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UNE HISTOIRE D'AMOUR

d'Alexis Michalik ***

Une histoire d’amour

Avec Juliette Delacroix, Marica Soyer, Alexis Michalik, Pauline Bression, Léontine d'Oncieu

William, écrivain à succès et serial lover déménage pour la énième fois.

Sa soeur Katia le rejoint, en retard pour l'aider au déménagement. Katia croise le chemin et le regard de Justine et bien que cette dernière soit hétéro, elles tombent follement amoureuses l'une de l'autre. Mais, comme dit le poète (pardon je m'étouffe) : l'amour dure trois ans. Trois ans donc de folle passion qui mène à l'envie d'avoir un enfant. Qui va le porter ? Le hasard va décider. Et la vie, le hasard, les rencontres vont bouleverser le bel ordonnancement des choses. Les certitudes, les promesses, les jamais et les toujours vont exploser en vol.

Comédie romantique et mélodrame. Cancer, deuil, séparation, la barque est chargée mais il y a aussi de l'amour à gogo dans ce film qu' Alexis Michalik scinde en deux parties, mettant nos lacrymales à rude épreuve. La première partie est davantage consacrée à Katia, sa vie, ses angoisses, son amour, la seconde à William son frère, sa vie, sa dépression, son alcoolisme. Et malgré la somme de traumas et catastrophes qui s'abattent sur les personnages, je trouve que, contrairement à ce que j'ai lu plusieurs fois, le réalisateur ne cède ni au chantage affectif ni au voyeurisme. Les scènes d'agonie à l'hôpital avec recommandations définitives du mourant dans un dernier souffle et les évènements invraisemblables nous sont épargnées. De ce fait, je me vois pour la énième fois dans l'obligation de partager avec vous la phrase de Marcel Pagnol que j'aime tant et que je trouve tellement adaptée au cours de nos existences parfois malmenées : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins". Mais on pourrait aussi inverser l'affirmation dans les jours de grande euphorie ou d'enthousiasme incontrôlé : telle est la vie des hommes. Quelques chagrins, très vite effacés par d'inoubliables joies.

Après avoir adapté au cinéma avec une grande réussite, une de ses (nombreuses) pièces de théâtre Edmond, Alexis Michalik récidive avec cette histoire d'amour qu'il avait mis en scène toujours avec succès en 2020. Il a la bonne idée de ne convoquer aucune star sur le plateau mais de reprendre les interprètes de la pièce. Et il a raison, Juliette Delacroix et Marica Soyer dans les rôles de Katia et Justine sont merveilleuses. Pauline Bression et Léontine d'Oncieu dans les rôles de la fille de Katia et d'un adorable fantôme le sont tout autant. Le réalisateur s'attribue le rôle de William qui doit lui ressembler comme une goutte d'eau. Tour à tour exaspérant puis touchant, armé d'un humour irrésistible et souvent désenchanté, il donne de l'épaisseur à ce personnage de frère mélancolique.

Alexis Michalik sait nous prendre par la main pour nous raconter une histoire sans lourdeur, au bord des larmes et le sourire aux lèvres. La vie quoi.

Commentaires

  • Film très sobrea malgré le(s) les sujets abordés. J'aurais aimé du coup voir la pièce de théâtre dont le film est une adaptation. Les deux comédiennes le fantôme et l ado sont épatantes...

  • Malheureusement ce genre de pièces ne "tournent" pas en région... Je regarde la programmation théâtrale à Nancy. C'est du gros boulevard non ? De ce fait, je n'y connais pas grand chose en théâtre.

  • Je tiens ici à rendre hommage à ton courage, à ta force et à ta résilience.
    Pour moi un film qui ne fait qu'effleurer le cancer et/ou l'accompagnement est encore une épreuve trop impactante, il me faut encore plusieurs jours pour m'en remettre.
    Je me demande où tu trouves la force d'arriver à te confronter à ce type de situation en réussissant à ne pas t'y projeter, après ce que tu as vécu, l'énergie que tu y as mise et la douleur de ce départ, et je te le redis, je t'admire vraiment pour ça.
    Peut-être que le temps me permettra un jour d'y arriver moi aussi, mais pour l'instant, ce film n'est évidemment pas pour moi.
    Encore bravo pour ta force et ton incroyable belle humeur, qui rejaillit sur nous même dans ce type de situation.
    Je demande à tous de ne pas m'en vouloir si j'ai un peu plombé l'ambiance des commentaires de ce film, mais surtout, n'y voyez qu'un hommage à ta belle énergie.
    Je propose quand même moi aussi une correction qui me semble relativement appropriée, car nous devons continuer à avancer et à sourire, malgré tout : Telle est la vie des hommes. Quelques joies, parfois ébranlées par d'inoubliables chagrins

  • Oh mais que c'est gentil.
    Tant pis pour l'ambiance. Ce film n'attire pas les foules qui commentent manifestement ; ça restera entre nous :-)
    J'évite en règle générale les films ou les séries qui tournent autour de l'hôpital et de la maladie (à ce titre, le premier quart d'heure de Les âmes soeurs était pour moi absolument INSUPPORTABLE). Ici le réalisateur contourne plutôt bien l'endroit (l'hôpital) et le thème de la maladie. C'est traité avec, je ne dirais pas légèreté, mais recul et intelligence. Il ne nous fait pas pénétrer dans la chambre des mourants (oui, je spoile, il y en a deux) ce que d'autres réalisateurs auraient sans doute fait en convoquant les violons.

    En cherchant un film sur ce blog, pas plus tard qu'hier, je suis "tombée" sur avril 2014 et j'ai tout relu jusqu'en juin. J'ai pleuré deux heures. En fait, l'agonie a dû durer deux mois. "L'hôpital" s'est bien gardé de me/nous le dire nous faisant vivre des ascenseurs d'émotions invraisemblables.
    Comment j'ai fait ? Comment je fais ? C'est fou, personne ne me le demande jamais. Sauf toi aujourd'hui. ça me fait verser ma larmichette :-) Puisque je suis si gaie et si dynamique c'est que tout va bien non ?...
    Je crois en fait que l'humour m'a sauvée.
    Mais tu sais ce qui me manque le plus ? Rire. Plus personne ne me fait rire. Il faut dire que j'avais un clown à domicile.

    Je suppose que quelqu'un proche de toi (papa, maman ?) a été touché par le crabe. Tu l'évoques à mots couverts depuis quelque temps. Il n'y a que la mort des très proches je crois qui anéantit le temps. Quand je pense à "mes" morts et surtout à Mouche, j'ai toujours l'impression que c'était hier, il y a une semaine, un an... Donc le temps ne fait pas grand chose au manque, et le chagrin, il sommeille, il resurgit, toujours.

    En tout cas, merci de m'admirer, J'ADORE çA :-)))

    Et la phrase de Pagnol, on peut la retourner dans tous les sens on dirait.

  • Beaucoup aimé malgré ce passage au pathos facile un peu lourd (partie avec la succession de baiser en flash-backs)

  • S'embrasser ce n'est pas du pathos il me semble.

  • C'est bien de passer en retard, je m'attarde surtout sur vos deux commentaires, l'Arlésienne et toi et ... je vous tire mon chapeau. Il n'y a sûrement pas de recettes dans ces cas-là et on fait comme on peut. Je ne dis rien, mais j'y pense toujours quand je lis certains de tes billets, je n'ai pas oublié cette période d'échanges si forts. Je vous embrasse toutes les deux.

  • Merci Aifelle.
    Je sais que tu comprends toujours mes sous entendus.
    On ne refait pas sa vie on la continue ;-) et chacun a ses croix à porter. Je n'oublie jamais tes rdv medicaux et suis contente de suivre tes escapades qui me font baver. Surtout quand je vois les falaises blanches ou le petit port de Honfleur.

    Sinon... tu as vu le film ?

  • Merci Aifelle, et encore merci Pascale.
    J'ai entendu Bruce Toussaint qui semblait fusionnel avec sa maman et vient d'écrire un livre sur le fait que la société n'accepte pas le deuil (du moins, pas très longtemps). Et il a tellement raison...
    Il est clair que l'on ne peut pas passer notre temps à gonfler tout le monde avec notre chagrin, ni même, le temps passant, avec ces bouffées de vide sidéral qui remontent soudain, et souvent lorsqu'on s'y attend le moins.
    Surtout dans mon cas (c'est maman qui nous a quittés après un long et courageux combat, toujours avec le sourire...), où il est tout à fait normal que les parents disparaissent avant nous.
    Je suis navrée que mon commentaire t'ai amené à faire des recherches qui t'ont rendue triste. Parfois, on en a aussi besoin, de ces moments plus difficiles.

    Mais mon tempérament optimiste et enthousiaste (comme toi, Pascale) me remet sur le chemin : il faut bien avancer, car je pense que nos absents, qui nous ont tant aimés, n'apprécieraient pas d'imaginer que nous nous gâchons la vie à cause de la tristesse de les avoir perdus. Ils nous préfèrent un sourire aux lèvres et des pensées positives en tête, et des projets pour l'avenir.

  • Ah mais ce n'est pas ton commentaire qui m'a fait faire des recherches, je suis "tombée" par hasard sur un article d'avril 2014 et j'ai continué la lecture.
    L'entourage (sauf mon fils et ma petite fille qui ne se gênent pas pour parler de Mouche) se charge bien de faire en sorte qu'on ne gonfle personne :-) En général c'est plus du fait qu'il pense que si on ne parle de l'absent(e) c'est qu'il ne faut pas remuer le couteau en en parlant. Alors qu'en parler est ce qui fait le plus plaisir. Mais les périodes où je sanglote comme si "ça" venait d'arriver, je les passe seule. Personne ne sait.
    Je ne lis pas d'ouvrages comme celui de Brice ou Bruce, tu me mets le doute. Le deuil, je ne sais toujours pas ce que c'est. Un connard m'avait dit vers juillet 2015 : c'est bon ton deuil est fini tu as passé toutes les épreuves d'une année seule (Noël, Nouvel an, anniversaires...). J'avais acquiescé pour ne pas déranger aujourd'hui je lui rirais au nez. Je ne sais si son analyse est plus conne que drôle, peut-être les deux.
    Mouche lors d'une de nos conversations pas choupinettes au cours de laquelle je lui avais demandé : qu'est-ce que je vais faire sans toi si... ? Il avait répondu : tu vas vivre.
    Mouche...
    Maman avait laissé une lettre : ne soyez pas tristes trop longtemps.
    Je suppose que ta maman, idem. Mais on n'est pas obligées d'obéir :-)
    Moi je suis plus une pessimiste gaie qu'une vraie optimiste mais le résultat est le même je pense.

  • Merci l'Arlésienne :-)) Pascale, je n'ai pas vu le film, j'ai un mal fou à aller au cinéma en ce moment, il y a toujours un obstacle qui surgit. Cet après-midi je pense enfin pouvoir, j'ai 4 films à rattraper dare-dare, dont le russe qui vient tout juste d'arriver chez moi (le gars qui va demander pardon à des gens qu'il a torturés).

  • Aaaaah tu retournes le couteau dans la plaie avec le Captiaine Volkonogov... j'ai appris qu'il ne passerait pas chez moi. Je suis en rage contre les nouvelles administratrices du cinéma.
    J'ai vu sur l'Adamant et La conférence qui m'ont beaucoup plu. Mais comme tu sais, j'ai un invité :-) pas le temps d'écrire.

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