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jacky berroyer

  • AMOUR ET TURBULENCES de Alexandre Castagnetti *

    Amour & Turbulences : affiche Ludivine Sagnier, Nicolas Bedos

    Julie rentre à Paris après un séjour à New-York. Dans l'avion, elle se trouve placée juste à côté d'Antoine qu'elle a quitté trois ans plus tôt. Antoine bambocheur de première ne s'est pas remis de cette rupture et son meilleur ami lui conseille de mettre à profit les 7 heures de vol pour reconquérir la belle. Mais Julie doit se marier dans une semaine. L'affaire n'est donc pas aisée.

    Comédie sentimentale américaine à la française, ou française à l'américaine, difficile de trancher. En tout cas, tous les ingrédients incontournables tournent en boucle et piétinent. Le réalisateur qui enferme ses personnages dans l'avion choisit le flash-back pour nous faire revivre la rencontre, l'amour puis la rupture des deux tourtereaux, avec parfois les mêmes événements relatés du point de vue de chacun. Rien de bien neuf si ce n'est quelques trucs de mise en scène plutôt sympas et élégants. Et pour une fois le copain relou n'est pas obèse même s'il ne parvient pas à "pécho" et, miracle... il est parfois drôle, merci Jonathan Cohen. Mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi les scénaristes se sentent forcément obligés d'humilier un personnage (pauvre Arnaud Ducret !). Au début, Julie téléphone à son fiancé qu'elle couvre de "je t'aime" et "tu me manques, j'ai hâte de te retrouver". Ledit fiancé est alors un type tout ce qu'il y a de plus charmant et fréquentable. Comment se fait-il qu'à l'arrivée, la demoiselle se retrouve face à un connard insupportable ? Est-il indispensable, est-ce drôle de prévoir un mariage pour le faire annuler et faire passer le fiancé pour le dernier des abrutis (pauvre Arnaud Ducret, bis !). Bref.

    Antoine est donc un type qui "drague tout ce qui bouge, et même ce qui ne bouge pas" et est incapable de s'engager plus de quinze jours avec une fille. C'est un mufle un peu lourdingue qui séduit en emmenant ses conquêtes en haut de la Tour Eiffel. Il peut aussi être poète à ses heures perdues : "habille-toi comme une pute, comme j'aime". Evidemment le rôle convient parfaitement à Nicolas Bedos qui endosse avec pas mal d'ironie le costume du pignouf grossier et égoïste. Il nous fait par ailleurs une démonstration croquignolette de "douche à la française". Il est d'ailleurs plus souvent torse nu qu'habillé... et le torse va bien, merci. Le véritable atout du film c'est lui, son charme, son humour, sa dérision. Même si on a un peu de mal à l'imaginer dans un autre registre que la comédie.

    Julie est une jeune femme pas bien finie qui cherche encore sa voie, rêve du grand amour exclusif et vit chez sa maman. Cette dernière est Clémentine Célarié, toujours un verre de champagne à la main comme il se doit et grande classe. Conversation entre la mère et la fille en train de faire un jogging : "accélère t'as pris du cul"... "accélère t'as pris du bide" ! Ludivine Sagnier est vraiment très très mignonne mais sinon  what else ? Elle semble monter sur roulements à billes lorsqu'elle se déplace. Et ses tentatives pour  paraître élégante et distinguée dans ses jolies robes et perchée sur ses hauts talons ne sont pas très naturelles.

  • MOBILE HOME de François Pirot ***

    Mobile Home : photoMobile Home : photoMobile Home : photo

    Quel plaisir de reprendre (un peu) de service sur ce blog avec un film aussi formidable ! J'espère également pouvoir vous parler des autres qui sont encore à l'affiche et que j'ai vus. Mais celui-ci est fragile parce que c'est un premier film et compte tenu de sa sortie relativement confidentielle. J'entends et je lis que le film, les personnages et le scénario font du surplace mais c'est justement ce qui lui donne tout son piment. Et c'est de toute façon le naturel de ces deux garçons de ne pouvoir avancer dans cette espèce de western immobile à la française comme seuls les belges savent les concocter. Oui, ça fait concept !

    Simon et Julien sont copains d'enfance et quoique quasi trentenaires ils n'ont ni avenir, ni but, ni ambition. Le genre qui retourne chez papa/maman dès que le vent tourne mal. C'est ce que fait Simon. Il revient de "la ville" où il a quitté son travail et la fille avec qui il tentait de vivre depuis des années. Dans ce village natal, il retrouve Julien qui s'est longtemps occupé de son père gravement malade. Les deux garçons sont encore deux gosses. Incapables de réellement coupés le cordon avec leurs parents bien que constamment en conflit avec eux, mais rêveurs, utopiques et en pleine crise comme des ados. A la fois velléitaires et enthousiastes, ils achètent un camping-car dans l'espoir de parcourir le monde, peu importe la destination, de vivre au gré de leurs besoins, à l'instar des "hobos" américains du début du XXème siècle. Quelques soucis mécaniques les empêchent de partir immédiatement. Qu'à cela ne tienne ils s'installent sur le parking du garage où l'engin doit être réparé et commencent leur voyage. Sur place. Et c'est drôle, beaucoup, à la folie. Et triste aussi parfois, un peu.

    Le réalisateur ne s'encombre pas de la crise. Julien et Simon ont décrété qu'au fil de la route dès qu'ils auraient besoin d'argent, ils trouveraient un travail. Peu importe lequel. Ramasser des pommes, des poires et pourquoi pas des scoubidoubidou ouah ! Et effectivement, ils trouvent un boulot. Il faut voir lequel. Tout est prétexte à montrer leur bonne volonté et à se moquer d'eux. Quelques rencontres, des filles surtout vont intervenir. Et on se dit que les embrouilles vont commencer. Même pas. Les deux gars se tiennent à leur objectif alors que l'on sent arriver les réticences, les craintes, les bonnes et les mauvaises raisons de ne plus réaliser le rêve.

    A quoi cela tient que deux hurluberlus écervelés aussi exaspérants s'il s'agissait de les côtoyer IRL, soient aussi attachants à l'écran ? C'est un peu le miracle et le privilège du cinéma. Mais aussi la grâce et le talent de deux acteurs drôles, charmants et émouvants. Cela dit le film ne manque lui-même ni de charme, d'élégance, de beauté, de trouvailles et la musique est la délicate cerise posée sur la pellicule. Mais ce sont Guillaume Gouix et Arthur Dupont qui impriment au film sa fantaisie et sa justesse. Le premier toujours magnétique et étonnant de film en film (ah Jimmy Rivière !!! j'en ai profité pour revoir la bande-annonce. Pfiou !) a une présence démentielle. Le second (à l'affiche aussi actuellement dans Les saveurs du palais, dans un rôle aux antipodes qui offre d'ailleurs, au côté de Catherine Frot (parfaite), les plus beaux moments au film) est souvent hilarant à cause de ses hésitations, ses mensonges, ses cachotteries et ses tentatives cocasses pour échapper à ses parents (Jacky Berroyer FORMIDABLE). Il est par ailleurs bon guitariste et bon chanteur. Les filles apprécieront. On lui filerait bien quelques coups de pieds pour le faire avancer mais finalement quand ses yeux s'embrument, on craque ! Comme on craque devant l'adorable Jean-Paul Bonnaire dans le rôle du père qui ne parvient ni à retenir son garçon (ses tentatives pour le faire revenir sont pathétiques et bouleversantes), ni à le laisser partir...

    Des garçons qui font rire et pleurer ! On court !