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CARBONE

d'Olivier Marchal ***

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Avec Benoît Magimel, Gringe, Michaël Youn, Gérard Depardieu, Laura Smet, Dani, Moussa Maaskri, Idir Chender

Synopsis : Menacé de perdre son entreprise, Antoine Roca, un homme ordinaire, met au point une arnaque qui deviendra le casse du siècle. Rattrapé par le grand banditisme, il lui faudra faire face aux trahisons, meurtres et règlements de compte.

Olivier Marchal s'inspire de la fraude à la taxe carbone qui a coûté des milliards d'Euros à l'Europe dont un milliard six à la France. Il s'agit en fait d'une fraude  à la TVA que je trouve hyper compliquée  à comprendre, mais wiki m'a aidée. Cette bourse d'échange de quotas d'émission de CO² était mise en place dans le cadre du Système communautaire d'échange de quotas d'émission pour lutter contre le réchauffement climatique. Il s'agissait d'acheter des quotas hors TVA dans une société fictive dans un pays étranger, avant de les revendre en France à une autre société fictive à un prix incluant la TVA, puis d'investir les fonds dans une nouvelle opération. La TVA, elle, n'était jamais reversée à l'État.
Vous avez compris vous ? Moi, pas grand chose. Mais c'est grave comme arnaque.
Et c'est à partir de ces opérations virtuelles que certains s'en sont mis plein les fouilles pendant 1 an et demi. Personnellement je n'y entrave que pouic mais je suis sûre que vous comprenez tout.

Le film n'a rien d'un documentaire, loin s'en faut, mais en prenant cette affaire pour cadre de son nouveau polar le réalisateur s'éloigne un peu de ses histoires basiques de flics contre truands. Même s'il y a ici aussi des flics et des truands. Mais la réalisation nerveuse et anxiogène me permet de dire que c'est sans doute le film de Marchal que j'ai préféré jusque là. Même si j'ai du mal à comprendre pourquoi il a choisi de démarrer son film par l'assassinat de son "héros" faisant du temps qui reste un long flash-back. La surprise aurait été totale de ne pas savoir qu'il mourait.

Rien ne prédestinait Antoine, modeste chef d'entreprise écrasé de dettes et acculé par le fisc à être à l'origine de cette arnaque. Alors qu'il dépose le bilan, quelque chose fait tilt dans son cerveau dépité et il évoque l'idée de cette escroquerie avec son comptable (Michaël Youn, très bien... et jamais j'aurais pensé pouvoir dire ça un jour !) qui n'est pas très chaud au départ mais changera bien vite d'avis quand l'argent se mettra à couler à flot. Pour parvenir à faire ruisseler les €uros, il faut malheureusement dans un premier temps s'accoquiner avec des truands, des vrais, de la pire espèce, sadiques et bas de plafond. On sait de toute façon que rien ne se passera correctement mais en attendant la chute, Antoine et ses acolytes vivront une embellie. Hélas l'argent gagné si vite et dans de telles proportions brûlent les doigts et rend les gens cons. Ces escrocs nouvellement riches passent de la Sandero à la Porsche Cayenne. Je n'y connais rien en voitures mais je crois que je passe d'une pas chère à une très chère...

Parallèlement à cette arnaque, Antoine vit une situation "compliquée" avec sa femme et sa belle-famille en général qui le méprisent ouvertement et notamment son beau-père (Depardieu, grandiose comme toujours) qui aimerait se débarrasser de lui et lui retirer la garde de son enfant. Il vit également l'amorce d'une histoire d'amour aussi invraisemblable qu'inutile, et réciproquement. Et la pauvre Laura Smet hérite du rôle ridicule de la victime innocente sans le moindre discernement.

Evidemment le héros est un loser magnifique, les flics sont ripoux jusqu'à l'os, les femmes sont sans nuances, putes, victimes, salopes ou vampires, mais le rythme trépidant, l'atmosphère angoissante et l'interprétation haut de gamme font le reste.

Benoît Magimel fragile, accablé domine le film de sa silhouette désormais massive et fatiguée.

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