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  • I don’t want to sleep alone de Tsai Ming Lang ***

    I Don't Want to Sleep Alone

    Hsiao Kang sans abri chinois (peut-être) se fait tabasser et s’écroule seul dans la nuit. Rawang travailleur bangladais, squatteur (peut-être) le recueille, le soigne, le lave, le regarde, se met à l’aimer. Chyi, serveuse dans un bar, regarde aussi Hsiao Kang et tombe sous le charme. Venu de nulle part, séducteur malgré lui, Hsiao Kang se relève !

    Nous sommes à Kuala Lumpur, il fait très chaud et brusquement une brume de pollution envahit la ville après un incendie. Et ce film devient une véritable expérience sensorielle. Il faut beaucoup de patience et de concentration pour y entrer, mais il vaut plus que le détour, il emporte dans un voyage insolite. Le réalisateur impose des plans fixes de plusieurs minutes parfois… où il ne se passe rien… jusqu’à ce qu’on s’aperçoive qu’il se passe au contraire TOUT et que ce temps qu’il prend est une bénédiction pour découvrir, comprendre et admirer ces personnages perdus et retrouvés ! Moite, sensuel, sexuel, muet (à 99 %), oppressant, ce film étrange au si beau titre parle d’amour.

    I Don't Want to Sleep Alone
  • Cœurs perdus de Todd Robinson **

    Coeurs perdus - James Gandolfini et John Travolta
    Coeurs perdus - John Travolta et James Gandolfini

    Elmer C. Robinson (grand-père du réalisateur dans la vraie vie) flic anéanti et rongé de culpabilité par le suicide inexpliqué de sa femme reprend du service lorsqu’un couple de tueurs sème la mort dans tous les Etats-Unis.

    Ray (Jared Leto, bof) est une sorte de gigolo « qui s’la pète » et se montre irrésistible auprès de veuves ou de femmes seules qu’il dépouille après les avoir séduites. Il rencontre Martha (Salma Hayek, bof), mante religieuse. Associés, amoureux, ils vont continuer leur œuvre de carnage.

    La partie policière est de très très loin supérieure et convaincante à la partie tueurs, ce qui est sans doute dû au fait que les deux acteurs manquent un peu d’épaisseur pour interpréter deux psychopathes, malades mentaux, voire débiles profonds aussi barrés et sadiques que Ray et Martha. Dommage.

    Par contre, John Travolta (j’avoue une fois encore un très gros penchant pour cet acteur… faible femme que je suis !) en flic brisé d’amour qui traverse le film d’une démarche lourde, accablé de chagrin mais néanmoins obstiné est tout simplement parfait. Face à lui James Gandolfini est très à la hauteur également. Le plaisir qu’on prend à ce film, outre la très belle reconstitution, musique jazzie incluse, des années 40 tient à leur interprétation sobre, discrète, mais efficace et soignée.

     

  • Festival du Film de Cabourg - Journées romantiques, journées européennes...

     Le magazine de cinéma Studio a organisé un concours il y a quelques semaines :

    « Soyez membre du jury des courts-métrages au Festival du Film de Cabourg »…

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    Armée de mon infatigable passion et de ma plus belle plume (en forme de clavier) j’ai adressé trois pages brûlantes de ferveur cinéphile au journal.

    J’ai appris il y a quelques jours que j’étais « l’Elue » et que je ferais partie de ce jury. J’essaie depuis de tempérer ma stupéfaction, mon bonheur, mon enthousiasme, ma gratitude, mon impatience, ma chance, ma béatitude et mon exaltation… IMPOSSIBLE.

    C’est donc complètement dans un état second que je vous transmets cette information… et d’autres encore beaucoup plus précises et informatives.

    Je serai donc, dans les pas de Marcel Proust et sur la promenade à partir de mercredi prochain. J’y retrouverai Sandra qui a déjà été membre de son jury des courts métrages en 2002 et qui y est retournée en 2005, car d’après elle, ce Festival est particulièrement convivial, il projette des films de qualité qui peuvent satisfaire autant les cinéphiles avertis que les simples amateurs de cinéma de divertissement.

    La compétition de courts métrages est un moment fort de ce festival. Le film primé en 2002 « J’attendrai le suivant » de Philippe Orreindy avait ainsi été sélectionné aux Oscars.

    32 films seront projetés dont 8 en compétition.

    4 sont signés par des réalisateurs français : Eric Guirado,  Olivier de Plas, Céline Scammia et Julie Delpy.

    Le chanteur Christophe animera la soirée d’ouverture, je vous la commenterai bien entendu au retour.

    Andrzej Zulawski présidera le jury des longs métrages qui sera  composé de :

    Sagamore Stévenin et Anne Consigny Agnès de Sacy, Yves Marmion, Colo Tavernier, Roxane Mesquida.

    Ce jury décernera le Grand Prix du Festival de Cabourg 2007. 

    Le jury des courts métrages présidé par Laure Duthilleul sera composé :

    d’Aymeric Cormerais (prix d’interprétation masculine pour le court métrage Béa de Romuald Beugnon l’an passé), Alice Taglioni, de Nicolas Ronchi, Sarah Biasini...et… Moi-même !

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    Le prix de la jeunesse, quant à lui, sera parrainé par Bérénice Béjo et Johan Libéreau

    Sont notamment attendus cette année:

    Fu'ad Ait Aatou, Aure Atika, Frédérique Bel, Biyouna, Sandrine Bonnaire, Elodie Bouchez, Michel Boujenah, Catherine Breillat, Guillaume Canet, Amira Casar, Antoine de Caunes, Emma de Caunes, Nicolas Cazalé, Christophe, Marion Cotillard, Pol Cruchten,Julie Delpy, Léa Drucker, Daniel Duval, Nicolas Duvauchelle, Vincent Elbaz, Pascal Elbé, Jacques Gamblin, Eric Guirado, Guillaume Laurant, Lio, Virginie Ledoyen, Sara Martins, Georges Moustaki, François Ozon, Olivier de Plas, Clémence Poésy, Céline Sciamma, Mathilde Seigner, Jonathan Zaccaï, …

    Je vous informerai du reste à mon retour, vous raconterai l’ambiance et bien entendu, le plus important, les films que j’ai vus !

  • Dialogue avec mon jardinier de Jean Becker **

    Dialogue avec mon jardinier - Jean-Pierre Darroussin et Daniel Auteuil

    A l’occasion d’un retour aux sources dans la maison de son enfance en vue d’un divorce annoncé, Monsieur « Dupinceau », un peu autodidacte, un peu artiste raté/maudit, très très parisien, retrouve un copain d’enfance Monsieur « Dujardin » qui n’a jamais quitté le terroir de sa campagne profonde. Les deux anciens camarades qui avaient usé leurs fonds de culotte sur les bancs de la communale reprennent une conversation interrompue il y a quelques décennies, échange leurs points de vue sur le monde, la vie, les êtres, confronte et compare leur mode de vie… et c’est bon, et c’est doux, et c’est drôle, et c’est émouvant. Naïf, et plein de bons sentiments, oui et alors ? Ne boudons pas, respirons à pleins poumons l’air de la campagne, écoutons le bon sens populaire un peu candide, arrêtons nous un peu et, malgré une mise en scène pépère, admirons en retenant notre souffle deux Acteurs qui, le temps d’un joli film qui fait du bien, sont entrés en harmonie totale l’un avec l’autre ! Impressionnant.

    Je n’ai pas lu le roman d’Henri Cueco dont est tiré le film mais le plus grand tort de Jean Becker selon moi est de n’avoir pas supprimé purement et simplement TOUS les autres intervenants de l’histoire dont TOUS les personnages (sacrifiés) sont d’ailleurs TOUS mal interprétés, à l’exception de la très belle et douce « femme du jardinier » Hiam Abbass… pour ne garder que ce huis clos au grand air (qui occupe heureusement les trois quarts du film) et le face à face délicieux de Daniel Auteuil (sobre, admiratif, amical, parfait…) et de Jean-Pierre Darroussin (magnifique, drôle, touchant, évident…) !

    Le parigot contre le péquenaud, c’est caricatural ? Et alors, les deux acteurs semblent s’être fondus avec gourmandise dans leurs personnages pour savourer et nous offrir avec beaucoup de subtilité et de sensibilité des dialogues calmes, lumineux, déroutants et drôles ! Leur complicité, leur complémentarité, leur connivence, leur intelligence font plaisir à voir !

    Respirez !

    Dialogue avec mon jardinier - Daniel AuteuilDialogue avec mon jardinier - Jean-Pierre Darroussin
  • Tehilim de Raphaël Nadjari **

    Tehilim - Yonathan Alster et Michael Moshonov

    Le père, la mère, deux fils, Menachem et David… une famille ordinaire à Jérusalem aujourd’hui. Les enfants se chamaillent sous les yeux agacés et impuissants des parents ! Mais c’est la vie qui va, contraignante et douce à la fois avec sa routine quotidienne et la promesse d’un shabbat rayonnant. Un matin, le père emmène ses enfants à l’école. Il perd soudain le contrôle de son véhicule et termine brusquement sa course dans un arbre. Le petit David est inconscient et le père, incapable de bouger envoie son fils aîné chercher du secours. Lorsqu’il revient, le père a disparu. C’est de cette disparition dont il s’agit ou plutôt de l’absence qu’elle provoque et de la difficulté pour ceux qui restent d’y faire face. Le spectateur comme la famille ne sauront jamais ce qu’est devenu ce père, ce mari… enlèvement, fugue, meurtre !

    Dès lors, on assiste au quotidien devenu éprouvant, l’incertitude de l’avenir (la mère ne travaille pas, le compte bancaire de l’absent est (étrangement) bloqué après sa disparition), le petit David fait d’épouvantables cauchemars, l’aîné Menachem, adolescent voûté et boutonneux (qui se révèlera par la suite pas bien malin…) se fracasse contre tous les murs qui lui barrent la route au lieu de lui ouvrir, l’amour, la religion, le manque du père admiré…

    C’est beau, fort, simple, touchant et infiniment réaliste. Ancrée dans le réel et la modernité, cette famille ordinaire confrontée à une situation extraordinaire ne peut se défaire de l’emprise de la famille et de la religion. Le père du disparu décrète que la maison doit devenir un lieu de prières et de rencontres à la gloire de l’absent, pour le faire revenir…

    Le cinéaste présente son film comme une réflexion sur le judaïsme : "Le judaïsme n'est pas une solution, c'est un environnement de questions qui exigent plus qu'un engagement. Il exige l'intelligence au-delà du fait religieux. C'est un paradoxe, et ce paradoxe est son essence ». Effectivement, il faut savoir et pouvoir prendre du recul par rapport à ces textes emprunts de sagesse mais aussi de mystère et parfois d’obscurité. Les vérités que le grand-père assène à son petit fils sur le bien et le mal (pas d’autre alternative…), la charité etc… qui pour la mécréante que je suis ressemble plus à de la superstition, le jeune garçon les reçoit en pleine face au tout premier degré… ce qui le conduit à faire pas mal de conneries. C’est dans cette partie que ce (beau) film est le plus faible car d’après moi le jeune Menachem, sensé être un ado de 15/16 ans je pense… en paraît 10 de plus. Et surtout, son attitude dos voûté-semelles traînantes finit vraiment par lasser au lieu d’évoquer l’obstination. On a envie de lui dire : « redresse-toi » et aussi, et surtout : « tu pourrais réfléchir avant d’agir ??? »… même si les réactions induites par des situations douloureuses sont les moins critiquables possibles, je trouve que l’acteur est un peu limité pour ce rôle écrasant. C’est le petit frère, tout à fait étonnant, qui semble le porter et lui offre l’occasion à plusieurs reprises de bien belles scènes !

    Dommage aussi d’avoir renoncé au titre initial plus long, certes, mais encore tellement plus énigmatique : « Tehilim pour David Frankel ».

    En 2005, « Avanim » du même réalisateur avait été un de mes films préférés de l’année ; celui-ci confirme que ce réalisateur va continuer (malgré les réserves) à nous proposer du bien beau cinéma.

  • Les blogs qui comptent...

     

    C'est avec surprise et stupéfaction que j'ai appris par Sandra que "Sur la route du cinéma", mon blogamoi, était référencé dans Le Guide des Relations Presse et de la Communication 2007 qui vient d'établir la liste des 70 blogs français qui comptent, toutes catégories confondues (liste complète reprise ici).

    Qui comptent pour quoi, qui comptent pour qui ??? Je n'en sais rien et (rassurez-vous) je mesure tout l'aspect subjectif d'une telle liste !

    Ce blog compte pour moi et  si vous le lisez, peut-être compte t'il un peu pour vous ! Tant mieux.

    Ma seule ambition est de vous donner envier d'aller au cinéma après que j'y sois allée moi-même. Vous faire partager mes coups de coeur, mes émotions, ma fascination, et aussi parfois (hélas !) mes coups de gueule, voilà la motivation qui m'incite à continuer d'écrire le plus régulièrement possible !

    BIENVENUE SUR LA ROUTE DU CINEMA :

  • Les chansons d'amour de Christophe Honoré****

    Pour me laver les yeux et la tête du (très) mauvais film vu hier, j'ai revu ces magnifiques chansons d'amour qui racontent toutes la même histoire et pourtant une histoire différente à chaque fois. C'est un film troublant, désespéré, lumineux, drôle, tragique et bouleversant... avec des acteurs, des filles et des garçons qui conjuguent à tous les temps le verbe aimer !

    La palme de la présence "i.r.r.e.s.i.s.t.i.b.l.e." revenant sans hésitation à Grégoire Leprince Ringuet.

    Regardez, écoutez, courez-y :

     

  • 88 minutes de Jon Avnet °

    Une jolie fille en string se fait torturer, violer puis assassiner sous les yeux de sa jolie sœur en string. Jon Forster est arrêté puis doit être exécuté SAUF que curieusement, les meurtres avec la même mise en scène macabre (les filles sont en string accrochées par un pied tête en bas…) reprennent, semant le doute et la terreur. Jack Gramm, éminent expert en psychiatrie criminelle entouré de plein de jolies filles en string (et parfois sans),  à l’origine du verdict létal reprend du service. Il reçoit en outre un étrange coup de fil (bouououh, ça fait peur, la voix est modifiée dans le téléphone… que deviendraient les films sans le téléphone portable ???) qui lui annonce qu'il ne lui reste que  88 minutes à vivre… et patati et patata…

    Bon, quand on voit ce truc on se dit que, cinématographiquement parlant, les histoires de killer serial ont été essorées jusqu’à la dernière goutte de sang versé dans la plus abracadabrantesque mise en scène ! Quand on voit « Zodiac », on se dit que non, pourtant.

    En tout cas, ici, dès la scène d’ouverture minable, avec deux pauvres actrices très, très approximatives, on se dit : « ouille, aïe, aïe… !!! ». Soit, passons, c’est couillon et calamiteux, on va pas en faire un cake.

    MESSAGE PERSONNEL U.R.G.E.N.T. pour Al Pacino :

    Mon très Cher Al,

    Arrête tes conneries s’il te plaît. Il y a une chose magique que tu sais faire… une chose inouïe qui coule dans tes veines ; ça s’appelle LE CINEMA ! Tu te souviens, tu as été Bobby, Michaël, Franck, Richard III, et Carlito, Carlito, Carlito ? Tu t’en souviens quand même ???

    Alors : action, réaction… avant que je m’énerve !

    P.S. : change de coiffeur !