Après s'être fait plaquer par un garçon beaucoup plus jeune qu'elle qui partageait sa vie une mère réapparaît dans la vie de ses deux filles qu'elle n'a pas vues depuis 20 ans. Les retrouvailles sont plus que grinçantes et malgré la bonne volonté des deux filles, la mère se montre déplaisante et agressive et n'a que des mots blessants à leur égard. Sandrine et Alice décident donc de kidnapper leur mère pour l'inciter à réfléchir au mal qu'elle leur a fait et continue de leur faire et la forcer à les aimer.
Peu de surprises dans ce règlement de comptes sous tension extrême entre deux filles mal aimées et leur mère inconsciente des dégâts produits. Une chose est sûre et se confirme encore ici : TOUT est TOUJOURS la faute des mères. Point. Beaucoup de choses sont dites, dont certaines particulièrement bien senties. Mais on n'échappe pas à la caricature. Alice n'a jamais réussi à avoir d'enfant et s'est faite avorter à de nombreuses reprises par peur de reproduire le comportement maternel. Sandrine par contre a deux enfants mais n'a jamais réussi à "garder" un homme ni même à aimer. Son coeur est sec et dur.
On a surtout ici l'occasion de voir trois actrices particulièrement bien choisies pour leur propension et leur aptitude à être grognons et irascibles. Les trois font merveille dans ce registre et chacune a à son tour son moment de bravoure explosif mais aussi quelques occasions de faire vibrer l'émotion. Je suis balaskophile sans condition. Marina Foïs joue les petits oiseaux perdus à la perfection et laisse exploser sa rage au moment où l'on s'y attend le moins. Et la bonne surprise vient également de Mathilde Seigner sombre et amère.
Dommage que la réalisatrice abandonne un peu brusquement ces trois femmes blessées, détruites. Comme s'il suffisait d'imposer un dialogue qui n'a jamais eu lieu pour reconstruire ce que tout ce temps perdu a abîmé.