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FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM - ANNONAY 2009 (les films de la compétition, suite)

FUORI DALLE CORDE de Fulvio Bernasconi ***

Italie/Suisse

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C’est grâce au dévouement voire au sacrifice de sa sœur Anna que Mike peut espérer devenir un jour boxeur professionnel. C'est avec son travail d’ouvrière dans une usine de poissons qu'elle lui paie ses entraînements. Mais à la suite d’un combat perdu, le manager de Mike refuse de renouveler son contrat. Pour faire face à ses dettes, il n'a plus d'autre alternative que de participer à des combats de boxe clandestins lucratifs mais beaucoup plus violents donc dangereux.

 

Fulvio Bernasconi nous dépeint ce monde brutal et impitoyable des combats illégaux de façon radicale et sans ambiguïté. Contrairement au cinéma de Tarantino qui se sert de l’humour et de l’outrance pour dépeindre la sauvagerie, ici les ambiances sont constamment lourdes et étouffantes voire suffocantes. Chaque coup laisse une trace et seule la relation d’amour profond qui unit le frère et la sœur offre quelques beaux instants de calme, d’abandon et de douceur dans cette histoire dure, difficile où les ténèbres enveloppent les personnages.

 

Si le scénario est parfois un peu prévisible, il n’en reste pas moins un film à l’atmosphère envoûtante et deux acteurs magnifiques Maya Sansa et Michele Venitucci.

 

Le réalisateur Fulvio Bernasconi qui maîtrise un français parfait nous affirme qu’au départ le cinéma pour lui se passait uniquement en salle pour draguer. C’est « La déchirure » de Roland Joffe qui fut pour lui le film le plus marquant de sa jeunesse. Il a suivi un parcours « traditionnel » en suivant les cours d’une école nationale de cinéma. Il a déjà réalisé deux longs métrages pour la télévision mais se désole qu’en Suisse comme en Italie la culture soit défavorisée.

 

 

SUMMER BOOK de Seyfi Teoman **(*)

Turquie

 

 

Le dernier jour de l’année scolaire l’instituteur remet à chaque élève de la classe un cahier de vacances dans lequel il promet qu’ils vont découvrir et apprendre. Hélas, sans qu’il puisse rien faire, Ali se fait volet son cahier par « un grand ». Il ne dira rien à personne et passera son été à subir ou observer le monde qui l’entoure.

 

On accompagne pas à pas Ali et comme le réalisateur, comme l’enfant on suit cette chronique d’un été ordinaire et extraordinaire. Seyfi Teoman nous apporte par touches sensibles et avec une extrême pudeur des révélations sur la vie dans son pays si proche et si lointain, si semblable et si différent du nôtre. Les enfants sont cruels entre eux. La femme s’efface beaucoup devant les décisions et l’autorité du père mais c’est elle qui couve ses enfants et se désole que le grand soit si malheureux d’être contraint d’entrer à l’Académie militaire. Elle devient une vraie furie lorsqu’elle soupçonne son mari de la tromper (franchement qui voudrait de ce patapouf ronchon ? NDLR). Le réalisateur installe même un suspens assez solide avec la disparition d’une mystérieuse somme d’argent lors de l’hospitalisation du père.

 

Le film se termine par la rentrée des classes et s’éloigne peu à peu de l’enfant qui finit par disparaître derrière les barreaux de la fenêtre de la salle de classe, comme pour nous dire que rien n’a changé.

 

Seyfi Teoman nous a confié que le soutien financier de l’Etat lui avait été refusé et qu’il avait pu tourner le plus rapidement possible grâce à des financements locaux et personnels. Si ce film ne marche pas, ce sera une catastrophe pour lui qui rêve du cinéma de Wajda et Kieslowski.

 

 

 

 

Peacefire de Macdara Vallely **

Irlande

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Colin est un adolescent à la limite de la délinquance qui fait des virées nocturnes avec deux copains dans des voitures volées. Il vit seul avec sa mère, dépassée par le comportement de son fils et qui voue un culte du souvenir à son mari assassiné une dizaine d’années plus tôt. Nous sommes en 1994 en Irlande du Nord et le conflit entre l’armée et l’IRA est omniprésent. L’IRA a son propre code de l’honneur et de la morale, elle a aussi des lois implacables qui ne tolèrent pas le moindre délinquant irlandais !!! Elle « gère » ce problème et punit les fauteurs de troubles (qui se soumettent de bonne grâce au châtiment) en leur tirant une balle dans les genoux alors qu’ils sont allongés face contre terre. Démonstration reproduite 3 fois et demi...

 

Arrêté à la suite d’un nouveau vol de voiture, Colin a la possibilité de choisir entre la prison ou devenir informateur pour la police. C’est bien au-delà que se posera le dilemme pour le jeune homme contraint de réfléchir à des notions telles que loyauté, famille, patrie…

 

C’est plus à la dérive d’un adolescent à laquelle on assiste ici qu’à une illustration politique et on comprend à quel point il est impossible de trouver des repères dans un environnement régi par le désoeuvrement, la haine, la violence et la délation. Mais en refusant à la fois tout manichéisme et toute prise de position formelle je me suis trouvée moi devant une bande de tarés (les flics, les habitants, les membres de l’Ira, les ados…) sans distinction de camp. Lorsque tout ce joli monde se retrouve hurlant, sautant, s’embrassant, tous unis contre le reste du monde devant un match de foot… je me suis dit que la bêtise humaine avait encore de beaux jours devant elle !

 

Le réalisateur (très sympathique) originaire de la même ville d’Irlande que son très bon jeune acteur nous affirme qu’avant d’être ce film très très sombre, "Peacefire" fut un spectacle comique à New-York dont il interprétait tous les rôles. Il a souhaité en faire un film pour toucher un plus large public et peut-être alerter l’opinion sur une situation qui dure encore aujourd’hui malgré les processus de paix.

 

Il ajoute que la qualité d’un film ne se mesure pas à son budget. Il a raison et d’ailleurs son film a eu les faveurs du jury qui dit avoir été « secoué » et a obtenu « Le grand prix » (une tomate d’or, 2 000 €uros au réalisateur et 3 500 €uros au distributeur qui diffusera le film).

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MacDara (à gauche) avec Solveig (à droite), au fond (à gauche) l'acteur québécois Gilbert Sicotte, les tomates en or (sur la table)

Commentaires

  • Jte vois venir avec tes gros sabots : le film que t'as préféré est signé Miika !

    Les films que tu as présenté pour l'instant ne me donnent pas tellement envie de les voir bizarrement, je ne sais pas, trop de violence peut-être, besoin de poésie (et les films de l'année dernière en étaient incontestablement emprunts malgré une certaine violence parfois). J'attends avec impatience le prochain compte-rendu (suspense suspense).

  • La poétrie ché pas trop ce xé mais y'avait l'summer bouc quand même qu'est moins violent que tout le reste pour l'instant...

    Heureusement que j'ai une témointe (ou presque) à qui j'ai envoyé un SMS lui disant : "coup d'coeur pour le Finlandais" alors que je connaissais même pas encore Miiiiiiika... enfin presque pas, mais ça ne comptait pas encore à l'époque !

  • Il est de quelle nationalité Seyfi Teoman ?
    Et puis c'est quoi ce truc avec Mika, j'ai relu tes notes, t'en parles pas, et pourtant tout le monde semble savoir qu'il était là... Les jokes des autres, elles font pas toujours rire...

  • @ Marine : d'accord avec Pascale, le film turc est sensible, délicat, touchant... et donc pas spécialement violent (tout n'est pas rose, certes...).
    (et puis Une chaîne pour 2, c'est pas trop violent non plus).
    Peacefire est lui surtout tendu (la violence est plus latente et pas directement visible : on ne voit pas les gens se faire tirer dessus, on n'en voit pas le résultat sinon des plâtres - on n'a pas les scènes de violence qu'on peut trouver dans Hunger pour rester en Irlande).
    Le film italien est le plus violent de tous : il y a la boxe (et son injustice), la boxe clandestine (on ne retient pas ses coups), la pression des créanciers, les rapports avec la soeur, la musique (grosses guitares dehors, bof soit dit en passant), la violence sociale (le dernier combat)...
    Ceci dit, ces films méritent, et certains plus que d'autres, d'être vus...

  • Ed : y'est Turc Seyfi mais c'est écrit en encre sympathoche sous le titre, je ne sais pas pourquoi (je vais rectifier, couine pas)!

    Miiiiiiikaaaaaaaaa ??? j'en parle dès la note de mardi si t'avais VRAIMENT lu ! Tout le monde est tombé sous le charme même celles (et ceux) qui ne l'ont pas connu !!!

    Mael : non c'est pas rose la vie des enfants turcs mais c'est vraiment un très beau film je trouve. Et quelle jolie affiche aussi !
    D'ailleurs, j'ai oublié de parler de l'emballage des citrons : un vrai tour de magie qui a lui seul vaudrait de voir le film !
    La violence ne me gêne pas forcément dans le films, (qu'elle se voie ou pas...) mais franchement le grand prix à Peacefire, j'ai failli m'évanouir !

  • Euh, quand même Pascale, faut pas exagérer ! On peut ne pas aimer un film sans être de mauvaise foi !
    Ce film a indéniablement des qualités de mise en scène, le jeune acteur est tout bonnement époustouflant. Je pense qu'il est voulu qu'il n'y ait pas de point de vue, pour suggérer qu'ils sont tous aussi pourris.

  • Me fais pas rire avec la mauvaise foi... c'est moi qui ai inventé le concept !
    Cela dit le film a des qualités, je suis d'accord ! Mais je peux dire aussi que c'est le SEUL film où je me suis ennuyée et où j'ai pensé : "va falloir finir par conclure là !".

  • Oui, t'as écrit "Mika il faut que je me calme", mais t'as pas dit qu'il était là ! Ca aurait pu être "Miko" il faut que je me calme !!! Bref, y'a pas qu'un Mika et si tu dis pas qu'il était là, on peut pas comprendre.

  • Miika était là et il réchauffait l'atmosphère de plusieurs degrés... IL est réalisateur. Personne ne le connaissait avant et ceux qui n'étaient à Annonay doivent pas bien le connaître non plus ! ça va mieux comme ça.

  • Et pis je dis ça comme ça et tout devrait s'illuminer :
    "Les séances sont suivies de conférences ou plutôt de rencontres et de conversations avec les réalisateurs (Miiiiiiiiikaaaaaaaaaaaaa !!! faut que je me calme !)"...

  • Ben heureusement que tu me réponds et qu'il y a ta nouvelle note, car même après mon com' d'hier, je croyais que le chanteur Mika était là ! J'avais raison, il y en a plusieurs. Tu as bien rencontré Christophe à un festival de cinéma.
    Je suis désolée d'être inculte, mais tu pouvais avoir assisté à une conférence de réalisateurs et attendre avec impatience la prestation de Mika (que je ne reconnaissais sur aucune photo) ...

  • Ouais j'm'occupe bien de toi hein ?
    C'Miika là, il a deux "i" si tu regardes bien avec tes bonnes lentilles !

  • Oui, mais quand tu hurles ton bonheur, tu multiplies les i. Il t'est bien arrivé de dire : Cliiiiiiiiiiiiiiint !
    A propos, et ma citation quotidienne ???????????????????????
    Tu cherches vraiment à me faire râler.

  • ouais ben ça empêche pas qu'il s'appelle Miika avec 2 "i".

    Je sais pas pourquoi ça a disparu !!! Sans doute quand j'ai mis mon nouvel album... Je vais encore galérer pour y r'mettre !

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