Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES HARKIS

de Philippe Faucon ***

LES HARKIS de Philippe Faucon, cinéma, Théo Cholbi, Mohamed El Amine Mouffok, Pierre Lottin, Yannick Choirat

Avec Théo Cholbi, Mohamed El Amine Mouffok, Pierre Lottin, Yannick Choirat

En 1959, la guerre d'Algérie sévit depuis 5 ans et se prolonge. L'armée française recrute. De jeunes algériens sans travail et sans possibilité de subvenir aux besoins de leurs familles s'engagent.

Ils seront appelés "harkis" ou supplétifs. Mal armés et mal formés au combat, leur sort à l'issue de la guerre et après les Accords d'Evian de 1962 est une des hontes de la France toujours pas ou mal digérée. Après le départ de l'armée française, les harkis furent considérés comme collabos en Algérie et pas les bienvenus en France à laquelle ils demandaient asile pour eux et leur familles. Bien que les Accords d'Evian devaient garantir leur sécurité, ils ont fait l'objet de massacres abominables.

Philippe Faucon nous avait habitué au travers de son beau cinéma qui évoque toujours plus ou moins le pays où il est né à nous parler avec douceur. Que ce soit pour La Désintégration, Dans la vie ou Fatima ses personnages étaient toujours dignes et doux. Ici derrière un certain fatalisme, on sent la tristesse et la colère. Ses personnages qui finiront abandonnés sont calmes et silencieux. Seul un jeune lieutenant français fera son possible en désobéissant aux ordres pour les aider à quitter l'Algérie et rejoindre la France.

On aurait pu attendre une grande fresque de 2 h 30 au moins (Olivier si tu me lis...) pour évoquer l'histoire complexe et terrible des harkis. C'est d'ailleurs un peu frustrant pour une fois que le film soit si court car Philippe Faucon choisit le défi de nous balancer l'essentiel en 82 minutes sans fioriture, sans pathos avec néanmoins quelques scènes fortes et effrayantes de tortures, d'exécutions, d'interrogatoires musclés. Mais aussi de grande tension lorsque ces hommes qui savent que la guerre est finie attendent d'être éclairés sur leur sort. Le gouvernement et l'armée français ne sont pas montrés sous leur meilleur jour...

On aurait aimé que le réalisateur s'attarde sur les personnages qu'il survole mais il a préféré l'épure et la sobriété. Son film et ces personnages dont le grand tort est de ne pas avoir choisi le bon camp n'en sont pas moins bouleversants pour autant.

Commentaires

  • Ai failli manquer ce film à cause de problème technique dans notre cinéma habituel.
    Le sujet a déjà été traité noament en téléfim mais traitant surtout du rapatriement.
    La le réalisateur nous entraîne au milieu de la gare ou chacun cherche a faire gagner son camps.
    Oui P Faucon aurait pu s'attarder plus sur les destinées individuelles de chacun. Mais les chiffres sont effrayants : 90 000 harkis rapatriés en France et qui ne seront mêlés à la société de métropole qu à la fin des années 70 et environ 50 000 victimes sur place après les accords d Evian...

  • Je me suis présentée aussi le jour de la panne technique :-) heureusement j'ai pu revenir.
    Le sort de ces personnes est vraiment terrible. Bien qu'il ne s'attarde pas, la scène où ils attendent tous d'être fixés sur leur sort est bouleversante.

  • Oui les scènes les moins brutales sont parfois les plus dures.. Désolé certaines coquilles dans mon 1er message. Maudit correcteur qui a remplacé guerre par gare !!

  • Cette scène est l'une de celles qui me reste.
    Mes yeux et mon cerveau ont rectifié :-)

  • Je vais peut-être paraître un peu dur avec ce film, mais, étant donné que j'apprécie en général le travail de P. Faucon, je ne peux que dire ma déception. Le sujet n'est qu'à moitié traité. On se doute bien qu'un long-métrage seul ne suffit pas à aborder tous les aspects du drame des Harkis mais, compte tenu de la relative brièveté de ce film, il restait de la place pour donner plus de corps et de subtilité à l'intrigue. De plus, ce n'est pas toujours bien joué et c'est une vision assez orientée de ce pan de l'Histoire.

  • Je suis bien d'accord sur la durée du film. C'est plutôt rare qu'on demande qu'un film soit plus long. J'aurais aimé savoir ce qu'ils deviennent en France.
    Le jeu d'acteurs ne m'a pas choquée du tout. Et j'estime que les Harkis méritent un film orienté.

  • Je suis totalement d'accord avec l'idée qu'on mette un coup de projecteur sur les Harkis (et même davantage)... mais pas avec le fait qu'on choisisse dans l'histoire de cette période le éléments au service d'une thèse. Certaines scènes sont clairement conçues pour "démontrer" quelque chose, pas pour évoquer de manière objective le déroulement de la guerre d'Algérie. Faucon m'avait habitué à plus de subtilité.

  • Je dirais que les réalisateurs ne sont pas des historiens et je suppose que leur vécu les rend parfois un peu moins objectif.

Écrire un commentaire

Optionnel