3 hommes et 2 femmes sont amis depuis des années, des décennies même. Leur particularité est d'avoir entre 70 et 80 ans environ. Mais leur amitié n'a jamais été entamée, ni par les années qui s'accumulent ni par les quelques coups de canif dans certains contrats comme nous l'apprendrons au cours de l'histoire. Suite à un ennui cardiaque Claude est "placé" dans une maison de retraite par son grand fils de 50 ans qui s'inquiète. En lui rendant visite, ses amis réalisent qu'il est dans un mouroir et refusent de l'y laisser. Ils décident donc, pour prendre soin des uns et des autres, de s'installer tous ensemble dans la grande maison de Jean et Annie avec Jeanne et Albert qui lui, commence à perdre un peu la carte...
Ce film serait presque une bouffée d'air pur s'il ne fichait autant le cafard et après avoir vu l'horreur qui parle des 30/40 ans récemment, loin de moi l'idée de faire du "vieillisme" pour contrer le jeunisme ambiant ! Il n'en demeure pas moins que le film précédent m'a semblé interminable alors que j'ai passé 1 h 36 formidable en compagnie de ces vieux. Car ici, même si la réalisation n'a rien de révolutionnaire, les thèmes abordés sont pour le moins largement tabous au cinéma et on ne prend pas de gants mapa (ceux qui ont vu l'horreur comprendront !!!) pour appeler un vieux un vieux ! Car c'est ce qu'ils sont ces 5 là, vieux, voire très et pas bien en forme pour certains. Alors évidemment cette chronique manque de rythme mais le tempo est largement compensé par l'énergie du casting quatre étoiles réjouissant qui n'éprouve aucun embarras à parler parfois crûment de la sexualité de leur troisième quatrième âge, de la mort, de leur "avenir" à très court terme... Cela brise le coeur parfois car il me semble difficile de ne pas s'identifier ou identifier une situation que chacun peut connaître et que la société et la famille ne résolvent pas.
Néanmoins, cela fait un bien fou de retrouver Claude Rich en vieux bourreau des coeurs qui s'interroge encore sur son pouvoir de séduction, le lunaire Pierre Richard tout perdu et aux prises avec une mémoire qui décline de jour en jour, Guy Bedos qui n'a rien perdu de sa colère militante, Géraldine Chaplin adorable vieille dame qui emploie encore les artifices d'une jeûnette pour calmer son colérique époux, et puis Jane Fonda si belle, si positive qui envisage la mort en souriant, mais dans un joli cercueil rose.