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TU NE TUERAS POINT

de Mel Gibson ***

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Avec Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer, Rachel Griffith,

Attention : Histoire vraiment vraie !

Synopsis : Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.

Il s’engagea tout de même dans l’infanterie en tant qu'infirmier. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement malmené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sureté, du champ de bataille, un à un les soldats blessés.

 

Ce film est un cas, tant il m'a plu et déplu. De toute façon Mel Gibson est un cas tant il peut être plaisant et déplaisant. Même le titre, si on veut bien se pencher sur son cas, est un cas. Le titre original Hacksaw Ridge que l'on peut traduire littéralement (si mon reverso a bon) par arête de scie à métaux, est devenu  en français dans le texte : Tu ne tueras point... Bon je suppose qu'il faut y trouver le rapport entre l'endroit où se passe la bataille qui est une crête/ridge et le fait qu'elle est particulièrement abrupte/(scie à métaux ???)hacksaw. De toute façon, on peut au moins être sûr que les traducteurs de titres ont vu le film car le  5ème commandement Tu ne tueras point est celui devant lequel notre Desmond héros se prosterne. Et ça tombe vraiment mal pour quelqu'un qui veut absolument faire la guerre MAIS ne pas tenir un fusil. Sauf que, première surprise, il se trouve que dans la Constitution guerrière américaine vous pouvez être objecteur de conscience ET faire votre service et même vous engager sous les drapeaux. Et quand on sait ça, on tombe des nues car le but de la guerre, non, un des moyens de gagner une guerre est de tuer le plus d'adversaires/ennemis possibles. Comment un homme peut prendre une arme et tirer pour tuer un autre homme restera toujours un mystère insondable pour moi. Mais comme disait Margotte, c'est une autre histoire !

 

D'abord il y a la première partie. Explicative jusqu'à la nausée où l'on voit que le papounet de notre Desmond est devenu alcoolique suite à la grande Guerre, celle de 14/18 mon colon. D'ailleurs vous noterez et apprécierez je l'espère mon à propos de vous parler d'un film de guerre en ce jour commémoratif. Et j'entends même Leo qui me susurre à l'oreille...

 

Pounet, en plus de chatouiller la bouteille, a la main lourde sur sa femme et ses enfants et c'est sans doute le jour où pour protéger sa maman chérie notre Desmond empoigne l'arme familiale et s'apprête à tirer sur le tyran qu'il prend fait et cause pour le 5ème amendement de Dieu : tu ne tueras point. Sans compter que tout minot, Desmond a cogné fort sur la tête de son frère avec un parpaing. Y'en a que ça rendrait violent tout ce bonheur de cogner, Desmond ça le rend plus pacifiste que le Mahatma. Ensuite il croise le regard bleu azur d'une infirmière qu'il va draguer avec ses semelles de plomb et la belle va tomber sous le charme... L'amour est aveugle et impénétrable. Ils partageront la même Bible pour le meilleur et pour le pire et bien plus puisqu'affinités. Cette partie proche du néant émotionnel et d'une lourdeur pachydermique est une épreuve pour les nerfs. On sent que Mel a hâte d'en découdre.

 

Surtout que cerise sur The Holly Bible, il y a Andrew Garfield, acteur catastrophique, que j'avais pourtant trouvé prodigieux et magnétique (je me droguais à l'époque) dans son premier film en  2009. Depuis, de film en film il n'a cessé d'être décevant, très inexpressif avec cette façon d'interpréter chaque rôle comme si le personnage était un débile mental. Ici, il ne faillit pas à la règle. Desmond qui semble être d'une intelligence tout à fait correcte, est un être profondément bon qui ne faillira jamais à ses beaux principes de paix, de fraternité et d'entraide. Même s'il est fort regrettable qu'ils lui soient exclusivement dictés par la voix de Dieu qui lui parle en personne, même au plus fort de la tourmente quand il croit que Eli, Eli, lama sabachthani ? Oui je parle araméen pourquoi ? Pas vous ? Que sa bible ne quitte jamais sa main, qu'elle soit sa seule et unique lecture sa vie durant est profondément agaçant. Et pourquoi Andrew Garfield, s'obstine-t-il à nous faire régulièrement douter de la santé mentale de Desmond ? Il a la plupart du temps l'air hagard, le regard halluciné et le sourire benêt d'un retardé. Parfois on penche aussi vers l'autisme. On ne comprend pas pourquoi cette interprétation.

 

Et puis arrive la deuxième partie et on sera encore souvent très agacé (mais moins) par les dispositions du garçon à tendre l'autre joue qu'on a d'ailleurs envie de cogner fort puisqu'il aime ça et qu'on aime rendre service. Alors qu'il fait ses classes avant de partir à la guerre la fleur au fusil... non, à la bouche, Desmond va subir les violences d'une formation à la Full Metal Jacket avec insultes et humiliations à l'appui aussi bien de la part de ses camarades de chambrée que du sergent Instructeur interprété par un Vince Vaughn pas mal du tout même si l'écrasant et indépassable sergent Instructeur Hartman (n'est-ce pas mon ptit baleine ?) est passé par là avant lui. Devant l'obstination de Desmond à ne pas toucher une arme, les trouffions comme les gradés s'acharnent sur lui dans le but de lui faire quitter l'armée. Dans le feu de l'action, comment faire confiance à un type qui ne porte pas d'arme ? L'obstination de Desmond dépasse l'entendement mais toujours souriant il persiste et signe, veut servir son pays sur le front. Il passe donc en Cour Martiale qui estime qu'il n'a pas fini ses classes et qu'il est impossible qu'il parte au combat. Sauf que si !

 

Et nous voilà plongé au cœur du débat, de l'action et de l'horreur. Mel Gibson avait jadis transformé Jésus en steak tartare dans La Passion du Christ et semblait avoir manifesté un goût très particulier et contestable pour la torture et la violence. Ici, il s'en donne à nouveau à cœur joie en nous plongeant en pleine absurdité guerrière mais surtout au beau milieu de la scène de crimes, là où le combat fait rage. Ce qui n'est rien de le dire. Le sang gicle, les têtes explosent, les boyaux s'étalent, les membres sont sectionnés et on ne peut nier que cette partie est filmée avec une maestria impressionnante. L'endroit où cette bataille d'Okinawa décisive a lieu se situe au sommet d'un à-pic que les soldats doivent gravir avant de mener le combat. La guerre apparaît là dans toute sa grandiose absurdité. Il faut vraiment avoir une cervelle d'huître ou de militaire pour ne pas se douter que l'ennemi en haut de la colline n'a qu'à tirer dans le tas, ne laissant aucune chance aux bidasses, tout américains protégés par Dieu qu'ils soient d'arriver au sommet en un seul morceau... Comme il se doit notre Desmond ne prend pas part au combat mais ramasse, soutient, rassure, aide, soigne les nombreux blessés. Lorsqu'au terme d'une bataille d'une violence inouïe les américains valides retournent sur la plage, en redescendant la colline abrupte donc, Desmond reste en haut et va sauver, aidé par Dieu, mais pas toujours (Dieu parfois regarde ailleurs, surtout quand on a très besoin de lui manifestement) les blessés incapables de bouger, un à un et là... je ne dirais pas qu'on touche au sublime mais pas loin et je dois reconnaître que cette scène, très très longue, j'avais envie qu'elle ne s'arrête jamais. Desmond désormais méconnaissable car couvert de boue et de sang (et c'est tant mieux parce que décidément Andrew Garfield en plus d'être bien moche, a l'air très con quand il n'est pas couvert de boue et de sang) devient un héros improbable comme je les aime. De ceux qui accomplissent des prouesses inconcevables et qui laissent exténué, incrédule et admiratif.

Au final, des images chocs qui restent en tête et un exploit hors du commun.

Hallelujah.

Commentaires

  • N'étant plus jeune célibataire oisive, je vais beaucoup moins au cinéma et dois faire des choix parfois cornéliens. Alors là devant cette critique, je reste perplexe : à voir, ne pas voir ?
    Cela dit, quand je regarde les dernières critiques du blog, il semble y avoir eu récemment pléthore de bons films. Allez ce sera Moi Daniel Blake ou Sing street que j'ai laissé filer.
    Quel mystère ce Mel Gibson et quel étonnant retour en grâce.

  • Daniel Blake et Sing Street : excellents choix :-)

    Mel est un cas je te dis ! Et Andrew est MOCHE !

  • Salut. J’avoue, j’aime particulièrement les films inspirés d’histoires vraies. C’est une méthode pour instruire le public par rapport aux situations que nos « ancêtres » ont dû surmonter dans le passé.

  • Bonjour. Je suis d'accord. C'est même souvent grâce au cinéma que je découvre des pans inconnus de l'histoire.

  • Effectivement. On voit cela à travers les films tels que Titanic ou La Dame de fer.

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