Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

TOUT S'EST BIEN PASSÉ

de François Ozon **(*)

stillwater de tom maccarthy,cinéma  matt damon,camille cottin,abigail breslin,lilou siauvaud,tout s'est bien passé de françois ozon,andré dussolier,sophie marceau,géraldine pailhas

 

 

Avec André Dussollier, Sophie Marceau, Géraldine Pailhas, Hanna Schygulla, Charlotte Rampling

André est victime d'un AVC. Ses filles Emmanuèle et Pascale se relaient à son chevet. Son état empire puis s'améliore et lorsqu'il est de nouveau en état de communiquer, il demande à Emmanuèle de l'aider à mourir. Quand ce genre d'évènement survient, la maladie d'un parent, son désir d'en finir, la vie en est forcément bouleversée.

Le film est l'adaptation du roman éponyme d'Emmanuèle Bernheim dans lequel elle décrivait comment elle a aidé son père à mourir. Je n'ai pas lu le livre, je ne peux donc dire si le film lui est fidèle. J'ai trouvé que le réalisateur ne traitait pas le sujet dossier de l'euthanasie ou du suicide assisté. La question se limitant plutôt à : doit-on respecter la volonté de papa ou tout faire pour qu'il change d'avis ? La réponse est dans le film après un moment d'hésitation. Ozon y introduit un mini suspense dans le dernier quart d'heure : va-t-on réussir à partir en Suisse où le suicide est autorisé ?

On est chez les nantis. Pour mourir dans la dignité il faut sortir 12 000 €. "Comment font les pauvres ?" s'exclame André. On se passerait bien de ce genre de blagounette. Mais c'est André Dussollier qui la balance, alors ça passe.

Cela dit, osciller constamment entre drame et comédie rend le film étrange. Tout comme l'insistance sur le règlement de comptes entre les soeurs (relativement complices) et le père. Comme si pour avoir des exigences il faudrait avoir été exemplaire. Il y a quelques flash-backs qui tendraient à montrer qu'André n'était pas un père idéal et qu'il portait un lourd secret représenté par le personnage de Grosse Merde interprété par Grégory Gadebois... Lors des flash-backs, la seconde fille et la mère (ici en phase très avancée de démence) sont absentes. Lorsque finalement les soeurs sont d'accord pour respecter la volonté de leur père, tout se fait de façon assez froide, sans réelle discussion. Et le père semble lui tout requinqué voire joyeux de pouvoir choisir sa mort et d'en fixer la date. Ce n'est finalement pas tant qu'il veuille mourir mais qu'il ne veut pas continuer à vivre dans ces conditions, diminué, avec une élocution devenue difficile et sans pouvoir marcher. L'un des moments les plus touchants étant celui où il a souillé son lit sans pouvoir rien faire.

Malgré ces réserves, j'ai apprécié le film pour ses acteurs et leur interprétation. Géraldine Pailhas, étrangement métamorphosée en Juliette Binoche (physiquement) passe de son rôle récurrent de femme trompée à celui de fille délaissée et moins aimée. Cela dit c'est sa meilleure interprétation depuis toujours longtemps et en plus son personnage porte un superbe prénom. André Dussollier joue un personnage 10 ans plus âgé que lui. Il est comme toujours irrésistible. Sa façon presque turbulente d'aborder sa fin prochaine, tel un galopin farceur est impressionnante mais avec sa belle vitalité même cloué au fauteuil, on a du mal à croire que cet homme est mourant. Quant à Sophie Marceau... elle est le pilier du film. La caméra d'Ozon en est amoureuse et on la comprend. Elle est superbe, magnifique, forte et touchante. C'est quasiment un reportage sur Sophie Marceau et son personnage, ses problèmes aux yeux, ses séances sportives, son travail d'écrivain, ses relations avec Serge Toubiana, son homme... c'est agréable à voir (si on aime Sophie Marceau ce qui est mon cas) mais un peu hors sujet.

Sans me relire, j'ai le sentiment de donner un aperçu négatif du film alors que je le trouve très fréquentable. Désolée, mais je suis sûre que vous allez comprendre mes atermoiements.

Commentaires

  • C'est vrai que le spectateur qui s'attend à voir un film traitant du choix de mourir sera "déçu". La décision semble être vite acceptée par tout le monde sans grande discussion. Les seuls problèmes évoqués sont d'ordre technique et comment mettre en place ce droit à mourir dignement sans casser les pieds à tout monde... Tout ça pour un petit AVC qui avec de la re-education.... J'adore la confrontation à l'hôpital Rampling/Dussolier.

  • Très bien vu ce que tu dis. Je n'ai pas osé être si radicale mais il est vrai qu'il semble en pleine forme. Je n'ai pas osé parler d'un "petit" AVC mais je sais qu'il peut être beaucoup plus invalidant.
    Je trouve que Charlotte Rampling joue un peu trop les femmes effrayantes ces derniers temps. En tout cas la mort semble lui faire très peur à elle.

  • Petit AVC devait aussi être entre guillemets.. Plusieurs dans la famille je ne voulais pas minimiser les séquelles possibles... Charlotte Rampling m à presque fait peur...

  • J'avais compris :-) moi aussi j'ai hélas des AVC plus violents autour de moi.
    Moi, elle m'a fait peur.

  • Coucou Pascale
    Emmenée par une amie voir ce film (que je n’aurais pas choisi ) agréablement surprise voire même bluffée par Sophie Marceau Le rôle n’est pas évident On y croit Elle porte le film Dussolier Super Bref il ne se passe pas grand chose et pourtant Ce film est profond je trouve Bcp de messages sur la vie la maladie la mort Et dussolier que ses beaux-parents traitaient d’homosexuel …. Bref un film que je garderai en mémoire longtemps je pense Bises Pascale

  • Bonjour Marijo.
    J'ai trouvé que c'était plus un film sur les acteurs que sur le thème.
    Cela dit on se pose quand même des questions sur sa propre finitude.
    Bon week-end.

  • Evitable en effet.

  • Je pense faire l’impasse moi aussi. Pourtant, tu m’as donné envie de le voir. Et puis Ozon, c’est mon registre. Je le garde en plan B.

Écrire un commentaire

Optionnel