de la planète. On ne peut s’empêcher de rire ou de sourire en observant le comportement de Sang-Hoon violent et ordurier, toujours au bord de l’implosion ou de l'explosion. Mais dès qu’on découvre ce qui l’a rendu si visiblement insensible au reste de l’humanité, on comprend mieux sans l’excuser pour autant. Idem pour la petite Yeon-Hee qui sous ses airs sages et son uniforme d’écolière dissimule une vie de contraintes, de privations, d’humiliations.

C’est au hasard d’une sublime et longue scène muette d’une douceur et d’une tristesse inattendues au cœur de toute cette violence que le réalisateur autorise ces deux perdus à se laisser aller à leur inconsolable chagrin.

Il y a sans doute des façons plus subtiles de parler d’une société où les hommes tellement accablés par une société dictatoriale deviennent de véritables tyrans, voire des bourreaux au sein de leur famille mais la sincérité qui semble suinter de ce film dur et choquant m’a totalement conquise.

Avec sa rage, sa colère, sa naïveté et son authenticité, le réalisateur signe un film qui aurait aussi pu s’appeler « un homme qui crie ». 

Commentaires

  • Espèce de pigeon. Tu t'es fait avoir comme tous les autres.

  • Oui, je suis une proie facile !
    Mais c'est donc ça ton truc ! Faire comme si tu t'étais pas fait eu !

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