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LA BELLE ET LA MEUTE

 de Kaouther Ben Hania ***

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Synopsis : Lors d’une fête étudiante, Mariam, jeune Tunisienne, croise le regard de Youssef.  Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc.  Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité. Mais comment peut-on obtenir justice quand celle-ci se trouve du côté des bourreaux ?

Si le viol n'était pas l'ignominie avilissante et dévastatrice qu'on imagine, je serais presque tentée de dire que le calvaire que va vivre Mariam au cours de cette nuit est aussi horrible que l'agression qu'elle a subie. L'après agression est tellement inimaginable qu'on a peine à croire ce qu'on voit.

Soutenue moralement et physiquement par le beau Youssef dans son parcours du combattant pour porter plainte, la jeune femme va être baladée, malmenée, bousculée d'une administration à l'autre. La plupart du temps elle est regardée comme la coupable et même les rares personnes qui consentent à l'écouter un instant finissent par l'abandonner à son sort. On regarde cette succession de moments ignobles sans y croire vraiment, parfois presque en apnée, on n'ose croire que cela se passe ainsi réellement en Tunisie. L'état catastrophique de l'hôpital, la police, la justice tout est sombre et corrompu.

La première "coupable" est cette robe qui laisse voir trop de chair. En effet, on le sait, certains hommes ne peuvent contrôler leurs nerfs (restons poli) devant de jolies jambes ou un généreux décolleté. Mariam cherche alors en vain à se couvrir, elle sent que c'est à cause de cette robe qu'on la regarde comme une provocatrice, une "traînée". Elle, si sage. On lui fournira un voile puant. Mais le calvaire ne s'arrêtera pas pour autant. C'est trop tard, Mariam est une fille sur qui on peut hurler, qu'on peut secouer, menacer et battre jusqu'à lui faire perdre connaissance.

La réalisatrice nous balance son film coup de poing en 9 plans séquences sans concession. La très belle et très vaillante Mariem Ferjani est de quasi tous les plans. Son jeu parfois "tremblant" m'a parfois agacée et l'instant d'après elle redevient bouleversante dans son combat de folie qu'elle ne devrait même pas avoir à mener puisqu'elle est la victime. On en finit presque par oublier le viol qui l'amène à tenter de faire ces démarches tant le comportement de toute l'administration tunisienne est lamentable, honteuse, méprisable.

Commentaires

  • Malheureusement un sujet "à la mode" depuis quelques jours....

  • Le sujet est vieux comme le monde... On en parle... ça va peut-être faire progresser les choses.

  • Asphyxiant...

  • Bon ben je l'ai vu.

  • Bonjour Pascale, encore un film asphyxiant et prenant. Les policiers tunisiens bourreaux et autres sont lamentables. Je sauverais peut-être Chedly, le policier plus âgé. Et j'ai surtout frappée par le peu d'entraide des femmes entre elles. Bonne journée.

  • Bonjour dasola. Oui le policier âgé sort du lot et pendant un moment la policière enceinte... cette société consternante est lamentable. Il y a aussi Youssef qui l'accompagne un temps mais il l'utilise un peu pour mener son propre combat non ?

  • Ce film me tente beaucoup, mais il ne sort chez nous que le 10/01/2018 !!!
    Tu as vu son précédent film, Le challat de Tunis ? Un documenteur pas mal du tout. J'en avais parlé ici : http://livresque-sentinelle.blogspot.be/2014/12/le-challat-de-tunis-de-kaouther-ben.html

  • Ce n'est pas une partie de rigolade en tout cas.
    Non je n'ai pas vu le Challat.

  • Oui, j'ai lu, elle change de registre mais les revendications ne sont pas éloignées. Si tu as l'occasion de voir Le challat de Tunis, n'hésite pas, c'est un film culotté (ah ah ah je suis une petite rigolote).

  • C'est de l'humour belge :-)))
    Il faut avoir vu le film pour comprendre la subtilité.
    Promis si je "tombe" sur le Challat je le mate.

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