EXIT 8
de Genki Kawamura **(*)
JAPON
Avec Kazunari Nimomiva, Yamato Kôchi, Naru Asanuma
Comme chaque jour un homme se rend à son travail en empruntant le métro.
Lorsqu'il arrive à sa sortie habituelle, il se retrouve étrangement au point de départ. Au bout de trois tentatives, il lit des instructions laissées sur un mur : pour trouver la sortie il doit être attentif aux anomalies. S'il en voit une, il doit faire demi-tour. S'il n'en voit pas, il peut continuer. S'il se trompe il revient au point de départ. Le moment de panique et de doute passé, l'homme se calme et choisit plutôt de s'activer à trouver des solutions en respectant parfaitement les consignes.
Nous voici donc plongés une nouvelle fois dans une espèce de boucle (voir les récents Comme un lundi (raté) et En boucle (très réussi) qui piégeaient les personnages dans une boucle temporelle) sauf qu'ici le pauvre garçon ne doit pas cesser de marcher pour tenter de trouver la bonne sortie et la libération dans l'enfilade de couloirs, toujours les mêmes. Il s'agirait donc d'une boucle spatiale. A chaque fois qu'il doit tourner à gauche ou à droite et reprendre inlassablement le même chemin, on se demande ce qu'il va découvrir. A mesure qu'il avance, il croise un homme qui marche, un enfant, une femme... chacun l'aidant à progresser non seulement dans son chemin mais aussi dans sa pensée et son rapport à la parentalité.
Certains y ont vu "la critique d’une nation écrasée par ses conventions et la pression sociale", franchement, chapeau ! Moi, toujours engluée dans mon premier degré j'ai surtout profité d'un parcours ludique (le film est d'ailleurs l'adaptation d'un jeu vidéo), assez angoissant évidemment même si j'ai bien compris que le garçon devait mettre à profit ce temps de cerveau disponible pour prendre une grande décision.
C'est oppressant et à déconseiller aux claustrophobes, répétitif mais c'est le principe même de la boucle, sans être lassant. J'ai apprécié de m'immerger dans ce "jeu", d'essayer de décrypter les anomalies, d'apprendre, presqu'à mon insu, par coeur la liste de ce qui ne change pas d'un parcours à l'autre... Un bon moment. Avec l'acteur du petit miracle La famille Asada Kazunari Nimomiva beaucoup moins expressif ici.