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tim roth

  • MÖBIUS de Éric Rochant ***

    Möbius : affiche

    Gregory Lioubov (notre Jeannot) officier des services secrets russes, oui madame, est chargé avec une équipe de bras cassés, de contrôler Rotovsky, puissant homme d'affaires russe, à Monaco. Le même service d'espions "recrute" Alice une tradeuse de haute voltige (responsable du krash financier mondial et tricarde aux Etats-Unis) pour approcher le vilain ruskof. En échange, elle pourra retourner aux States et retrouver son papounet subclaquant. Alice devient donc espionne russe, manipulée par la CIA. Mais chut ! Elle va rencontrer Gregory, rebaptisé Moïse pour l'occasion et ça lui va super bien. Mais c'est interdit de mélanger boulot et vie privée. Cette relation hotissime va compliquer sévèrement le tableau, d'autant qu'Alice ne connaissant pas la véritable indentié de Gregory va tout faire pour le protéger des malfaisants.

    Vous n'y comprenez rien ? Ce n'est pas grave. Jean Dujardin parle russe comme une vache espagnole ? On s'en fiche ! Car ce qui compte ici c'est Jean et Cécile, Alice et Moïse ! Evidemment Rochant, qui aime les espions et les intrigues tarabiscotées où l'on finit par ne plus savoir qui utilise qui et à quelles fins, réussit de bien belles scènes à haute teneur en adrénaline (aaaaaaaah la scène du téléphone). Les jeux de cache cache entre Gregory et son équipe, entre Gregory et Rostovsky qui en pince pour Alice, sont vraiment bien orchestrés. Gregory, obligé de se cacher pour protéger Alice devient finalement la proie de tous. Et Alice persuadée que son Moïse est un écrivain canadien tente elle aussi de ne pas l'exposer et se met en danger ! On tremble pour les deux puisqu'ils travaillent pour la même équipe sans le savoir. Enfin, si j'ai compris.

    C'est bien mais ce n'est pas LE film.

    Je demande pardon à Eric Rochant si son but était de réaliser un film d'espionnage car il a en fait réussi un grand, un beau, un vrai film d'amour. Et j'avoue qu'il y a une éternité que je n'avais vu, vécu une histoire d'amour passionnée aussi belle, réaliste (en dehors du contexte évidemment) et émouvante que celle d'Alice et Gregory. Au fait, je me trompe où Lioubov (le nom de Gregory) veut dire amour ? Et là, on peut dire que le Dujardin se fait offrir un rôle en or massif, très valorisant pour un garçon. Cécile ne cesse en effet de s'extasier sur ses attributs et performances !!! Et notre Jeannot reste là, imperturbable et souriant, B.E.A.U comme jamais.

    J'ai déjà dit à plusieurs reprises à quel point je trouvais les scènes d'amour et/ou de sexe à l'écran ridicules, risibles voire inutiles. Ici, les corps à corps, les peau à peau de Jean/Grégory (magnifique) et Cécile/Alice (sublime) sont vraiment sexys, charnels, sensuels et beaux à regarder. Evidemment Rochant est un garçon, on voit donc en très très très gros plan les très jolies fesses duveteuses de Cécile et pas celles de Jean, mais je pardonne, parce que leur couple est beau, crédible, il fonctionne ! Et c'est un crève-coeur de les voir ainsi courir à la cata !

    La fin mi fougue mi raison me laisse légèrement perplexe mais un couple aussi glamour et touchant, tellement assorti, en osmose... que Jean et Cécile est vraiment mémorable.

    Et ce qu'il reste encore ce sont leurs larmes, un tatouage, un cadeau et les bras de Jean Dujardin...

  • BROKEN de Rufus Norris *** - DAVID ET MADAME HANSEN de Alexandre Astier ** - DARK HORSE de Todd Solondz **

    Il me reste peu de temps pour vous parler des films que j'ai vus et qui valent le détour. Je vous propose donc un bref aperçu de ce que j'en ai pensé.

    Portez-vous bien en mon absence car si pour vous l'été et les bienfaisantes vacances ne sont plus qu'un souvenir, pour moi, ils ne font que commencer... ENFIN !

    Soyez sages, allez au cinéma et ne lâchez rien !

    BROKEN de Rufus Norris ***

    Broken : photo Eloïse Laurence, Tim Roth

    Les menaces grondent de toute part autour de Skunk, pré-ado de 11 ans ! Elle n'est guère rassurée par son frère aîné qui lui assure que son entrée en sixième sera un cauchemar. Et brusquement dans cette période transitoire, même son quartier semble devenir hostile. Son voisin Rick, un peu fêlé du bocal mais inoffensif se fait tabasser par un autre voisin tout récemment veuf et père de trois filles qu'il tente de protéger. Bizarrement, c'est Rick que la police vient arrêter. Il faut dire que les trois pestes délurées et perturbées par la mort de leur maman sans doute, passent leur temps à racketer leurs camarades d'école, à les rosser à la sortie de classe ou à accuser les hommes qu'elles rencontrent de les avoir violées. Un garçon de passage et un tout nouveau prof (Cillian Murphy...) offriront à Skunk ses premiers émois amoureux. Le diabète de type I qu'elle combat depuis la naissance lui causera quelques tracas...

    Malgré les catastrophes en cascade qui s'abattent sur Skunk, son entourage, son quartier... il serait dommage de passer à côté de ce (premier) film pas vraiment réjouissant mais étrange et attirant. La première scène où un bébé très agité dans une couveuse est apaisé par la main de son papa qui se pose sur son front donne néanmoins le ton et l'on comprend qu'il y aura beaucoup d'amour dans cette histoire. Et puis par la grâce d'une petite actrice d'une dizaine d'années, rayonnante, craquante, au sourire irrésistible, gloire à Eloïse Laurence (...) et à un acteur immense (par le talent) ici paternalissime et d'une douceur incroyable, Tim Roth, le film devient fort et attachant.

    DAVID ET MADAME HANSEN de Alexandre Astier **

    David et Madame Hansen : photo Alexandre Astier, Isabelle AdjaniDavid et Madame Hansen : photo Alexandre Astier, Isabelle Adjani

    Madame Hansen-Bergmann souffre d'une amnésie intermittente suite à un violent traumatisme (que nous découvrirons beaucoup plus tard). Elle est placée dans une clinique suisse très chic. Le protocole de soins prévoit qu'elle puisse sortir parfois accompagnée d'un membre de l'équipe soignante et avec un programme précis. Tout nouvel ergothérapeute dans cette clinique et pas vraiment à cheval sur le règlement, David finit par céder aux pressions de sa patiente qui s'ennuie pour détourner un peu le protocole.

    C'est le propre des personnes entreprenantes et audacieuses de s'aventurer là où on ne les attend pas. Alexandre Astier, artiste multi-cartes et multi-fonctions, devant, derrière la caméra et au pupitre de la très jolie partition musicale est de cette trempe. Et son film bénéficie et souffre de son trop plein d'énergie, de talent et d'imagination. Du côté des "moins", je placerai le dernier quart d'heure qui vire hélas à la psychologie de bazar et offre une (presque) résolution miraculeuse des problèmes. Par ailleurs, ne pas connaître le traumatisme de Madame Hansen n'aurait nui en rien à l'entreprise. Et même si on lui souhaite évidemment d'aller mieux, que ses progrès surgissent par l'agilité d'un ergothérapeute qui justement ne paraissait pas très doué n'est pas très crédible.

    Par contre, on ne remerciera jamais assez Alexandre Astier (excellent acteur, bougon, boudeur et drôle) d'avoir choisi Isabelle Adjani pour être sa madame Hansen. La star s'est totalement fondue dans l'univers et le langage abrupt du réalisateur. Elle est drôle, déconcertante, brutale, hautaine, méprisante. Elle manie l'insulte avec brio. Et on la retrouve telle qu'on l'aime, capable de brisures soudaines. D'une fragilité incroyable et envahie soudain d'une détresse déchirante (qu'hélas Alexandre Astier explique un peu maladroitement) Isabelle Adjani est semblable à la "Elle" de l'Eté meurtrier (30 ans déjà !) où elle pouvait passer de façon étonnante voire inquiétante de la joie à une tristesse inconsolable !

    Les fans d'Astier et d'Adjani peuvent être aux anges ! Ils sont à leur meilleur.

    DARK HORSE de Todd Solondz **

    Dark Horse : photoDark Horse : photoAbe,

    Abe est gros, paresseux, pas bien malin et pas bien sympathique. Il a la chance de travailler dans l'agence de son père, agent immobilier. Mais son incompétence égale sa fainéantise. Il rencontre Miranda, malade et déprimée qui vit aussi chez ses parents. Elle n'a aucune attirance pour Abe mais accepte quand même de l'épouser.

    Pas grand chose à dire de ce film un tantinet soporifique dans lequel il est bien difficile d'éprouver de l'empathie pour son héros, alors qu'il aurait dû (normalement) provoquer beaucoup de compassion compte tenu de la façon dont il est traité par son entourage. Je ne sais à quoi cela tient. A l'acteur sans doute ou au personnage pas bien intéressants.

    Mais il y a dans ce film un Acteur grandiose et qui explose l'utilisation de tous les superlatifs dont je suis capable tellement il est merveilleux. Hélas comme il se fout de ses fans inconditionnelles et de sa carrière en pointillés, il n'apparaît jamais que dans des seconds rôles, qu'il rend géniaux certes mais qui sont insuffisants à combler le manque. Son dernier GRAND rôle il le tenait auprès de Leo dans Attrape-moi si tu peux. Mais où est le Ray de Nos Funérailles, le Nicolas de The Deer Hunter, le Capitaine Koons de Pulp Fiction, le Nathan de La porte du Paradis... sans oublier Dead Zone, Milagro, Le Prince de New-York... Ce qui fait quand même quelques chefs-d'oeuvre à son actif, je suis d'accord.

    Quant à Todd Solondz, il semble s'être endormi sur ses lauriers. Il ne dérange pas, peut-être parce qu'il n'est pas ici question de pédophilie. Mais pour savourer cet artiste à sa juste valeur, mieux vaut découvrir ou redécouvrir les fabuleux et étonnants Palindromes et Life during wartime.