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le complexe du castor de jodie foster

  • LE COMPLEXE DU CASTOR de Jodie Foster **(*)

    Le Complexe du Castor

    Walter Black souffre d'une dépression carabinée qui le rend absent et étranger à tout, à sa femme, ses enfants, son travail. Il est responsable d'une entreprise de jouets qui périclite. Après deux années faites de traitements, de psychiatrie et autres thérapies de groupe inefficaces sa femme qui s'était évertuée à le soutenir et à lui maintenir la tête hors de l'eau lui demande de quitter la maison pour protéger ses enfants de plus en plus perturbés par cette situation. Seul à l'hôtel et plus désespéré que jamais, Walter tente par deux fois de mettre fin à ses jours. C'est une marionnette en forme de Castor qui va en quelque sorte lui sauver la vie en se mettant à parler par la bouche de Walter lui-même. La peluche deviendra le double "positif" de Walter, celui qui réussirait à dépasser la maladie, ou plutôt celui qu'il serait s'il n'était pas malade. La bestiole désormais fixée à son bras gauche, Walter entreprend de reconquérir son entourage en lui demandant de s'adresser exclusivement à elle. Si le subterfuge est rapidement admis sur son lieu de travail et par son plus jeune fils ravi de retrouver son père par ce biais, c'est beaucoup plus difficile à admettre pour le fils aîné ado pénible particulièrement hostile voire honteux et par sa femme qui commence à trouver la peluche envahissante. En effet, alors que Walter reprend pied peu à peu, le Castor semble acquérir sa propre indépendance.

    Je commence par l'aspect fâcheux qui hélas fait beaucoup de tort au film qui parle comme rarement de cette fourbe maladie, la dépression. Que vient faire cette histoire d'ados perturbés (pardon pour le pléonasme) chiants comme la pluie dont on n'a que faire ! Que le fils aîné (je ne cite pas l'acteur dont l'absence totale de présence fait peine à voir !) soit perturbé par l'attitude étrange de son père, soit, qu'il fasse payer 200 dollars (ou 500 à la tête du client !!!) les dissertations qu'il rédige pour ses ptits copains, bon... mais que par dessus le marché il s'entiche d'une pédante délinquante (excusez-moi mais j'ai bien ri...) chargée d'un lourd traumas, et là, trop c'est trop. D'autant que l'absence totale de charisme et de crédibilité du couple miniature (Jennifer Lawrence à des années lumière de sa prestation miraculeuse dans "Winter's bones") font que non seulement on se désintéresse prestement de leurs déboires mais qu'en plus ils deviennent tout aussi rapidement très très agaçants voire crispants ! Il fallait que ce soit dit, ça soulage.

    J'aurais adoré que Jodie Foster se consacre exclusivement au personnage de Walter et à son acteur principal Mel Gibson (nouveau paria d'Hollywood...) qui semble s'être abandonné totalement à ce rôle qui lui permet de donner libre cours à son masochisme inné mais aussi de dégager l'aspect vraiment dramatique du personnage. Semblant parfaitement dominer le sujet et comprendre ce mal sournois qui peut isoler définitivement celui qui en est atteint tant cette maladie doit être mystérieuse et insondable pour les proches, Mel Gibson réussit l'exploit de ne jamais tomber dans le ridicule. Malgré la bestiole en peluche rivée à son bras, de jour comme de nuit, même sous la douche, à aucun moment on ne doute de sa souffrance réelle et de son désarroi lorsque sa femme lui demande de s'en défaire pour un dîner aux chandelles. Impressionnant dans les scènes où l'anxiété fait place à l'angoisse puis à la panique, l'acteur se montre vraiment émouvant à de nombreuses reprises. Il faut tout le talent de deux personnes (la réalisatrice et son interprète) impliquées et ayant compris cette maladie pour l'appréhender avec autant de délicatesse et d'authenticité. La belle scène où le personnage de la femme interprétée bravement par Jodie Foster souhaite que son mari redevienne comme avant, et qu'il lui explique que la dépression ne l'a pas rendu amnésique mais que son souhait à lui  n'est pas d'être comme avant mais réellement un autre est bouleversante. D'autres scènes plus éprouvantes ne mènent pas ce film différent au thème déconcertant vers un banal happy end...

    Dommage que les digressions casse-pieds des horripilants ados... oups pardon, je l'ai déjà dit.