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shirley henderson

  • TALE OF TALES

    de Matteo Garrone ***

    440695_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgUne Reine se désespère dans son château de ne pouvoir enfanter. Un sorcier venu de nulle part lui donne la solution : consentir un sacrifice, arracher le cœur d'un dragon, le faire cuire par une vierge et le manger. Ainsi le miracle s'accomplira.

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  • LA DERNIERE PISTE de Kelly Reichardt ***

    LA DERNIERE PISTE de Kelly Reichardt,éma, michelle williams, paul dano,19502610_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20100903_031045.jpgLA DERNIERE PISTE de Kelly Reichardt,éma, michelle williams, paul dano,

    Trois chariots bâchés traversent l'Oregon en 1845. A leur bord, trois familles, deux couples dont un très jeune et un troisième avec un enfant et dont la femme est enceinte. Ils sont guidés par un homme en qui ils perdent peu à peu confiance, persuadés qu'il s'est égaré mais refuse de le reconnaître. Dans un désert de caillasses, assoiffés et de plus en plus affamés, ils croisent la route d'un indien qu'ils capturent.

    On parle souvent de renouveau du western ou de western atypique et celui-ci est bien le plus inhabituel et singulier qui soit. En l'absence de tout événement vraiment exceptionnel, la réalisatrice s'attache au voyage d'une poignée d'hommes et de femmes fait d'un quotidien fastidieux et monotone, et finalement à leur survie dans un environnement inhospitalier où plane encore la menace d'une attaque des indiens. La subtile Kelly Reichardt place une nouvelle fois sa caméra en Oregon pour un road-movie qui évoque l'origine de la conquête de l'Ouest. Elle fait à nouveau d'une femme d'apparence fragile et effacée une héroïne qui saura dans les moments graves prendre des décisions et agir intelligemment dans l'intérêt du groupe. S'opposer aux hommes est un des actes courageux qu'elle accomplit, eux qui se réunissent en l'absence des femmes pour tenter de trouver des solutions à leur situation incertaine. Prendre parti pour l'indien est encore une attitude d'une intelligence rare qui la rend supérieure aux autres facilement tentés par le racisme ou simplement les idées préconçues véhiculées par des hommes tels que le trappeur qui les accompagne. Cet homme énigmatique, tout pénétré de ses certitudes finira par être plus inquiétant que l'indien au langage incompréhensible qui en connaît sans doute plus long sur le pays qu'il habite. A mesure que l'eau se met à manquer, que la nourriture se fait rare, que l'horizon reste un désert, chacun cherchera à combattre sa peur et ses faiblesses selon sa foi, son instinct de survie, son expérience ou sa claivoyance.

    Michelle Williams qui depuis pas mal d'années fait de bien beaux choix de carrière (elle est ici l'interprète idéale et pour la deuxième fois d'un film de Kelly Reichardt), domine l'interprétation de ce film silencieux, tendu et déroutant.

  • LIFE DURING WARTIME de Todd Solondz ***

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    Dans la famille Jordan les trois soeurs sont très différentes et rencontrent des problèmes auxquels elles essaient de faire face et s'en sortir tant bien que mal, comme elles peuvent. Joy, femme enfant mariée à Allen, addict à divers substances et comportements le quitte provisoirement pour faire le point et en profiter pour retrouver sa mère, ses deux soeurs. Le mari de Trish est en prison pour pédophilie. Elle a caché la vérité à deux de ses 3 enfants et aimerait retrouver l'amour. Quant à Helen, scénariste à succès d'Hollywood qui "sort avec Keanu", elle est déprimée malgré la gloire. Ces trois femmes déboussolées se confrontent à leur famille, leurs rencontres et aussi à l'histoire de leur pays.
    Je fais partie de ceux qui aiment le cinéma dépressif (mais pas déprimant) de Todd Solondz. Beaucoup de larmes sont versées dans ce film et pourtant on rit aussi beaucoup tant ces personnages bien barjots et totalement névrosés se donnent un mal de chien pour réaliser leur rêve le plus inaccessible : être normaux !
    Le réalisateur pose mille questions, s'interroge et finalement provoque autant d'interrogations chez le spectateur. Le raccourci serait un peu simpliste d'expliquer tous les troubles des trois filles rien qu'en voyant apparaître leur mère, grande pleureuse devant l'éternel qui assure que leur salut, leur "bonheur" ne reviendra que si elles regagnent le foyer maternel. Et pourtant... Cela dit, lorsqu'on observe le fonctionnement de cette famille branque, la seule chose qu'on a envie de leur dire est : fuyez, fuyez cette mère, ces deux soeurs envahissantes, malades, toxiques, asphyxiantes. Facile à dire.
    Alors pourquoi les maris de Joy se suicident-ils ? Pourquoi les enfants de Trish sont-ils dépressifs (scène hallucinante où la petite fille ne trouve plus son lithium demande à sa mère si elle peut lui prende un Prozac...) ? Pourquoi Helen jugent-elles constamment les autres sans se remettre en question elle-même ? Faut-il pardonner les fautes ? Et pardonner, est-ce oublier ? Un pédophile est-il un terroriste ?
    Au milieu de ces névroses et dérèglements se trouvent les enfants ! Traumatisés de savoir ou d'apprendre que leur père est un pédophile, l'un se demande s'il deviendra "pédé", l'autre s'il a hérité du gène de la pédophilie. Comment vivre et progresser, évoluer avec cela ? La scène où le père sorti de prison revient dire à son fils aîné inquiet, qu'il n'est pas guéri mais que sa "maladie" est récessive et que donc il n'en sera pas atteint est l'une des plus bouleversantes du film.
    Aux commandes de cette tranche de vie bien saignante, un réalisateur hors normes, dont j'avais déjà adoré les "Palindromes" et des acteurs TOUS FORMIDABLES de la catégorie on-sait-jamais-comment-ils-s'appellent (sauf Charlotte Rampling dans une scène monstrueuse et sublime) : Shirley Henderson (la femme enfant), Ciaran Hinds (le père pédophile), Allison Janney (la soeur qui cherche l'amour), Aly Sheeby (la soeur célèbre) et deux enfants d'une insondable mélancolie Dylan Riley Snider et Emma Hinz.
     
    En tout état de cause, je ne peux qu'applaudir à tout rompre et approuver un film qui annonce haut et fort et sans hésitation que tous les troubles, tares, désordres et perturbations proviennent de la famille.
    Pas de happy end ou de solution miraculeuse mais un cri d'amour en choc final : "je veux mon papa".