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VOLONTAIRE

d'Hélène Fillières °

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Avec Lambert Wilson, Diane Rouxel, Corentin Fila, Alex Descas, Josiane Balasko

Synopsis : Laure a 23 ans. Elle se cherche. C’est dans la Marine Nationale qu’elle va trouver un cadre, une structure, des repères. Solide et persévérante, elle va faire son apprentissage et découvrir sa voie.

Pour ce film, il faudrait presque que je crée une rubrique : film ridicule de bout en bout auquel on ne croit pas DU TOUT. Comme j'ai lu souvent à son propos le mot "féminisme", je m'interroge. Il n'y a bien qu'un Pierre Murat pour prétendre que ce "film est joliment et fermement féministe".  Car la réalisatrice n'a rien d'autre à montrer de plus féministe qu'une jeune femme de 23 ans qui tombe amoureuse dans la seconde de celui qui doit être son formateur. De plus de 30 ans son aîné évidemment. Mais je brûle les étapes et m'en vais vous expliquer pourquoi la hargne et le courroux coucou m'ont saisie.

Le film débute et on tombe au beau milieu d'un drame. On se sent un peu voyeur de se retrouver en plein épluchage de haricots dans la famille Baer. Car oui, quand la famille Baer (le père, la mère, la fille et le petit ami d'icelle, pièce rapportée indésirable) stresse, elle épluche des haricots. Comme il y a une foultitude de légumes sur la table, on imagine aisément la famille Baer Bio voire végétaro vegan.

La raison du grand chambardement familial est que la fille unique adorée a décidé de s'engager dans la Marine. La mère, une diva des planches (Josiane Balasko, très diva des planches) n'en croit ni ses yeux, ni ses oreilles et estime qu'on peut servir son pays autrement qu'en allant se faire zigouiller à trifouillis les alouettes. Comme par exemple en prenant sa carte EELV. Mais comme chacun sait, les filles n'en font qu'à leur tête surtout si ça emmerde leur mère (Dieu me tripote, je n'ai pas eu de fille).

Scène suivante, devant la réalisatrice qui s'est offert le rôle du Commandant Adjoint de l'Equipage, air sévère et cravate serrée, la TRES jolie Laure décline son âge, sa taille et son poids ainsi que ses divers talents (2 masters en langues étrangères, anglais et russe, ce qui n'est pas banal) histoire de dire, je suis belle, plutôt futée, je ne pèse pas lourd et je ne suis pas bien grande mais je vais vous montrer que j'en ai sous le béret vert (rêve ultime). Car oui, la jeune fille n'aura de cesse de démontrer que pour faire un boulot d'homme il faut faire tout comme les hommes, comme par exemple ne plus avoir ses règles, ramper dans la boue, monter à la corde et sauter par dessus un mur sans élan… hou ha !

Dès la seconde scène et demi, Laure a ses règles et arrive en retard à la Levée des Couleurs, face à la mer. Regard courroucé du chef, le commandant Rivière, le ci-devant Lambert Wilson, plus raide et amidonné qu'un col de chemise de mon grand-père. Pour montrer qu'à l'armée on rigole pas : il punit un aspirant mousse. Regard bleu navré des mers du sud de la belle qui s'insurge : "sauf vot' respect votre seigneurie, c'est moi qui aurais dû être punie".

Et alors là… miracle, dès la première rencontre entre la jeune recrue et le chef en chef, ce ne sera plus que regards énamourés et papillonnages incessants, soupirs las et tentatives de rapprochement ou plutôt tentatives pour résister. L'homme comme la jeune fille n'en peuvent plus de travailler dans des bureaux adjacents. Parfois pour tenter de réprimer ses bas instincts, le chef ferme les rideaux ce qui inonde les yeux de la belle qui regarde éperdue par la fenêtre (ils n'ont manifestement pas grand chose à foutre de leurs journées) et assure qu'elle ne pleure jamais. Sauf que si, elle pleure. Je l'ai vue.

Il y a de ci de là quelques scènes d'entraînement militaire, de rampement dans la bouillasse, d'escaladage de mur et de bivouac à la belle étoile qui rehaussent un peu l'intérêt mais c'est vraiment peu et franchement, on a vu ça 250 000 fois. Les plus jolies scènes sont celles entre Laure et l'Enseigne de Vaisseau Dumont (interprété par Corentin Fila, vraiment très bien). Les deux jeunes gens deviennent très amis. Evidemment il est homo car c'est bien connu une fille ne peut avoir un ami garçon que s'il est homo. Mais lorsqu'ils sont ensemble, il se passe vaguement quelque chose de l'ordre de la cohérence. Et puis il y a une scène de karaoké où j'étais sidérée de voir à quel point quelqu'un peut chanter faux et retomber sur ses pattes. De la haute voltige.

Alex Descas est l'instructeur des bleubites, il essaie de se prendre pour feu le Sergent Instructeur Hartman en faisant les gros yeux, en gueulant ses ordres et en assénant ses appréciations. Mais dans une scène en voiture il se comporte de façon tellement ridicule que plus jamais il n'est crédible à mes yeux.

La réalisatrice insiste grossièrement sur la beauté de son actrice avec de gros plans insistants, interminables sur ses magnifiques yeux et on ne voit pas où elle veut en venir. Lors de sa première "perm'" Laure fait l'amour avec son petit ami en apprenant ses leçons (minable scène de sexe inutile) et à la seconde perm' elle le plaque. C'est d'une bêtise !

Le Commandant Rivière perd un peu pied devant la belle. La nuit, il l'épie, mains derrière le dos, toujours raide comme un passe-lacets pendant qu'elle fait son jogging ou essaie de monter à la corde (sans nœud), oui cette fille est fascinante… Lors d'une longue scène en voiture où ils ne se disent rien, le Commandant, gêné par ce silence censé en dire long... allume la radio et paf Nick Cave, Into my arms…(je vous invite à cliquer, c'est sublime, vous ne perdrez pas votre temps), ça tombe bien la fille est totalement bilingue. Si elle ne comprend pas le message, elle peut retourner à ses études.

Le ridicule ne tue pas.

J'hésite. Est-ce que ce film est complètement con ou totalement naïf ?

Pour la fin… là, je n'hésite pas : complètement débile meuf !

P.S. : il y a énormément de mandarines sur les bureaux dans le film et là… je donne ma langue au chat.

Commentaires

  • Sans pratiquement rien savoir du film, quand j'ai compris que c'était encore une jeune fille qui tombait amoureuse d'un type de 30 ans de plus qu'elle, j'ai déjà pensé que ce n'était pas pour moi .. Dommage que les femmes se croient obligées de perpétuer les mêmes clichés que les hommes.

  • Tu as raison c'est vraiment très pénible.
    Je n'avais pas vu la BA. J'étais loin d'imaginer que les attermoiments du coeur prendraient le pas sur le reste.
    De toute facon elle démontre que pour être une femme dans un monde d'hommes il faut être comme eux. Tu verrais le look quelle s'est fait... on dirait un homme et en même temps les yeux hyper maquillés. Risible.

  • Je n'avais rien lu et rien que le nom de Lambert W. me donnait envie d'y aller, mais là, même pour lui (surtout s'il s'atermoie débilement sur les oeuillades d'une autres, (plus jeune) (plus blonde) (et moins gradée) que moi, je sursois...

  • Surseoir est la meilleure décision tant il risquerait de te décevoir. Il est la caricature de lui-même et franchement si une sous-fifre moins gradée lui convient, laisse-la lui !

  • Je n'ai pas vu ce film (qui ne m'intéresse absolument paaas) mais purée je suis pliééée en lisant ton billet :D

  • Et moi qui pensais voir un film féministe... qu'elle ne fût pas ma surprise ! Lamentable de bout en bout. Mais si je t'ai fait sourire ça me va.

  • je suis tombée par hasard sur ce film et je suis loin de la vision et interprétation critique de ce film. Certes ce n'est pas un grand film mais il montre comment fonctionne le monde militaire...qui on le sait n'a rien de féministe!
    Lambert Wilson et Diane Rouxel maitrisent leurs rôles, l'ambiance rigide des commandos marine est bien présente. une bonne détente n'en plaise à certaines!

  • En effet il n'y a pas que des GRANDS films au cinéma et heureusement pas trop d'aussi ridicules que celui ci, qui essaient de s'emparer d'un sujet sérieux.
    J'ai bien conscience que le monde militaire n'est pas une partie de campagne mais on me parlera de féminisme dans les films quand les filles cesseront de tomber amoureuse de types de plus de 30 ans leur aîné et réciproquement, quand les realisateurs/trices cesseront de ne se préoccuper QUE de leur physique. Ici l'historiette d'amour ridicule, invraisemblable et sans intérêt pollue le film et son propos.
    Je vous invite à lire dautres critiques sur ce blog où vous découvrirez que c'est l'enthousiasme qui l'anime.
    N'en DÉplaise à certain.e.s.

  • J'ai adoré ce film. Malgré de petite maladresses, cette histoire d'amour improbable est fascinante. 30 ans de différence? Et alors. C'est une histoire d'amour, peu importe l'âge. D'ailleurs le "héros" résiste, pour donner raison aux détractrices de ce site. Je suis totalement contre la critique qui motive ces interventions. Tout est discutable, dans cette critique orientée et sans nuance.

  • Fascinante ? C'est votre droit le plus strict et le mien de la trouver ridicule. Je n'en peux plus de ces rôles de jeunes femmes qui tombent amoureuses de types qui pourraient être leur père. Les réalisateurs ne proposent jamais qu'une femme de 60 ans soit amoureuse d'un type de 30.
    Ma critique est sans doute sans nuances et votre intervention dépourvue d'arguments.

  • J'ai adoré ce film. Les critiques montrent surtout une forme de jalousie hypertrophiée. Il ne se passe rien entre eux. Juste des regards. Mais le puritanisme de l'article me sidère. Quant au féminisme, je vous signale que Diane R. est aussi la première à pouvoir participer au stage des futurs bérets verts. Ce n'est pas si mal.

  • Jalousie hypertrophiée ??? De qui ? De ceux qui se permettent de trouver ce film mauvais ?
    Merci, j'ai ri.
    Le puritanisme, c'est bien le film qui l'utilise jusqu'à plus soif en ne faisant pas aboutir les regards énamourés des deux personnages.
    Quant au fait qu'une femme intelligente et cultivée et surdiplômée ait comme rêve d'intégrer les Bérets verts... je reste sans voix. Si c'est ça le féminisme, je n'ai rien compris.

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