Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

4 HEURES PASSIONNANTES EN SALLE...

Grâce à deux documentaires.

020223_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg337011_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

QU'EST-CE QU'ON ATTEND ? de Marie-Monique Robin

020223_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Je tentais pour la troisième fois (mais sans enthousiasme délirant) d'aller voir Pris de Court. La première fois je n'ai pas trouvé à me garer, la deuxième, je suis arrivée en retard et dimanche matin... je me suis trompée de salle. Pensez-vous que je doive persévérer pour voir Pris de Court ?

J 'ai  donc d'abord cru que ce Qu'est-ce qu'on attend ? était un court-métrage avant le film, et s'agissant de l'histoire d'un village (relativement) régional, j'ai pensé why not et même que l'initiative était plutôt bonne et que je serais  absolument pour le retour des courts-métrages avant le film. Autre débat.

Au bout d'une demi-heure, j'ai dû me rendre à l'évidence j'étais devant un film long. L'histoire assez incroyable d'un village alsacien Ungersheim (dites bien oun-gueur-Saïm et pas chaïm ok ?) de 2 094 âmes. Sa particularité ? Il ne fait pas partie de ce qu'on appelle les Plus beaux villages de France, pour cela il faut se rendre plus haut à Riquewihr ou Egersheim (idem pour la prononciation). Ce qui différencie Ungersheim de la plupart de tous les villages français c'est qu'il est un des champions nationaux ce qu'on appelle la transition énergétique.

J'avais découvert Rob Hopkins dans le formidable film de Mélanie Laurent et Cyril Dion Demain. Il est le fondateur du mouvement des Villes en transition et traverse le monde à la recherche de ces villes et villages qui oeuvrent pour réduire leur empreinte écologique et penser au monde de demain justement, sans pétrole !

Ce que la ville a d'abord d'absolument étonnant c'est son très charismatique et très impliqué Maire, Jean-Claude Mencsh qui depuis 2000 a mis en place dans sa commune une politique visant l'autonomie énergétique et agricole. Ici le ramassage scolaire s'effectue dans une calèche tiré par le cheval Richelieu, employé municipal. 8 ha de maraîchage biologique fournissent la cantine 100 % bio, la culture et le désherbage des espaces verts s'effectuent manuellement, la création d'un parc photovoltaïque sur toiture (le plus grand d'Alsace) permettant une maîtrise de l'éclairage public, le chauffage solaire... L'économie locale a également sa monnaie : le radis.

Pour donner quelques chiffres, il semble que les impôts locaux de la ville n'ont pas été augmentés depuis 2005 que 120 000 euros ont été économisés en frais de fonctionnement, que les émissions directes de gaz à effet de serre ont été réduites de 600 tonnes par an et qu'une centaine d’emplois a également été créée.

Evidemment ce film ne donne pas la parole aux opposants, voire aux grincheux. Tant pis. J'ai aimé ce discours positif et jamais culpabilisant. Preuves à l'appui, on dirait que toutes les solutions sont appliquées à Ungersheim pour résoudre ou au moins diminuer conséquemment (mouarf le mot de ouf) les risques et les dégâts causés par les gaz à effet de serre et leur impact environnemental.

Individuellement, c'est difficile d'agir même si on peut faire comme le petit colibri qui fait des allers retours avec une goute d'eau dans le bec pour éteindre un incendie... mais c'est par la volonté politique que les choses pourront bouger et l'on se demande ce qu'attendent  les politiciens pour mettre en place ces opérations de grande envergure. Evidemment cela peut ressembler parfois à un retour en arrière, à un message du style "c'était mieux avant"... mais ce film démontre le contraire. Même s'il s'agit évidemment d'un changement plus ou moins radical de comportement.

Comme je le disais, la parole n'est donnée ici qu'à ceux qui soutiennent le Maire et ses projets à 200 %. Le discours de chacun, est certes très militant mais jamais lénifiant, culpabilisant, omniscient ou sentencieux.

Beaucoup d'optimisme et de solutions dans ce film, les mains dans la terre.

.................................................................

L'OPÉRA de Jean-Stéphane Bron

337011_jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg

Synopsis : Une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris. Passant de la danse à la musique, tour à tour ironique, léger et cruel, l’Opéra met en scène des passions humaines, et raconte des tranches de vie, au coeur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.

J'ai été suspendue, émerveillée à chaque épisode de ce qui se passe dans cet endroit fabuleux, cette institution. La caméra glisse et s'attarde sur des moments particuliers. Cela donne une impression de profondeur et pas du tout celle de survoler vaguement les coulisses. On ressent ce que cela représente de travail, de professionnalisme pour un résultat hautement artistique.

Stéphane Lissner est l'omniprésent directeur de l'Opéra et ce que l'on peut regretter c'est qu'à aucun moment les noms et surtout les fonctions de tous les intervenants ne soient indiqués à l'écran. Excepté Benjamin Millepied que l'on connaît bien, les autres personnes, artistes ou administratifs sont pour la plupart inconnus.

On retiendra quand même celui de Micha (Mikhaïl Timochenko) jeune baryton surdoué, venu du fin fond des plaines de l'Oural et dont la candidature à sa plus grande surprise et son plus grand bonheur a été acceptée. Les yeux émerveillés du jeune homme de 21 ans qui assistent aux répétitions, rencontre une de ses idoles (Bryn Terfel, magnifique d'empathie et d'écoute), son énergie à vouloir apprendre le français alors qu'il maîtrise déjà l'anglais et l'allemand, font partie des grands moments de bonheur de ce film.

Mais il recèle d'autres merveilles, les répétitions des Maîtres Chanteurs de Nuremberg de Wagner et le gros stress lorsque l'un des chanteurs principaux fait faux bond deux jours avant la représentation, l'entrée en scène d'un vrai taureau d'une tonne et demi qui effraie les choristes. Rien n'est laissé au hasard et tous les corps de métiers des cuisines à la lingerie, des maquilleuses au "ballet" des auto-laveuses, des coulisses à la régie (ah la scène où la régisseuse chante intégralement le spectacle !) sont évoqués même par petites touches suffisantes pour que l'on comprenne dans quelle "usine" on se trouve.

L'émotion affleure encore lorsque sont évoqués les attentats du 13 novembre 2015 et la minute de silence qui s'ensuivit jusque dans les sous-sols du bâtiment. Lorsqu'une danseuse s'effondre d'épuisement après sa prestation. Lorsque les "petits violons" qui font partie d'un programme particulièr d'élèves de CM² en ZEP, "marrainés" par une femme exceptionnelle d'empathie et de beauté (encore une fois, les noms manquent !) répètent.

Toute cette balade, sans commentaire, en musique et en danse, derrière le rideau est passionnante, parfois même fascinante.

Commentaires

  • Marie-Monique Robin, un nom qui ne m'est pas inconnu dans le monde du documentaire.
    Je me souviens (ok, j'ai fait des recherches dans mes archives de la blogosphère) l'avoir vu (et apprécié) en 2011 pour "Notre poison quotidien". Un docu sur certaines molécules (pesticides et autres) que l'homme a créé et dont nous nous retrouvons exposé par notre environnement et notre alimentation. Des petites doses par ci par là mais qui au bout du compte s'accumulent dans notre organisme.

    Quelques années plus tôt, en 2008, je l'avais découvert avec "le Monde de Monsanto"...

  • En effet tu la connais bien :-)
    Mais les docus catastrophistes me font un peu peur. Ceux sur Monsanto, notamment.
    A moins que ses autres docus soient aussi positifs que celui-ci !
    Mais dis donc cette Marie Monique (remercions ses parents au passage pour ce délicieux prénom...) est une acharnée semble-t-il !

  • Acharnée, je ne sais pas... Militante certainement !

  • Oui je voulais acharnée dans le sens militante et travailleuse !

  • J'ai bien failli voir "l'opéra" cet après-midi, mais il faisait trop beau .. ce n'est que partie remise.

  • Ah mais je te garantis que tu vas ADORER !
    J'avais envie de TOUT raconter tellement c'est bien.

  • Ici aussi nous connaissons Marie-Monique Robin qui a l'air d'une femme extraordinaire. Mon chéri achète régulièrement ses livres, que je suis incapable de lire tellement ils me font peur, mais il m'en lit régulièrement des extraits (le soir au lit c'est tellement romantique).
    Les méthodes utilisées à Ungersheim sont-elles utilisables à une plus grande échelle, même si évidemment avec de la volonté on peut tout faire.
    C'est vrai que L'Opéra fait franchement envie. L'opéra de Bordeaux ouvre régulièrement ses portes pour des visites découvertes, c'est toujours très sympa de voir l'envers du décor, ne serait-ce qu'un petit bout.
    Merci encore pour ces découvertes.

  • :-) c'était moi qui faisait la lecture à mon chéri.
    Mais pas ce genre de littérature. La dame a l'air fort impliquée dans la vie. Admirable.
    Je pense que si chaque commune y mettait un peu plus du sien, ça ferait avancer. Je crois qu'on ne peut compter que sur les politiques locales.

    Quant à l'Opéra... je ne m'imaginais pas toute l'infrastructure humaine cachée. Mais en le voyant le film c'est évident qu'il faut tout ce monde pour faire tourner la boutique.

  • Ayant eu le très grand bonheur et la très grande chance de pouvoir échanger avec plusieurs techniciens d'opéra pendant qu'un spectacle se montait, je te confirme qu'il faut du monde pour que tout soit prêt le jour J et que c'est une sacrée performance quand tout s'agence harmonieusement !

    Je ne sais pas si j'irai voir le film, mais je ne suis pas surpris que tu aies trouvé ça beau. C'est incroyable ce que ces gens arrivent à faire, qui plus est dans des délais souvent très courts.

    Bryn Terfel est un très grand monsieur, à ce que je sais de lui. Arrivé à l'art lyrique comme Billy Elliot est arrivé à la danse, si j'ai bien compris. Et je ne te parle même pas de l'immense artiste qu'il est ainsi devenu !

  • Que tous ces efforts ne se voient pas est la preuve du grand professionnalisme.
    Je t'encourage quand même à le voir s'il passe chez toi. Cela vaut bien des fictions.
    Je vais m'intéresser à Bryn. Ce que tu me dis me le rend encore plus sympathique. Je comprends mieux son extrême et non feinte simplicité.

Les commentaires sont fermés.