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ELVIS & NIXON

de Liza Johnson ***

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En 1970 Elvis est au sommet de sa gloire mais a-t-il encore bien le sens des réalités ? Assis dans son immense salon de Graceland devant plusieurs postes de télévision allumés. Mécontent de ce qu'il découvre, la guerre, la drogue, les jeunes, il tire dans les écrans, pense qu'il peut sauver l'Amérique et décide d'écrire une lettre au Président des Etats-Unis.

De son côté Richard Nixon, pas encore rattrapé par le Watergate mais pas au faîte de sa popularité est loin de s'attendre à ce que la star mondiale lui demande une entrevue aux fins d'obtenir un badge du FBI pour infiltrer les milieux de la drogue. Dans un premier temps, il refuse cet entretien puis convaincu par son entourage proche qui y voit le moyen de rallier les jeunes, les électeurs du sud qui adorent la star, il accepte mais pas plus de cinq minutes. D'abord réticent le Président s'efface rapidement devant l'idole et le tête à tête se prolongera.

 

La première heure du film évoque les tractations de chaque partie. D'un côté les deux meilleurs et sans doute seuls amis d'Elvis essaient d'obtenir le rendez-vous, de l'autre les deux conseillers du Président mettent tout en œuvre pour convaincre leur patron. La seconde partie aborde cette étonnante rencontre entre un Président, le plus détesté de tous les présidents américains paraît-il plutôt vulgaire et balourd, et la star planétaire qu'est devenu Elvis.

 

Cette journée mémorable est davantage racontée du point de vue d'Elvis que l'on découvre, à la fois conscient de son aura incommensurable (les hommes, les femmes, les enfants sont au bord de l'évanouissement rien qu'en prononçant son nom) et totalement déconnecté des réalités quotidiennes. Armé jusqu'aux dents, il apparaît surtout terriblement seul et triste, enviant les anonymes qu'on aime pour eux-mêmes et pas ce qu'ils représentent.

 

Même si Kevin Spacey, épaissi, parvient par moments à prendre les attitudes de Nixon, la tête rentrée dans les épaules, on ne peut pas dire que l'acteur lui ressemble. Mais sa composition discrète le rend crédible. Et c'est sans doute la marque des grands acteurs de savoir qu'on peut être excellent sans en faire des tonnes. Un bon point pour Kev'.

 

Quant à Michael Shannon, en dehors du costume, des lunettes et d'une improbable perruque avec rouflaquettes, il ne fait aucun effort pour ressembler à Elvis. Mais avec sa façon de dire au revoir avec un signe qui ressemble à une bénédiction, sa nonchalance, sa dégaine et son obstination, il rend son personnage infiniment touchant, à la fois risible mais tellement sincère et lucide sur certains points qu'on a pas envie de se moquer, mais de lui donner son badge...

 

Néanmoins, cette étrange et surréaliste histoire vraie qui a donné lieu à cette illustre photo

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(la "pièce" de la Maison Blanche la plus demandée des archives nationales américaines) est traitée sur un ton badin et espiègle. L'étonnement croissant du Président devant les demandes et le sans-gêne d'Elvis, fait place à l'intérêt et les deux hommes en viennent même à se demander qui a la plus grosse... maison !

 

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Malgré l'infinie mélancolie dégagée par l'interprétation de Michael Shannon (toujours grand dans tous les sens du terme) ce film est une petite sucrerie bien agréable à déguster le sourire aux lèvres.

Commentaires

  • Drôle d'histoire... et drôle de film, apparemment. Il ne me fait pas envie dans l'immédiat, mais je le verrai peut-être dans quelque temps, lors d'un hypothétique passage télé.

    Je n'avais jamais entendu parler de cette incroyable rencontre.

  • Je connaissais la photo mais je ne savais pas à quoi elle correspondait... Elvis n'était plus parmi nous (dans sa tête) :-)

  • Ce film ne me fait pas envie non plus comme ça, à part pour Kevin qui aime bien les rôles de présidents décidément

  • Oui mais il paraît qu'il fait oublier l'autre président qu'il a interprété (mais que je ne connais pas).

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