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the informant

  • The Informant de Steven Soderbergh ***

     Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo) Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo) Matt Damon, Steven Soderbergh dans The Informant ! (Photo)

    Les pratiques frauduleuses voire criminelles de certaines grandes entreprises : c’est mal !

    Les dénoncer : c’est bien !

    C’est ce que décide un jour Mark Whitacre, dénoncer les agissements de la multinationale agro-alimentaire Archer Daniel Midlands (ADM) dans laquelle il est un cadre supérieur modèle.

    Approché par le FBI, il va devoir « collaborer » avec deux agents et apporter les preuves de ce qu’il avance. D’abord séduit voire stupéfait par l’ampleur des révélations que Mark leur fait, le FBI, de plus en plus ahuri à mesure que l'enquête avance, va rapidement s’apercevoir qu’il doit également faire face à un élément de taille : la personnalité capricieuse ou lunatique de leur informateur dont les renseignements en cascade seront pour le moins fluctuants voire contradictoires, laissant peut-être même apparaître que l’homme n’est pas si innocent qu’il y paraît. A chaque rencontre il affirmera de façon plus que convaincante « je vous ai tout dit » mais ne cessera au fur et à mesure de modifier, transformer ses témoignages, n’hésitant jamais à se contredire.

    Qui aurait cru que Steven Soderbergh réaliserait un jour un grand film comique ? C’est fait et je dois dire que j’ai ri du début à la fin. Tiré de l’histoire vraie de Kurt Eichenwald et du récit qu’il en fit dans son best-seller « The informant : the true story », le réalisateur a choisi le parti d’en tirer un film burlesque, farfelu et de faire de cet anti-héros souvent grotesque un personnage particulièrement attachant.

    Quant au FBI, ridiculisé comme jamais, ne semblant pas se méfier plus que ça d’un type qui, malgré la trahison envers son entreprise, espère encore en obtenir une promotion, il ne sort pas grandi de cette affaire.

    La musique, mix de celle de l’Arnaque et de James Bond, est un atout essentiel qui nous confirme bien que nous sommes dans une farce énorme malgré le sérieux du sujet. D’ailleurs Soderbergh nous avertit en préambule sur écran noir avant que le film démarre. Et toc !

    Mais il est évident que la grosse cerise sur cet énorme gâteau c’est Matt Damon qui est tout simplement GÉNIAL, je ne trouve pas d’autres mots pour qualifier son interprétation. Massif, gras du bide, raide dans ses costumes impeccables rarement assortis à d'hideuses cravates (et qui fait une fixette sur celles du FBI), affublé d'un imperméalable mastic à la Hulot, moustachu, brushingué et laqué, il est une caricature du type coincé, sérieux à qui on donnerait le bon dieu sans confession. Mais il n’y a pas que son look qui soit une révélation. Sa composition délirante quoique retenue de Mark est absolument jubilatoire, un régal de tous les instants. Sa façon de se prendre pour l’agent secret 0014 (« deux fois plus malin que 007 » affirme t’il), sa naïveté, ses mensonges sincères, son aplomb, sa crétinerie involontaire, son innocence le rendent surprenant, déconcertant et attachant.

    Triple ban.

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    Matt Damon en smoking et en Matt Damon à la Mostra de Venise 2009.