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COEURS VAILLANTS / HOMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS / DON JUAN

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COEURS VAILLANTS de Mona Achache ***

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avec : Camille Cottin, Maé Roudet-Rubens, Léo Riehl, Ferdinand Redouloux, Lilas Rose Gilberti, Asia Suissa Fuller, Luka Haggège, Swann Arlaud

En juillet 1942, 6 enfants échappent à la Rafle du Vél d'Hiv grâce à Rose, Conservateur des Oeuvres d'art du Musée du Louvre. Elle emmène les enfants au Château de Chambord où sont cachées les oeuvres d'art du Louvre. Elle doit les faire passer en zone libre le lendemain. Mais des allemands font irruption au château obligeant les enfants à se dissimuler dans les environs marécageux en attendant de pouvoir rejoindre la zone libre.

Très agréable surprise que ce "petit" film jamais nunuche qui parle, à hauteur d'enfants selon la formule, d'une période traumatisante. Dans la première partie les enfants sont cachés dans un château merveilleux dont ils parviennent, en désobéissant, à explorer quelques zones. Pour le spectateur, admirer ce monument incroyable situé en pleine Sologne offre des points de vue admirables et une approche parfois onirique des événements qui s'y déroulent. Dans la seconde partie, les enfants doivent quitter les lieux en catimini en pleine nuit et s'installer dans une cabane dans les bois.

La réalisatrice s'inspire des souvenirs d'enfance de sa grand-mère qui a échappé au pire, si ce n'est sans doute la mort de ses parents. Le reste provient de son imagination mais puisqu'elle s'est entourée d'une troupe de petits acteurs tous formidables et très justes, on suit avec émotion et en tremblant parfois leurs mésaventures d'enfants tellement sages qui parfois laissent libre court à leur immense chagrin.

Les images sont superbes. Le cadre s'y prête, c'est l'été, il fait beau et la nature est belle. C'est trop beau pour être vrai mais le film n'élude pas la peur et les dangers. Camille Cottin en Juste un peu bourrue qui fume clope sur clope a abandonné tout glamour et tout humour. On y croit. Ainsi qu'aux jolies scènes apaisantes, comme celle où les enfants qui ont découvert un trésor : des BD de Coeurs vaillants, s'isolent chacun dans un coin pour lire, la seule distraction qui leur sera offerte au cours de leur périple parfois dramatique.

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HOMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS d'Audray Dana ***

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Avec Marina Hands, Thierry Lhermitte, Laurent Stocker, Pascal Demolon, Michaël Gregorio, François-Xavier Demaison, Ramzy Bedia, Max Baissette de Malglaive

Sept hommes, de 17 à 70 ans, très différents mais qu'une dépression nerveuse vont rapprocher malgré eux s'inscrivent pour une thérapie de groupe (une groupe d'hommes exclusivement) de quatre jours en pleine nature. A leur arrivée, ils découvrent que le Coach Omega est une femme, ce qui les désoriente encore davantage. Et la jeune femme a des méthodes pour le moins radicales pour aider ces hommes souvent récalcitrants à aller mieux.

Après le consternant Sous les jupes des filles de la même actrice/réalisatrice je ne m'attendais pas à une si jolie surprise. Je n'ai constaté que tardivement que le film était d'Audrey Dana et je ne me serais sans doute pas rendu à la projection si je l'avais su, compte tenu de ma fâcheuse première expérience. J'aurais eu tort. Je fais partie (depuis quelques années) de ceux que la vue d'un arbre ou de beaucoup de chlorophylle apaise. Et ce film tourné en pleine nature sauvage, le Vercors, zone blanche où les ondes iphoniques ou smartiennes ne passent pas, est d'abord un régal pour les yeux.

Vous l'imaginez bien dans ce portrait de groupe d'hommes avec coach féminine, les incompatibilités voire antipathies initiales vont progressivement s'apaiser et donner lieu à une forme de solidarité et d'empathie. ça fait du bien. Chaque personnage a dans sa vie surmenée développé des angoisses, du stress, des peurs, des phobies. La réalisatrice démontre que les femmes ne sont pas les seules à devoir affronter leurs émotions et leur charge mentale. C'est bien vu.

Hippolyte (Thierry Lhermitte parfait, en belle forme) dépressif au fond de son canapé ne se remet pas de la mort de sa femme. Romain (Ramzy Bédia) hypocondriaque, a une peur panique de la castration. Noé (Michael Gregorio, belle surprise) ne parvient plus à gérer un quotidien de jeune père et une mère maltraitée qui refuse de quitter son mari. Michel (Laurent Stocker, touchant) conducteur de métro qui vit la plupart du temps sous terre est victime de terribles crises d'angoisse. Antoine (François-Xavier Demaison) avocat homosexuel ne sait comme annoncer à ses parents que son mari et lui veulent adopter un enfant. Eliott enfin, (Max Baissette de Malglaive) vit difficilement le fait d'être un jeune adulte dans un corps d'enfant.

Et voilà, en "lâchant prise", la grande méthode à la mode, ces hommes vont se reconnecter à la réalité et faire preuve rapidement d'un beau sens du partage et de la collectivité. Aidés en cela par une coach déjantée et ultra positive qui va elle aussi devoir affronter des moments difficiles.

Le casting aux petits oignons est en grande forme et les répliques parfois improvisées il paraît sont un régal. Les discours misogynes, homophobes sont remis délicatement dans le droit chemin. L'écologie, le bien être, les bienfaits de la vie au grand air ne sont pas assénés de manière plombante.

C'est très drôle, parfois touchant. Marina Hands est charmante, délicieuse, très amusante.

J'ai beaucoup apprécié.

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DOM JUAN de Serge Bozon **

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Avec Tahar Rahim, Virginie Efira, Alain Chamfort

Don Juan ici s'appelle Laurent, il a les traits de Tahar Rahim (mal coiffé, mal rasé, mal habillé) et se retrouve seul à la mairie le jour de son mariage. Julie, c'est Virginie Efira la divine, a préféré aller au café se faire offrir non pas un verre mais de la musique. Dès lors, Laurent voit l'élue de son coeur absolument partout, dans toutes les femmes qu'il croise, même celles assises à la terrasse d'un café, partout vous dis-je.

J'entends parler de film féministe tout ça parce que c'est le mec qui se fait plaquer et que toutes les femmes prenant l'apparence de la plaqueuse repoussent le Don Juan ! C'est un peu court jeune homme non ? J'ose espérer que le féminisme est autre chose qu'une petite histoire de vengeance ou d'inversion des rôles.

Mise à part cette petite absurdité redondante (il est de bon ton d'inclure du post #metoo dans beaucoup d'intentions scénaristiques) que dire de ce Don Juan assez opaque. La grosse surprise vient de ce que parfois Tahar Rahim se met à chanter. Des chansons pas faciles, comme si Michel Legrand avait laissé une partition inachevée. C'est très surprenant et difficile de savoir s'il faut sourire ou comment apprécier la prestation effectuée avec le plus grand sérieux.

Je dirais qu'on est souvent au bord du ridicule sans vraiment y sombrer tout à fait mais le tout est assez déconcertant voire embarrassant et ne mène finalement à pas grand chose.

Virginie Effira a dû beaucoup s'amuser à changer mille fois d'apparences puisqu'elle incarne toutes les femmes. Comme toujours elle est magnifique et offre l'une des rares séquences émotion lorsqu'elle se met au piano pour chanter et s'adresser son papa. Ce dernier est étonnamment interprété par Alain Chamfort, Commandeur élégant, véritable révélation du film.

On est loin de Demy ou des Chansons d'amour de Christophe Honoré et je ne pense pas que nous soyons nombreux à avoir vu ce film étrange.

Commentaires

  • ils ne me disent pas trop ces films. "Hommes au bord de la crise de nerf" d'audrey dana, pourquoi pas pour une séance solo semaine prochaine, tu en dis plutôt du bien :)

  • Oui c'était vraiment une agréable surprise.

  • Bonjour Pascale, je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas trop envie d'aller au cinéma en ce moment. Comme Aurore, le film d'Audrey Dana pourrait pourtant me plaire. Je verrai à mon retour de Sicile. Bonne après-midi.

  • Bonjour Dasola, ah mais je comprends qu'en Sicile les envies de cinéma passent au second plan.
    Bonnes vacances.

  • Je te sens de bonne composition avec ces films qui ne me tentent pas du tout. Camille Cottin en pseudo Rose Valland, ça me rappelle trop le consternant "Monuments Men" du père Clooney. J'ai vu la BA des "Hommes au bord de la crise de nerf" et j'ai cru qu'on était dans un spin off de Camping Paradis. Quant à Bozon, j'ai jamais trouvé ça tip top.

  • Bozon est un étrange garçon...
    Je ne connais pas Camping Paradis, je ne peux donc comparer.
    Et Coeurs vaillants n'a vraiment rien à voir avec les Monuments (revu récemment et vraiment pas terrible).

  • Les comédies font du bien. Pourquoi s’en priver ?!
    Monuments Men, un ratage c’est dommage. En ce moment sur Arte un documentaire : Le marché de l’art sous l’occupation. Chambord y est mentionné

  • Certaines oui. J'en vois dont je ne me parle même pas.
    Chambord est en haut de ma pile des visites.

  • "Don Juan" est très mauvais, je dirais même presque consternant, être bon acteur ne veut pas dire bon chanteur, les parties musicales redondantes et peu inventives, et surtout en quoi le personnage de ce don juan est-il séducteur ?!.. Quel ennui

  • Mais tout à fait... Tahar que je trouve vraiment charmant par ailleurs n'est pas à son avantage ici. Cette coiffure, ces costumes !!!
    J'ai trouvé les scènes de théâtre réussies.

  • Le premier me tente bien ; le deuxième je n'y aurais pas fait attention. Ton avis me fait dresser l'oreille ! par contre le dernier, pas du tout envie d'y aller.

  • Et bien oui ces hommes au bord de la crise de nerf voire pire m'ont bien émue... et fait rire.

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